Abbaye du Thoronet - Définition

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Historique

L’abbaye du Thoronet est fondée en 1160 en Provence à une époque où celle-ci relevait du Saint-Empire romain germanique sous l’autorité de Frédéric Ier Barberousse (1152-1190). L’empire s’étendait alors de la Bohême au Rhône. Le Thoronet constitue la première présence cistercienne dans cette région. Mais avant de fonder l’abbaye du Thoronet, la première communauté de moines venus de l'abbaye de Marzan (Ardèche) s’installe, le 14 avril 1136, sur la commune de Tourtour, à Notre-Dame de Florielle à une journée de marche au nord-ouest de l’actuel site du Thoronet. Cette première implantation eut lieu grâce au don d’une partie des terres de la famille Castellane. Malgré d’autres dons en terrain importants, la nouvelle communauté installée à Notre-Dame de Florielle ne trouve pas les conditions idéales à son développement et décide alors de se déplacer sur une des terres qu’elle possédait déjà et qui leur avait été léguée par le catalan Raymond Bérenger, comte de Provence.

Le premier acte de fondation de 1157 marque l’abandon définitif du site de Notre-Dame de Florielle qui devient un simple prieuré, pour le massif de l’Urbac dans la forêt de la Darboussière au sein de la seigneurie de Séguemagne, lieu d’implantation de la nouvelle abbaye.

L'abbaye ne tarda pas à connaître la prospérité, à la suite des nombreuses donations qui affluèrent, notamment de la part des seigneurs de Castellane. Au XIVe siècle, le Thoronet, comme bien d'autres abbayes cisterciennes, connut peu à peu le déclin. Les révoltes internes, puis plus tard les guerres de Religion entraînèrent la défection des moines de l'abbaye qui, en 1787, fut rattachée à l'évêché de Digne-les-Bains. Vendue à la Révolution, puis à nouveau délaissée, elle fut rachetée par l'État en 1854. Grâce à l'intervention de Prosper Mérimée, elle échappa à la ruine. Depuis, les travaux de consolidation et de restauration se sont succédé. Ils étaient devenus d'autant plus indispensables que l'abbaye souffrait de l'exploitation de la bauxite à proximité.

L’isolement prescrit par la règle de saint Benoît est relatif au Thoronet. En effet, l’abbaye se situe à une journée de marche de l’évêché de Fréjus (45 kilomètres) et on trouve dans un rayon de dix kilomètres de nombreux villages préexistants.

De plus les ressources matérielles de l’abbaye lui assurent une place importante dans le marché commercial de la région. Ces ressources se situent parfois loin de l’abbaye et les frères convers ont la charge de leur exploitation. L’abbaye du Thoronet possède en effet les marais littoraux de Marignane, au bord de l’étang de Berre où encore ceux de Hyères qui permettent la production de sel. L’activité de pêche se fait à Martigues, Hyères et Sainte-Maxime. Ce poisson représente une part plus importante de production que l’abbaye ne peut consommer, il était alors vendu directement sur les marché locaux.

Mais la grande spécialité du Thoronet, c’est surtout l’élevage. Ces bêtes fournissaient à la fois de la viande qui n’était pas consommée par les frères puisque ceux-ci avait un régime végétarien, et de la peau qui était utilisée pour la confection de parchemin, fait essentiellement en peau de mouton, très important pour l’abbaye puisque celle-ci possédait un scriptorium.

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