Thoughts on the Education of Daughters - Définition

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Introduction

Pensées sur l'éducation des filles

La page se lit ainsi : THOUGHTS ON THE EDUCATION OF DAUGHTERS. THE NURSERY. As I conceive it to be the duty of every rational creature to attend to its offspring, I am sorry to observe, that reason and duty together have not so powerful an influence over human (Pensées sur l'éducation des filles. La nursery. Comme prendre soin de sa progéniture est, selon ma conception, le devoir de toute créature rationnelle, j'ai le chagrin d'observer que la raison et le devoir réunis n'ont pas une influence si puissante sur les êtres humains.
Première page de la première édition des Pensées (1787).

Thoughts on the education of daughters: with reflections on female conduct, in the more important duties of life (littéralement « Pensées sur l'éducation des filles : avec des réflexions sur la conduite des femmes, dans les devoirs les plus importants de la vie ») est le premier ouvrage publié de la féministe britannique Mary Wollstonecraft. Publié en 1787 par son ami Joseph Johnson, l'ouvrage est un manuel de conduite qui présente des conseils sur l'éducation féminine dans la classe moyenne britannique émergente. Bien que dominé par des questions de moralité et de convenances, le texte contient aussi des instructions de base pour l'éducation des enfants, tels que les soins aux nourrissons.

Ancêtre des livres actuels pour le développement personnel, le manuel de conduite britannique du XVIIIe siècle (conduct book) dérive de nombreuses traditions littéraires, tels que les manuels de conseils et les récits religieux. La seconde moitié du XVIIIe siècle connaît une explosion du nombre de manuels de conduite publiés, et Mary Wollstonecraft profite de ce marché en plein développement lorsqu'elle publie Thoughts on the Education of Daughters. Néanmoins, le livre ne connaît qu'un succès modéré : il reçoit une critique favorable, mais dans un seul journal, et n'est réimprimé qu'une seule fois. Bien que des extraits en soient publiés dans des revues populaires de l'époque, il n'est réédité que bien plus tard, avec le début de la critique féministe littéraire dans les années 1970.

Comme d'autres manuels de conduite de son temps, Thoughts on the Education of Daughters remet au goût du jour des genres anciens pour les adapter à l'esprit de la nouvelle classe moyenne. Le livre encourage les mères à enseigner à leurs filles la réflexion critique, l'autodiscipline, l'honnêteté, l'acceptation de leur sort compte tenu de leur situation sociale, ainsi que des savoir-faire qui pourraient, le cas échéant, les aider à gagner leur vie. Ces objectifs révèlent la dette intellectuelle de Mary Wollstonecraft envers John Locke ; cependant, l'importance majeure qu'elle accorde à la foi religieuse et au sentiment inné distingue son œuvre de celle de Locke. Son but est d'éduquer les femmes à devenir des femmes et des mères utiles, car, soutient-elle, c'est au travers de ces rôles qu'elles peuvent le plus efficacement contribuer à la société. Ce rôle essentiellement domestique qu'elle trace pour les femmes — rôle qu'elle considère comme significatif — est interprété par les critiques littéraires féministes du XXe siècle comme les confinant paradoxalement à la sphère privée.

Bien que Thoughts on the Education of Daughters contienne bon nombre de lieux communs qui figurent dans tous les manuels de conduite du temps, quelques passages préfigurent l'argumentation féministe de Mary Wollstonecraft dans son Défense des droits de la femme de 1792, telle sa description poignante des malheurs de la femme célibataire. Cependant, plusieurs commentateurs soulignent que c'est seulement à la lumière de ses écrits ultérieurs que ces passages prennent une tonalité radicale.

Contexte biographique

Portrait d'une gouvernante, portant une robe noire, et assise sur une chaise rouge. Elle apprend à lire à un enfant aux boucles blondes, et vêtu de velours rouge. L'enfant est debout, penché vers elle pour voir le livre qu'elle lui montre.
Détail du tableau de Rebecca Solomon, La Gouvernante (1851).

Comme de nombreuses femmes désargentées pendant le dernier quart du XVIIIe siècle, Mary Wollstonecraft tente de subvenir à ses besoins en fondant une école. Avec sa sœur et une amie proche, elles établissent un pensionnat à Newington Green, une ville déjà connue pour ses dissenting academies, dont celle du théoricien politique et réformateur de l'éducation James Burgh ; la veuve de ce dernier est la « bonne marraine » de Mary Wollstonecraft et l'aide à trouver une maison et des élèves pour son école. Cependant, à la fin des années 1780, l'école doit fermer à cause de difficultés financières, et Mary Wollstonecraft, cherchant à échapper aux dettes, écrit son premier livre, Thoughts on the Education of Daughters. Le titre se réfère à un ouvrage de Burgh, Thoughts on Education (1747), qui s'inspire lui-même d'un ouvrage de John Locke publié en 1693, Some Thoughts Concerning Education. Elle en vend les droits pour seulement dix guinées à Joseph Johnson, un éditeur qu'on lui a recommandé ; ils deviennent amis et il l'encourage à continuer d'écrire.

Mary Wollstonecraft essaye ensuite de devenir gouvernante, mais elle s'irrite de cet emploi subalterne et refuse de s'accommoder à ses employeurs. Le succès, d'ailleurs modeste, de ses Thoughts on the Education of Daughters et les encouragements de Joseph Johnson l'incitent à se lancer dans une carrière d'écrivain, profession précaire et mal vue pour une femme au XVIIIe siècle. Elle écrit à sa sœur qu'elle va devenir la « première d'un nouveau genre », et publie Mary: A Fiction, roman autobiographique, en 1788.

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