Les témoignages oraux recueillis auprès des habitants des douars concernés font remonter la construction des tazotas à la première moitié du XXe siècle, et plus particulièrement à la période du Protectorat.
C'est le cas de l'ensemble situé à Ouled Bouaziz et constitué de sept tazotas regroupées autour d'un même et vaste enclos, faisant face à la maison de maître : on sait qu'il a été bâti par le patriarche de la famille des propriétaires, le grand Mokadem Mohamed Chiadmi, vers 1922, comme le confirme une date gravée dans la pierre de sa vaste demeure, aujourd’hui en ruine.
Selon les dires de M. Bou Sharir, les deux tazotas de la localité Al-Ourerda ont été édifiées par leur ancien propriétaire, Ahmed Ben Aslan, son épouse et des amis dans les années 1920-1930.
La grande tazota à degré (9 m de haut) du douar Al Oumbra fut construite par Mohammed Haout vers 1953. Il l'édifia avec l'aide de son père, de son épouse et de quelques amis en l'espace de deux mois.
Aucun des voyageurs ayant sillonné la région au début du XXe siècle, comme Michaux-Bellaire ou Doutte, ne mentionne ces cabanes. Dans leurs carnets de voyage pourtant très descriptifs et minutieux, ils décrivent les nouala, les khaîma, mais non les tazotas, on peut donc penser que ces dernières n’existaient pas avant 1915-1920.
Les écrits de Paul Pascon et ses entretiens avec les habitants, donnent à penser que, sous Le Protectorat, la sédentarisation forcée de la population nomade locale de 1916 à 1936 et son accession à la propriété individuelle, ont entraîné l'érection de ces cabanes. En effet, en tant qu'arpenteur-géomètre, Pascon « avait été chargé de procéder au partage des terres collectives, c’était vers 1925 ». Il ajoute qu’à la suite de cela, les nomades sédentarisés s'étaient mis à épierrer leurs terres et à les enclore.
Le recours à la pierre sèche proviendrait de l'interdiction qui aurait été faite aux autochtones de prendre du sable de plage pour leurs constructions.
Certaines tazotas servaient (ou servent encore) de refuges temporaires contre la chaleur pour les hommes et les animaux, d’autres d'entrepôts pour la paille de blé et d'orge, pour les tiges de maïs ou le foin, d’autres encore de lieu d'engraissement pour de jeunes bovins.
Elles peuvent être aménagées pour servir de lieu de discussion autour d’un thé à un moment précis de la journée.
Certaines, qui ont été (ou sont encore) des lieux d’habitation, sont parfois enduites de chaux à l’intérieur, voire à l’extérieur.
Aujourd’hui, les nouveaux matériaux de construction remplacent les pierres car il est plus facile de construire, pour abriter chèvres ou chaumes, un cube en béton ou en briques, qu’un cône en pierres arrachées à la terre. Les derniers maâlem (maîtres maçons) ont pratiquement disparu et avec eux, leur savoir-faire.