Anguillulose - Définition

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Introduction

Une larve de Strongyloides stercoralis.

L'anguillulose ou strongyloïdose est une parasitose humaine provoquée par un nématode (ver rond) minuscule, Strongyloides stercoralis (ou anguillule) dont les femelles parthénogénétiques parasites, profondément fixées dans la muqueuse duodénale, déterminent la maladie. Il existe d’autres vers du groupe Strongyloides notamment Strongyloides fülleborni , qui infecte les chimpanzés et les babouins et peut provoquer des infections limitées chez l'homme.

Cycle du parasite

Cycle de strongyloïdes stercoralis : Anguillulose ou strongyloïdose

La femelle parthénogénétique vit profondément insérée dans la muqueuse duodéno-jéjunale. Non hématophage, elle pond, dans la muqueuse , des oeufs ressemblant à ceux de l'ankylostome, mais longs de 50 microns seulement, morulés dès la ponte, et qui évoluent très vite sur place. Au départ des larves (rhabditoïdes) qui en sortent, 3 cycles évolutifs sont possibles :

  • un cycle indirect sexué (cycle long) ;
  • un cycle direct parthénogénétique (cycle court) ;
  • un cycle hyper-infectieux endogène (cycle d'auto-infestation).

Ainsi le cycle parasitaire du Strongyloïde (ou Anguillule) est plus complexe que celui de la plupart des nématodes avec son alternance entre vie libre et cycles parasitaires, et son potentiel d'autoinfestation et de multiplication à l'intérieur de l'organisme de l'hôte (biologie). Il existe deux types de cycles :

Un cycle de vie libre : La larve rhabditoïde éliminée dans les selles peut se transformer deux fois dans le milieu extérieur pour devenir une larve strongyloïde infestante (développement direct) ou bien se transformer quatre fois pour donner naissance à des mâles et à des femelles adultes (adultes stercoraux) qui s’accouplent et produisent des oeufs dont sont issues des larves rhabditoïdes (dites de deuxième génération). La dernière alternative peut aboutir à une nouvelle génération d’adultes sexués, ou à des larves strongyloïdes infestantes. Les larves strongyloïdes pénètrent à travers la peau de l’hôte humain pour démarrer le cycle parasitaire.

Cycle parasitaire  : Les larves filariformes qui vivent dans le sol contaminé pénètrent la peau humaine, et sont transportées par voie sanguine au cœur droit puis migrent dans les poumons où elles pénètrent les alvéoles pulmonaires; elles remontent les bronchioles, les bronches, la trachée jusqu’au carrefour aéro-digestif (pharynx où elles sont dégluties, puis elles atteignent le duodénum après avoir franchi le pylore. Dans l'intestin elles muent deux fois pour devenir des femelles adultes dites parthénogénétiques (dans la forme parasite il n'existe pas de ver adulte mâle) ; Les femelles vivent profondément enchâssées dans la muqueuse duodénale (mais elles ne sont pas hématophages contrairement à l'ankylostome). Leur œsophage possède un seul renflement (forme strongyloïde). Après parthénogénèse elles pondent des œufs, qui éclosent dans l'intestin pour donner naissance à des larves dites rabditoïdes (car leur œsophage possède un double renflement). Les larves rabditoïdes (dites de première génération) peuvent être éliminées dans les selles (voir « le cycle de vie libre» ci-dessus), ou peuvent entrer dans le cycle d'autoréinfestation interne. Il s'agit d’un cycle court dans lequel les larves de rhabditoïdes se transforment en directement en larves strongyloïdes infestantes dans l'intestin, sans repasser par le milieu extérieur. Elles peuvent pénétrer la muqueuse intestinale (autoinfestation interne) ou la peau de la région anopérinéale ou de l’abdomen (autoinfestation externe) ; dans l'un ou l'autre cas, les larves strongyloïdes suivent l'itinéraire précédemment décrit, et gagnent successivement les poumons, l'arbre bronchique, le pharynx, et le duodénum où elles deviennent adultes (hyperinfestations chez les sujets immunodéprimés). Dans certains cas elles peuvent se disséminer largement dans tout l'organisme. Jusqu'ici, la possibilité d'une autoinfestation chez l'homme par des helminthes est connue seulement dans les infestations par Strongyloides stercoralis et Capillaria philippinensis. Dans le cas de la Strongyloidose, l'autoinfestation peut expliquer la possibilité d'infestations persistantes pendant de nombreuses années (jusqu’à 30 ans) chez les personnes qui ne séjournent plus en zone endémique depuis longtemps alors que les femelles ont une durée de vie qui ne dépasse pas trois mois.

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