Un déclin dramatique des populations d'amphibiens, notamment des disparitions de populations et des extinctions locales, a été répertorié durant les deux dernières décennies à travers le monde. Plusieurs causes sont avancées, comme la destruction des habitats naturels et leur modification, la surexploitation de certaines populations, la pollution, l'introduction d'espèces concurrentes, le changement climatique, la destruction de la couche d'ozone (les radiations ultraviolettes se sont montrées particulièrement néfastes pour la peau, les yeux et les œufs des amphibiens) et des maladies.
Du fait des nombreuses menaces qui pèsent sur elles, de très nombreuses espèces sont classées comme étant en danger par l'IUCN. La communauté scientifique internationale commence à prendre conscience de l'ampleur du désastre et tente de mettre en place des plans de protection des espèces menacées.
En 2007, l'IUCN évalue à 5 espèces d'amphibiens disparus, 124 espèces comme très menacées, 1 856 espèces (soit 32 %) comme menacées. 1 294 espèces sont trop peu connues pour que l'on puisse évaluer leur statut.
Les amphibiens sont apparus sur Terre au Dévonien, période de l'ère primaire, il y a environ 370 Ma. De nos jours, on dénombre près de 6 000 espèces d'amphibiens.
Les analyses moléculaires de ces groupes laissent à penser que leur séparation est assez ancienne, cependant l'analyse de fossiles permet de situer leur divergence entre 240 et 275 Ma.
Les premiers amphibiens connus sont les ichthyostégidés. Leurs traces ont été découvertes sur la côte est du Groenland dans les couches fossilifères datées du Dévonien supérieur, de 367 Ma à 362 Ma). Ils constituent un des plus remarquables échelons intermédiaires de l'évolution jamais découverts, car ils réunissent à la fois des caractéristiques des poissons ostéichthyens et des amphibiens ; par certains détails, ils seraient plutôt poissons, par d'autres, plutôt amphibiens. Leur crâne, par exemple, ressemble beaucoup à celui des poissons primitifs à nageoires lobées, mais la taille de certains os du crâne et la position des yeux les apparentent plutôt aux amphibiens. Leurs membres et leurs pieds étaient ceux d'un amphibien, mais ils avaient une queue de poisson. D'autres détails moins remarquables montrent également certaines ressemblances avec les deux classes.
Les ichthyostégidés ne sont probablement pas les ancêtres directs de tous les amphibiens apparus plus tard. En effet, par certains détails de leur squelette, ils étaient déjà plus spécialisés que d'autres amphibiens plus tardifs. Mais ils étaient presque certainement semblables aux animaux à partir desquels évoluèrent tous les vertébrés terrestres.
Une des questions les plus difficiles qui se pose est de savoir si les urodèles et anoures dérivent de la même branche des lissamphibiens ou de savoir si l'une ou l'autre dérive des temnospondyles. Le fossile de Gerobatrachus, fossile découvert en 1995, pourrait permettre de répondre à cette question. Il semble être proche de l'ancêtre des urodèles et des anoures. Gerobatrachus vivait au Permien, il y a 290 Ma ce qui a permis de réévaluer à une date moins ancienne l'époque de la divergence de ces deux groupes. Cependant les analyses génétiques semblent indiquer au contraire une origine plus ancienne.
Le terme amphibien a été forgé à partir des termes grecs anciens αμφις [Amphis] qui signifie « les deux » et βιος [bios] qui signifie vie.
L'ordre paraphylétique des Labyrinthodontia, autrefois classé dans les amphibiens, doit être considéré comme obsolète. Cette classification a été reprise par exemple Alfred Sherwood Romer en 1966, Edwin Harris Colbert en 1969, et Robert Lynn Carroll en 1988.
Les quelques 6 000 espèces d'amphibiens connues sont divisées en trois ordres : Anoures, Urodèles et Gymnophiones.
Taxon | Familles | Genres | Espèces |
---|---|---|---|
Anoures | 33 | 354 | 5 067 |
Caudata | 10 | 59 | 508 |
Gymnophiona | 5 | 33 | 168 |
Total | 48 | 446 | 5 743 |