Anguillulose - Définition

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Morphologie

L'anguillule parasite de l'intestin est une minuscule femelle parthénogénétique strongyloïde, très mince et longue de 2 à 3 mm. D'autres formes adultes, mâles et femelles stercoraux (qui concernent les excréments) existent seulement à l'état libre ; elles sont rhabditoïdes et atteignent 1 mm pour la femelle, un peu moins pour le mâle.

Répartition géographique et importance

La maladie sévit essentiellement dans les régions tropicales et subtropicales, mais des cas surviennent également dans les régions tempérées (y compris le sud des États-Unis), où elle est plus fréquemment rencontrée dans les zones rurales, en institutions et dans des groupes socio-économiques défavorisés. La maladie dans les zones tempérées est due à des porteurs venant des zones d'endémie traditionnelle.

Souvent bénigne, elle n'en pose pas moins, parfois, un problème médical difficile, et par sa résistance aux thérapeutiques, et par l'existence, chez les sujets débilités, du cycle hyper-infectieux ; ce dernier, en effet, sans stade de vie libre et sans réinfestations extérieures, entraîne une augmentation croissante du taux des parasites par auto-infestation interne, avec généralisation et issue fatale.

Clinique

Bien que voisine de l'ankylostomose sur le plan biologique, l'anguillulose s'en différencie nettement dans sa traduction clinique :

  • la période d'infestation, qu'elle soit trans-cutanée ou trans-muqueuse, est rarement individualisée ;
  • la période d'invasion n'aboutit qu'exceptionnellement à un syndrome de Löffler notable, et, seule, une éosinophilie à pics multiples traduit les migrations larvaires trans-organiques successives ;
  • la période d'état est dominée par les troubles digestifs. Il n'y a pas de tableau d'anémie : les femelles parthénogénétiques n'étant ni hématophages ni toxigènes.

Les signes intestinaux sont très marqués; ils signent la duodénite et la péri-duodénite : crises douloureuses violentes, durant 3 à 4 jours, évoluant cycliquement toutes les 3 semaines ; crises diarrhéiques prolongées, à type entéritique ou colitique, alternant avec de longues phases de constipation ; crises urticariennes généralisées ou localisées aux régions périnéales et fessiaires.

Dans les infestations massives des cycles hyper-infectieux, signalées habituellement par la constatation de "larva currens" périnéales rayonnant autour de l'anus, il n'est pas rare qu'apparaissent des troubles de l'assimilation, une altération profonde de l'état général, puis un état cachectique ouvrant la porte aux affections intercurrentes rapidement mortelles. Autrefois l'apanage des sujets débilités et dénutris, cette anguillulose maligne peut, de nos jours, compliquer une anguillulose banale chez un sujet soumis aux corticoïdes ou aux immuno-dépresseurs.

Caractéristiques cliniques

Strongyloïdose non compliquée

Fréquemment asymptomatique.

Les symptômes gastro-intestinaux que l'on peut rencontrer sont des douleurs abdominales et de la diarrhée.

Les symptômes pulmonaires comprenant notamment le syndrome de Löffler peuvent se produire pendant la migration pulmonaire des larves strongyloïdes.

Les manifestations dermatologiques se présentent sous forme d'éruption d'urticaire dans la région des fesses et de la taille.

Une éosinophilie sanguine est généralement présente.

La strongyloïdose peut devenir chronique et être complètement asymptomatique.

Strongyloïdose diffuse

Cette forme se développe chez des patients immunodéprimés, atteints de strongyloïdose chronique.

La maladie se manifeste par des douleurs abdominales, des complications pulmonaires, neurologiques, abdominales et un état de choc, elle est potentiellement mortelle. L'éosinophilie est souvent présente mais pas toujours.

Cette forme diffuse peut se déclarer des décennies après l'infection initiale. On a cité le cas d’un vétéran anglais de la deuxième guerre mondiale qui a présenté une strongyloïdose diffuse après avoir reçu une dose élevée de corticostéroïdes, pour une greffe d'organe. On a observé également des cas chez des malades atteints du SIDA, de la lèpre, de syphilis tertiaire, d'aplasie médullaire, de malnutrition avancée, de tuberculose ou après irradiation. Il est recommandé de rechercher une strongyloïdose chronique chez des patients qui doivent recevoir un traitement immunosuppresseur ; cependant en pratique cette recherche est souvent impraticable (les tests sérologiques ne sont pas toujours disponibles) et dans les pays développés, la prévalence de la strongyloïdose chronique est très faible, aussi le dépistage systématique n'est-il généralement pas rentable, sauf dans des zones d'endémie.

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