Ce classement permet de différencier les voilures tournantes à partir de leur répartition sur les appareils donnant un sens à leur appellation d’origine. Autogire, Gyroplane, Hélicoptère, Hélicostat, Monohélicoptère. Aujourd’hui c’est la dénomination hélicoptère qui regroupe beaucoup d’aéronefs de même genre. Apparaissent de plus en plus des combinés. Les performances étaient de valeur trop inégale et difficilement comparables étant donné le mode de pilotage et quelquefois l’absence des commandes qui faisait que les pilotes étaient uniques. Ils devaient s’inventer une méthode de pilotage.
Tous les hélicoptères du Marquis Pateras-Pescara ont été construits sur le même modèle équipés de deux rotors coaxiaux contrarotatifs constitués par au moins quatre cellules bipennes. Il est reconnu que leur système de commande de vol est une véritable innovation. Pour assurer le fonctionnement en déplacement de l'appareil en palier, le pilote dispose d'un véritable manche à balai (brevet FR 553.304) qu'il n'a qu'à incliner dans la direction désirée. Il s'ensuit une variation cyclique du pas de chaque pale pendant le mouvement de rotation. Le résultat de cette action du manche à balai provoquant une dissymétrie de poussée aérodynamique ainsi engendrée sur les rotors, faisant que les hélicoptères Pescara s'inclinent dans la direction voulue et les rotors ne tournant plus dans un plan horizontal, le propulse dans cette direction. Une manette commande la variation globale du pas des rotors, permettant ainsi à l'appareil de monter ou de descendre (changer d'altitude). Ces deux commandes se retrouvent dans les hélicoptères actuels, elles sont appelées respectivement de commande de pas cyclique et de commande de pas collectif. Il y a également un volant sur le manche à balais qui permet de faire varier différemment le gauchissement des pales de l'un et de l'autre rotor, ce qui a pour effet d'engendrer un couple de rotation nécessaire à faire un virage sur place.
Les gens des années 20 n'avaient pas compris que les hélicoptères Pescara sont à stabilité commandée. Raoul Pateras-Pescara croyait dans l’avenir de l’hélicoptère puisqu’il écrivait dans la revue La Vie au Grand Air du 20 février 1920 « Nous pouvons, par conséquent, prédire à l’enfant qui vient de faire ses premiers bonds, l’avenir le plus brillant » alors que l’ingénieur Étienne Oehmichen dans un exposé du 20 mai 1937 persiste à proposer « une solution sûre, … ,celle qui consiste à combiner sur un même appareil les avantages du plus lourd et plus léger que l’air : la solution de l’hélicostat ». A la différence du Marquis Pateras-Pescara, il a plusieurs fois mis en cause les hélicoptères purs et dans Sciences et Voyages n°575 du 4 septembre 1930, dans un article du centalien Edmond blanc qui met la photo du premier Pescara (1919) qu'il met en 1924 à côté de l'Ascanio (1930) et du n°3 de M. Oehmichen (1926 1928) en omettant le Pescara 4S de la même époque. Ayant interrogé M. E. Oehmichen sur l'intérêt des systèmes mixtes, Ed. Blanc reproduit la réponse suivante :"Tant que la descente verticale, moteur définitivement arrêté, ne sera pas possible sans artifice de manœuvre, l'hélicoptère pur n'offrira aucun intérêt pratique" . En d'autres termes il s'oppose au "coup de frein Pescara"