Lauréats célèbres
Parmi les lauréats de l'agrégation de philosophie, on peut citer :
- Jacques Maritain (1905)
- René Le Senne (1906)
- Étienne Gilson (1907)
- Jules Romains (Louis Farigoule) (1909)
- Jean Wahl (1910)
- Gabriel Marcel (1910)
- Marcel Déat (1920)
- Gaston Bachelard (1922)
- Jean Guitton (1923)
- Vladimir Jankélévitch (1926)
- Raymond Aron (1928)
- Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Paul Nizan (1929)
- Maurice Merleau-Ponty (1930)
- Claude Lévi-Strauss (1931)
- Jacques Soustelle (1932)
- Edmond Morot-Sir (1934)
- Paul Ricœur, Maurice Gaït, Lucien Roubaud (1935)
- Jean Lecanuet, Maurice Clavel (1942)
- Jean d'Ormesson, Julien Freund (1949)
- Michel Butor, Michel Tournié, Denis Huisman, André Vergez (1950)
- Michel Foucault (1951)
- Jacques Derrida
- Jean-Marie Benoist
- Bernard-Henri Lévy (1971)
- Ali Baddou
- Eliette Abécassis
- Raphael Enthoven.
Déroulement d'une session
Préparation
La préparation des concours d'agrégation relève du monopole des universités, ainsi que des écoles normales supérieures. Les IUFM, qui délivrent les enseignements pour les concours du Capes et du Caplp de philosophie, n'interviennent pas dans la préparation à l'agrégation. Toutefois, les services de formation continue du personnel des différents rectorats d'académie peuvent organiser pour leur personnel, des actions de formation destinées à préparer l'agrégation interne.
Les cours destinés à préparer aux épreuves sont organisées dans les établissements en fonction du programme, qui est publié au bulletin officiel de l'éducation nationale au printemps précédant la session. Ils ont lieu de septembre à mars ou avril, date traditionnelle des épreuves écrites du concours interne et du concours externe, respectivement. Les candidats admissibles poursuivent leur formation jusqu'à la tenue des épreuves orales d'admission, qui ont lieu en juin et juillet.
Une fois les résultats connus, les lauréats sont affectés dans l'enseignement secondaire en qualité de stagiaires, pour une durée d'un an avant titularisation. L'agrégation offre en outre la possibilité pour les lauréats de solliciter un report de stage de un à trois ans, afin de préparer une thèse de doctorat.
Le jury
En raison de la qualité de concours académique de l'agrégation, dont la préparation relève du monopole des universités (et également des ENS), le jury est toujours présidé par un professeur des universités, spécialiste de la discipline, et nommé pour quatre ans par le ministre de l’Éducation nationale. Le président sélectionne par la suite les membres du jury, au sein des corps de maîtres de conférences et de professeurs des universités. Il fait également appel à des professeurs agrégés de l’enseignement secondaire (enseignant souvent en CPGE), ainsi qu’à des personnels des corps d’inspection (Inspecteurs généraux et IA-IPR). Parmi la trentaine de membres que compte généralement le jury, le président désigne un vice-président ainsi qu’un secrétaire, qui composent avec lui le directoire du concours. La composition du jury prend effet à compter de la validation de celle-ci par le ministère.
Le rôle du jury est chargé :
- d’élaborer le programme de chaque session, en concertation avec le jury du Capes de philosophie (concours dont le programme reprend partiellement les questions de l’agrégation). Le programme d’une session est établi un an auparavant, puis officialisé à compter de sa publication au Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN). Les questions sont proposées par des enseignants universitaires, puis sélectionnées par le jury ;
- de procéder à l’élaboration des sujets des épreuves écrites d’admissibilité et des épreuves orales d’admission ;
- de corriger les copies des épreuves écrites d’admissibilité, en fonction d’un barème que le jury établit lui-même. Chaque devoir est corrigé par deux correcteurs, ce qui justifie l’absence d’annotation et de remarques sur la copie : un correcteur ne devant pas influencer l’autre ;
- de fixer la barre d’admissibilité (note moyenne minimale exigée afin de pouvoir être autorisé à subir les épreuves orales d’admission) et de déclarer admissibles ou non les candidats à l’issue des épreuves écrites ;
- de procéder aux interrogations, par commissions de trois examinateurs, lors des épreuves orales d’admission ;
- de fixer la barre d’admission (note moyenne minimale exigée afin de pouvoir être déclaré admis ; si le jury juge insuffisant le niveau des candidats admissibles, il peut décider de ne pourvoir qu’une partie des postes offerts au concours) et de déclarer admis les candidats, en établissant une liste d’admission, sur la base d’un classement au mérite.
La liste des candidats admis ne jouit cependant d’un caractère pleinement officiel qu’après le visa du ministre de l’Éducation nationale (ou d’un de ses représentants) et l’affichage public au siège de l'administration centrale à Paris. Par ailleurs, le ministre peut prononcer la radiation de la liste d'admission, et donc la perte du bénéfice du concours, d'un candidat qui, lors du contrôle a posteriori des pièces justificatives pour l’accès au corps des professeurs agrégés (conditions de diplômes, obligations au regard du service national, casier judiciaire,...) ne remplirait pas les conditions requises au regard de la réglementation.
Le jury étant un organe indépendant de l’autorité qui l’a désigné (dans le cas présent, le ministre de l’Éducation nationale), son appréciation ne peut être soumise à l’arbitrage d’un tiers. En vertu du principe de souveraineté des jurys, le jury n’est pas tenu de motiver ses notes et délibérations. Ses décisions ne sont pas susceptibles d’appel, sauf manquement à la réglementation qui régit son activité. Ses membres sont par ailleurs tenus au secret des délibérations (aussi bien pour ce qui concerne les débats, que les résultats tant que ceux-ci n’ont pas fait l’objet d’une publicité officielle).