Les habitants de l'archipel se disent Bijogos (ou Bidjogo). Ils sont au nombre d'environ 30 000, divisés en ethnies d'origines différentes, non encore vraiment étudiés. Le peuple le plus important d'un point de vue politique et culturel est le peuple Onhaki (se prononce oniaki - anhaki au pluriel) de l'île de Canhabaque (ou île de Conha). Ce peuple originaire du Mali et descendant des actuels Coniaguis (installés à cheval entre le Sénégal oriental et la Guinée Conakry) est apparenté aux Nalus et aux Biafadas, tous deux situés sur la côte de Guinée-Bissau.
Dans l'archipel des Bijagos, les villages (Tabanca) sont situés à l'intérieur des terres et non sur la côte.
Les Bijogos sont des animistes qui ont conservé une grande partie de leur très complexe culture. Chaque île a sa version de la culture. Ces différences peuvent rapprocher un peuple de l'archipel avec un autre du continent (c'est le cas des Anhaki avec les Nalu) alors qu'ils vont se considérer comme "éloignés" culturellement d'un autre peuple de l'archipel. Leur monde est peuplé d'Irans (esprits). Les initiations assez dures (le Fanado) sont encore pratiquées par une partie des jeunes pour accéder au statut d'adulte. Elles se déroulent en brousse (dans le "mato") et durent de trois à six mois. Ces initiations tendent à disparaître et des classes d'âge entières refusent de s'y soumettre. Cet abandon a pour conséquence la perte des connaissances portés par les anciens.
Les Homi Grande (Homme Grand - ou Femme Grande) encadrent la vie sociale, économique et culturelle du monde Bijogo. Chaque village est autonome, chaque île aussi mais tous se disent descendants de l'un des quatre "clans" d'origine. Le pouvoir des femmes y est important sans pour autant représenter un véritable pouvoir matriarcal. Il faudrait plutôt parler de pouvoir de la lignée matriarcale. On appartient à une lignée matriarcale, à un clan, à un village, puis à une île et pour finir au peuple Bijogo.