Les piranhas n'attaquent pas sans crier gare

Publié par Isabelle le 26/10/2011 à 12:00
Source: Université de Liège
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Les piranhas sont capables d'émettre trois sons différents
Cela fait environ une cinquantaine d'années que l'on sait que le piranha (Pygocentron nattereri) est capable de produire du son. Cependant ces sons n'avaient été émis et constatés que lorsque le poisson était tenu en main ; il n'existait donc aucune information sur les contextes comportementaux en relation avec la production de son.

Ce sont ces contextes qu'ont étudiés les chercheurs du Laboratoire de morphologie fonctionnelle et évolutive de l'ULg (Eric Parmentier, Pierre Vandewalle et Sandie Millot). Leurs résultats ont été récemment publiés dans The Journal of Experimental Biology.

Des poissons issus de commerce et de l'aquarium de Liège ont été utilisés pour réaliser la recherche. Ils ont été placés en aquarium, et une caméra couplée à un hydrophone a permis de suivre simultanément leurs comportements et les sons. Etonnamment, l'étude met en évidence l'existence non pas d'un son, mais bien de trois sons différents. Ces sons sont produits lors de comportement agonistique. Le premier son (qui correspond à celui émis par le poisson lorsqu'il est tenu en main) est réalisé lors de menaces frontales, le second, plus court, est produit lorsque l'émetteur amorce des mouvements d'encerclement et le troisième, beaucoup plus aigu, est réalisé lorsqu'un protagoniste en chasse un autre.

Dans le cadre d'élevages de piranhas, il est très compliqué de déclencher des comportements de reproduction. Des sons liés à des parades amoureuses n'ont donc pu être enregistrés et les chercheurs estiment que seules des études réalisées sur le terrain, en Amérique du Sud, pourraient résoudre ce mystère.

Dans le second volet de leur étude, les chercheurs ont examiné quels étaient les mécanismes qui pouvaient être à l'origine des sons. On connaissait déjà l'existence chez le piranha de muscles rapides (entre 100 et 200 concentrations/seconde) qui devaient agir sur la vessie natatoire. Le rôle de la vessie restait toutefois incertain. Aussi des poissons anesthésiés ont été ouverts de manière à avoir accès à la vessie natatoire. Sur cette dernière, un disque réflecteur a été placé, puis les muscles ont été stimulés. Un laser visant le disque réflecteur a permis d'étudier les capacités vibratoires de la vessie natatoire. Résultat ? Contrairement à ce qu'il est communément admis, la vessie natatoire n'apparaît pas être une structure résonnante, le son résulte donc de la seule contraction musculaire. Dès que celle-ci stoppe, le son cesse. Par ailleurs, les chercheurs montrent qu'il ne suffit pas de faire bouger la vessie natatoire, seules certaines fréquences permettent un couplage entre les muscles et la vessie. Ce mécanisme de couplage doit être utilisé pour réaliser les deux premiers types de sons.

Pour le troisième, le son est provoqué par le claquement des mâchoires.
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