L'équipe d'Ermanno Borra, de l'Université Laval de Québec, et ses collaborateurs internationaux ont mis au point une combinaison de matériaux permettant de fabriquer un miroir liquide pour télescope lunaire. Doté à la fois d'un haut pouvoir réfléchissant et de propriétés lui permettant de fonctionner même dans le difficile
environnement lunaire, le
télescope à miroir
liquide présente de grands avantages pratiques et économiques par rapport aux télescopes conventionnels et, libéré des perturbations créées par l'
atmosphère terrestre, pourrait livrer des informations inédites sur l'origine de l'
Univers.
Ermanno Borra et l'étudiant-chercheur
Omar Seddiki dans leur laboratoire du
Centre d'optique, photonique et laser
Le principal défi du projet consistait à trouver un liquide capable de résister aux conditions qui prévalent à la surface du
satellite terrestre et de fonctionner à une
température de -143°C pour permettre l'
observation dans le spectre
infrarouge. Les chercheurs sont parvenus à déposer, par vaporisation sous vide, un revêtement d'argent sur un
liquide ionique. La surface d'argent résultante est parfaitement lisse, a une bonne réflectivité et demeure stable pendant des mois. Le liquide ionique sur lequel la couche d'argent repose ne s'évapore pas et son
point de fusion est de -98°C. Le miroir liquide envisagé pour le télescope lunaire aurait un
diamètre entre 20 et 100 m, ce qui lui conférerait une sensibilité jusqu'à 1000 fois plus grande que celle du prochain
télescope spatial.