Vers la fin de sa vie, Mary Wollstonecraft a touché à pratiquement tous les aspects de l'éducation : elle a été gouvernante, enseignante, écrivain pour enfants et théoricienne de la pédagogie. La plupart de ses ouvrages ont plus ou moins un rapport avec l'éducation. Ainsi, ses deux romans sont des romans d'apprentissage ; elle a également traduit des ouvrages éducatifs comme Elements of Morality de Christian Gotthilf Salzmann ; elle écrit aussi un livre pour enfants, Original Stories from Real Life, en 1788 ; et son œuvre Vindication of the Rights of Woman traite largement de la valeur de l'éducation des femmes. Comme le montre cette large variété de genres, le terme d'« éducation » inclut pour Wollstonecraft et ses contemporains plus que la seule instruction scolaire ; il s'agit de tout ce qui peut former le caractère d'une personne, de l'emmaillotement d'un bébé aux loisirs d'un adolescent en passant par les choix éducatifs pendant l'enfance.
Mary Wollstonecraft et d'autres radicaux, pendant le dernier quart du XVIIIe siècle, concentrent leurs efforts de réforme sur l'éducation, car ils pensent que si les gens sont correctement éduqués, le Royaume-Uni connaîtra une révolution politique et morale. Les Dissidents anglais en particulier soutiennent cette vision ; la philosophie de Mary Wollstonecraft dans Thoughts on the Education of Daughters ressemble fortement à celle des Dissidents qu'elle a rencontrés en enseignant à Newington Green, comme le théologien, éducateur et scientifique Joseph Priestley et le pasteur Richard Price. Les Dissidents « étaient très concernés par le fait de faire des enfants des personnes de caractère et d'habitudes morales ». Cependant, les conservateurs, qui pensent aussi que l'enfance est le moment crucial pour former le caractère d'une personne, utilisent leurs propres travaux pour écarter la rébellion et promouvoir leurs théories sur l'obéissance. Les libéraux et les conservateurs adhèrent à l'associationnisme de David Hartley et John Locke, qui affirme que la conscience de soi se construit par un ensemble d'associations faites entre les objets du monde extérieur et les idées de l'esprit. Locke et Hartley affirment que les associations formées durant l'enfance sont quasiment irréversibles, et doivent donc être faites avec attention ; Locke est célèbre pour avoir conseillé aux parents d'éloigner leurs enfants des domestiques, qui risqueraient de leur raconter des histoires effrayantes qui les mèneraient à la peur du noir.
Mary Wollstonecraft est largement influencée par Some Thoughts Concerning Education (1693) de John Locke (le titre de son propre ouvrage s'en inspire) et par Émile (1762) de Jean-Jacques Rousseau, les deux traités pédagogiques les plus importants du XVIIIe siècle. Thoughts on the Education of Daughters suit la tradition fondée par Locke, mettant l'accent sur une éducation domestique dirigée par les parents, une méfiance vis-à-vis des domestiques, un bannissement des superstitions ou des histoires irrationnelles (comme les contes de fées) et la mise en place de règles claires. Wollstonecraft s'écarte de Locke, cependant, quand elle met l'accent sur la piété et sur le fait que l'enfant a des sentiments « innés » qui le guident vers la vertu, des idées probablement issues de l'ouvrage de Rousseau.
Thoughts on the Education of Daughters ne connaît qu'un succès modéré : il est réédité à Dublin un an après sa première édition à Londres, des extraits sont publiés dans The Lady's Magazine et Mary Wollstonecraft inclut des extraits dans son Female Reader (1789), une anthologie d'écrits « pour l'amélioration des jeunes femmes ». The English Review fait de Thoughts on the Education of Daughters une critique positive :
« Ces Pensées sont employées dans diverses situations importantes et divers incidents dans la vie ordinaire des femmes, et sont, en général, dictées par un très bon jugement. Mme Wollstonecraft semble avoir réfléchi avec maturité à son sujet (...) tandis que sa manière fait autorité, son bon sens ajoute un poids irrésistible à quasiment tous ses préceptes et ses remarques. Nous devons donc recommander ces Pensées comme dignes de l'attention de ceux qui sont immédiatement concernés par l'éducation des jeunes filles. »
Cependant, aucun autre journal ne relève l'ouvrage, et Thoughts on the Education of Daughters n'est réédité qu'à la fin du XXe siècle, alors que les critiques littéraires féministes retrouvent de l'intérêt pour Mary Wollstonecraft et ses ouvrages.
Alan Richardson, spécialiste de l'éducation au XVIIIe siècle, remarque que si Mary Wollstonecraft n'avait pas écrit A Vindication of the Rights of Men (1790) et A Vindication of the Rights of Woman, il est peu probable que Thoughts on the Education of Daughters aurait été jugé progressiste, ni même digne d'attention. Un critique affirme même que le texte donne l'impression d'avoir simplement été écrit pour plaire au public. Bien que certains critiques affirment que l'on trouve des prémices du radicalisme de Wollstonecraft dans le texte, ils admettent que le « potentiel de critique demeure largement latent ». Thoughts on the Education of Daughters est donc généralement soit interprété téléologiquement comme un premier pas vers le plus radical Rights of Men, soit rejeté et considéré comme un « ouvrage alimentaire politiquement naïf » écrit avant la conversion de Mary Wollstonecraft au radicalisme qui lui a inspiré Rights of Men.
D'autre part, l'ouvrage n'a jamais été traduit en français.