La protéine est composée de 4 domaines : une séquence de signal sur la région amine terminale suivie d’une région variable sans spécificité, d’un domaine collagène et d’un domaine globulaire carboxyle terminal. Le domaine C-terminal est doté de l’essentiel de l’activité biologique de l’hormone. L’adiponectine se retrouve dans le plasma sous diverses formes moléculaires : une forme monomérique de 30kDa et une forme multimérique (monomères d’adiponectine organisés en une structure grâce à des ponts disulfures). Parmi les multimères, on distingue les hexamères (190 kDa) et les formes de haut poids moléculaire (> 300 kDa). Ces structures sont retrouvées dans le plasma et plusieurs études démontrent que la majorité de l’adiponectine circulante se retrouve sous forme de complexes de haut poids moléculaire (>80%). Par contre, on ne connaît pas encore les rôles physiologiques et les facteurs de régulation de ces formes circulantes d’adiponectine.
Un taux d'adiponectine élevé diminuerait le risque de diabète de type II. De façon générale, l’adiponectine exerce son rôle anti-diabétique au niveau du foie et du muscle squelettique en augmentant la sensibilité à l’insuline de ces organes. Au niveau hépatique, elle contribue à diminuer la production de glucose et à réduire le contenu en triglycérides pour ainsi favoriser une augmentation de la sensibilité à l’insuline. Dans le muscle squelettique, l’adiponectine permet une augmentation de l’entrée de glucose et une augmentation de l’oxydation des acides gras, phénomènes contribuant également à améliorer la sensibilité à l’insuline. De plus, l’insulino-résistance est caractérisée par une augmentation des acides gras libres dans le plasma et dans les muscles, ce qui induit une accumulation de lipides dans les organes. De par ces actions anti-diabétiques, l’adiponectine empêche le développement d’une lipotoxicité. Les mécanismes moléculaires impliqués dans ces effets métaboliques sont peu connus, mais certaines études ont établi un lien avec l’AMPK (AMP-activated protein kinase), une enzyme clé dans la régulation du métabolisme des glucides et des lipides. Via l’activation de l’AMPK, l’adiponectine joue un rôle important dans la régulation de l’oxydation des acides gras. L’AMPK possède la capacité de phosphoryler et d’inactiver l’ACC (Acétyl-Coenzyme A Carboxylase) diminuant ainsi les concentrations du malonyl-CoA, dont la production nécessite la présence de l’enzyme ACC. Une diminution du malonyl-CoA engendre d’importantes répercussions sur l’oxydation des acides gras puisque celui-ci est un inhibiteur de la CPT-1 (Carnitine palmitoyltransférase-1) qui contrôle l’entrée des acides gras dans la mitochondrie. Ainsi, lorsque l’activité de l’ACC est inhibée, les concentrations de malonyl-CoA s’abaissent, la CPT-1 n’est plus inhibée et une quantité plus grande d’acides gras peut être oxydée. De ce fait, une diminution des triglycérides musculaires et hépatiques peut contribuer à améliorer la transduction du signal de l’insuline. L'adiponectine augmente aussi la translocation des transporteurs GLUT4 du cytoplasme vers la membrane plasmique et facilite ainsi la captation de glucose par les tissus.
De nombreuses études ont démontré les propriétés anti-athérogéniques et anti-inflammatoires de l’adiponectine via ses effets sur d’autres cytokines comme le TNF-alpha ou la CRP. L'adiponectine inhibe la constitution de la plaque d'athérome et de l'athérosclérose par deux mécanismes :
L’adiponectine module directement ou indirectement les cascades inflammatoires en modifiant l’action et la production de cytokines inflammatoires, pouvant donc jouer un rôle dans le processus d’athérosclérose. Également, elle a été associée à la dyslipidémie dans plusieurs études ainsi qu’à l’hypertension ce qui fait dire qu’il existe une forte corrélation entre les niveaux sanguins d’adiponectine et les composantes du syndrome métabolique.
L’adiponectine pourrait donc prédire un certain nombre de maladies métaboliques. L’association entre les niveaux circulants d’adiponectine et les complications métaboliques associées à l’obésité est aujourd’hui plus qu’évidente. L’excès du tissu adipeux est associé à la résistance à l’insuline et à un profil métabolique détérioré et que ceci peut être corrigé par l’administration d’adiponectine.