Le panoptique est un type d'architecture carcérale imaginée par le philosophe Jeremy Bentham. L'objectif de la structure panoptique est de permettre à un individu d'observer tous les prisonniers sans que ceux-ci ne puissent savoir s'ils sont observés, créant ainsi un " sentiment d'omniscience invisible " chez les détenus.
L'idée de Bentham dérive de plans d'usine mis au point pour une surveillance et une coordination efficace des ouvriers. Ces plans furent mis au point par son frère Samuel, dans l'objectif de simplifier la prise en charge d'un grand nombre d'hommes. Bentham compléta ce projet en y mêlant l'idée de hiérarchie contractuelle : par exemple, une administration ainsi régie (par contrat, s'opposant à la gestion de confiance) dont le directeur aurait un intérêt financier à faire baisser le taux d'accidents du travail. Le panoptique fut aussi créé pour être moins cher que les autres modèles carcéraux de l'époque en nécessitant moins d'employés. " Laissez-moi construire une prison sur ce modèle ", demanda Bentham au Comité pour la réforme pénale, " j'y serai gardien. Vous verrez [...] que les gardiens ne justifieront pas de salaire, et ne coûteront rien à l'État ". Les surveillants ne pouvant être vus, ils n'ont pas besoin d'être à leur poste à tout moment, ce qui permet finalement d'abandonner la surveillance aux surveillés.
Bentham dévoua une large partie de son temps et presque son entière fortune personnelle à la promotion de constructions de prisons panoptiques. Après de nombreuses années de refus, de difficultés politiques et financières, il parvint à obtenir l'accord du parlement britannique. Le projet avorta cependant en 1811, lorsque le Roi s'opposa à l'acquisition du terrain.
Le panoptique ne vit pas le jour du vivant de Bentham. Michel Foucault s'y intéressa plus tard et y vit une technique moderne d'observation transcendant l'école, l'usine, et l'armée. Des variations autour du panoptisme peuvent être vues de nos jours, participant de façon moins bruyante que leur équivalent pénal, à la " société de surveillance ".
Le Panoptique est aussi le nom d'un journal en ligne traitant d'actualité internationale, une initiative de jeunes universitaires montréalais. Son postulat, d'après son premier éditorial, est que " d’un côté une minorité d’intellectuels produisent des analyses souvent réservées au monde universitaire, de l’autre, une pléthore de non-spécialistes à qui on demande d’accumuler les faits, nous présentent des articles sans analyse ni critique qui n’améliorent en rien la compréhension du lecteur. " Il fut publié pour la première fois le premier août 2006 afin de tenter d'atténuer " cette polarisation distincte et inégale qui émerge du traitement que l’on fait de l'information. "
Il est disponible sur le site http://www.lepanoptique.com/