Dans les années 1960, des chercheurs ont exposé des araignées à de la caféine, pour voir si elles tisseraient leurs toiles en soirée plutôt qu’à l’aube. Ces araignées ont alors tissé une toile tout à fait anormale.
Plus tard, des expériences ont consisté à exposer des araignées domestiques à divers types de toxines (drogues, caféine, alcool...). Ces araignées ont toutes produit des toiles anormales, avec différentes anomalies, associées au type de toxine ; par exemple, après avoir été mise en contact avec de la marijuana l’araignée ne tissait qu’incomplètement sa toile, et pratiquement pas après une exposition à un somnifère (hydrate de chloral).
L’exposition au benzedrine n’inhibe pas la fabrication de la toile, mais l’araignée y laisse de gros trous et le tissage semble totalement fait au hasard. La caféine induit la production d’une toile où les fils semblent pour une large partie disposés au hasard ou tissés sans continuité avec le début de la toile. Des scientifiques de la NASA (Marshall Space Flight Center, Alabama) ont émis l’hypothèse qu’un logiciel analysant les toiles pourrait produire un indice bioindicateur du niveau d’exposition des araignées à certains polluants ou produits chimiques et pourrait être utilisé pour l’évaluation de la toxicité de certaines molécules. Plus la toxicité du produit est élevée, plus l’araignée laisse de manques dans sa toile.