Les expressions logiques sont souvent représentées en informatique sous forme d'arborescence. Cette dernière comporte un sommet (la racine en fait) auquel sont rattachés différents sous-arbres (ou branches). Les bifurcations sont des sommets internes. Le nombre de sous-arbres reliés à un même sommet est appelé arité. Les sommets sans issue sont appelés feuilles. Chaque sommet interne est identifié par un opérateur booléen alors que les feuilles représentent les variables qui subissent ces opérations.
Mathématiquement, une fonction logique ou opérateur logique est une application de Bn dans B.
En électronique, une fonction logique est une boîte noire qui reçoit en entrée un certain nombre de variables logiques et qui rend en sortie une variable logique dépendant des variables d'entrée. L'article fonction logique précise comment construire les boîtes noires de quelques fonctions fondamentales.
Une table de vérité permet de préciser l'état de la sortie en fonction des états des entrées.
On démontre que toute fonction logique peut se décrire à l'aide des trois opérations de base.
Elles sont issues des trois opérations de base et définissent alors
Table de vérité de l'inverse | |
a |
![]() |
0 | 1 |
1 | 0 |
Table de vérité de la somme | ||
a | b | a
![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 1 |
1 | 0 | 1 |
1 | 1 | 1 |
Table de vérité du produit | ||
a | b | a
![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 0 |
1 | 0 | 0 |
1 | 1 | 1 |
Ce sont les fonctions logiques à deux variables. Parmi celles-ci, on en dénombre certaines suffisamment intéressantes pour qu'on leur donne un nom.
Le OU étudié jusqu'à présent doit se comprendre de la manière suivante : « l'un ou l'autre ou les deux ». Il est également appelé « OU inclusif ». Le OU exclusif (ou XOR pour ' eXclusive OR') s'entend comme : « l'un ou l'autre, mais pas les deux ».
Il se compose de la manière suivante :
Table de vérité de XOR | ||
a | b | a
![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 1 |
1 | 0 | 1 |
1 | 1 | 0 |
Le « ou exclusif » est parfois noté par le signe arithmétique
L'équivalence (notée EQV) est vraie si les deux entrées ont la même valeur et fausse sinon. Elle est appelée aussi « non-(ou exclusif) » (ou encore « et inclusif » ). Elle se compose comme suit :
On peut aussi dire que :
Table de vérité de EQV | ||
a | b | a
![]() |
0 | 0 | 1 |
0 | 1 | 0 |
1 | 0 | 0 |
1 | 1 | 1 |
Il arrive que l'équivalence soit notée par le signe
Elle peut aussi être notée "==" dans certains langages (C, C++, PHP…).
L'implication (notée IMP) s'écrit de la manière suivante :
Cette opération n'est pas commutative. a est une condition suffisante pour b, qui, elle, est une condition nécessaire pour a.
Mais
Illustration : de l'affirmation
on peut conclure
mais on ne peut pas en déduire
car on ne sait pas si je n'aime pas me promener aussi sous la pluie.
Table de vérité de IMP | ||
a | b | a
![]() |
0 | 0 | 1 |
0 | 1 | 1 |
1 | 0 | 0 |
1 | 1 | 1 |
L'inhibition (notée INH) se compose comme suit :
Cette opération n'est pas commutative.
Table de vérité de INH | ||
a | b |
![]() |
0 | 0 | 0 |
0 | 1 | 0 |
1 | 0 | 1 |
1 | 1 | 0 |
Si l'on reprend l'exemple du téléphone, on se trouve en présence de 3 variables :
la variable d = "on décroche" est fonction logique des 3 précédentes. On écrira que
car on décroche quand ça sonne et qu'on a envie de répondre ou quand on a envie d'appeler quelqu'un.
La table de vérité de cette fonction d est alors la suivante :
Table de vérité de décrocher | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
a | b | c | d | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 0 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 0 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 1 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 1 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 0 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 0 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 1 | 0 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 1 | 1 | 1 |
L'observation de la table montre que notre analyse première comportait une situation absurde: le téléphone sonne, on a envie d'appeler quelqu'un, mais on n'a pas envie de répondre et on décroche quand même. Cela n'est certainement pas le comportement souhaité, il est donc préférable de modifier la fonction décrocher de façon à ce qu'on obtienne le tableau suivant:
Table de vérité de décrocher2 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
a | b | c | d2 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 0 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 0 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 1 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
0 | 1 | 1 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 0 | 0 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 0 | 1 | 0 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 1 | 0 | 1 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
1 | 1 | 1 | 1 |
En lisant le procédé de la simplification des expressions ci-dessous, on voit que la formule de décrocher2 correspond à
Un bon élève s'interroge s'il est sage de sortir un soir. Il doit décider en fonction de quatre propositions :
Cet élève pourra sortir si :
Donc l'expression logique de sortir en fonction de l'état des variables a, b, c et d ; et elle peut s'écrire ainsi :
Une fonction logique peut être déterminée
Exemple: Dans l'exemple de "téléphoner2", on s'aperçoit que le résultat est à 1 quand (a, b, c) = (0, 0, 1) ou (0, 1, 1) ou (1, 1, 0) ou (1, 1, 1).
Il est alors intéressant de trouver une expression minimisant le nombre de termes et le nombre de lettres dans chaque terme. C'est l'objectif de certaines techniques comme la méthode de Quine-Mc Cluskey, les diagrammes de Karnaugh…
Exemple (suite) : la somme précédente peut être réduite en
par factorisation des deux premiers termes par