Ascophyllum nodosum est récoltée comme engrais, comme ressource alimentaire pour le bétail ou comme matière première pour l'extraction d'alginates. C'est en importance de la biomasse, la principale espèce représentative du "goémon de rive" (ou "goémon d'attache") qui est coupé à pied à marée basse ou avec des machines spécialisées. La récolte est dans la plupart des pays et de longue date réglementée. En Bretagne, l'arrêté préfectoral relatif à l'exploitation durable des goémons de rives interdit l'arrachage de Ascophyllum nodosum et impose une coupe à hauteur minimale de 30 cm.
Traditionnellement, l'engraissage des champs se fait par simple épandage d'algues préalablement séchées et éventuellement mélangées à du fumier. La coupe est organisée au printemps (avril-mai) et l'épandage est réalisé en automne après les récoltes agricoles. L'intérêt comme engrais est lié à la haute teneur en macro-éléments, (tels que les éléments N, P, K, Ca, Mg, S) et oligo-éléments (par exemple Mn, Cu, Fe, Zn, etc.) On trouve aussi des phytohormones telles que bétaïne, cytokinine, auxine et gibbérelline (stimulateurs de croissance), du mannitol, des acides organiques, polysaccharides, acides aminés, et protéines, toutes bénéfiques à l'agriculture.
L'utilisation comme aliment du bétail est manifestement ancienne. Les noms utilisés en Norvège, où l'espèce est abondante, en attestent : grisetang (de grise, le porc et de tang, pour les algues de type Fucus ) ou hesttang (de hest, le cheval). La consommation humaine directe est rare, elle est signalée chez certains Inuits du Groenland, comme complément diététique.
Cependant, c'est l'utilisation comme source d'alginates qui est aujourd'hui prédominante. Les récoltes auraient ainsi été de plus de 80 000 tonnes en masse humide pour l'Europe dans les années 1995-1996 et de 5 000 à 6 000 tonnes pour le Canada en moyenne au cours des années 1970-1980.
Les algues vivent accrochées aux rochers, au niveau de l'étage médiolittoral, en mode abrité, et constituent des colonies denses.
Ascophyllum nodosum est présente sur le littoral de l'océan Atlantique nord. On trouve cette espèce :
Au delà de cette zone, des échouages sont signalés au nord au Svalbard et au sud aux Açores, mais l'espèce n'y est pas implantée.
C'est une des algues « d'intérêt économique » récoltées par les goémoniers et elle fait à ce titre l'objet d'un suivi particulier pour s'assurer de la pérennité de la ressource.
Cependant elle semble en légère régression presque partout en Europe. Localement elle est même en forte régression, notamment en Bretagne-Sud où des mesures sont effectuées depuis les années 1990 et où le phénomène est étudié par l'Ifremer et le CEVA. C'est le broutage intensif par les patelles qui détériore et fragilise les thalles jusqu'à disparition, mais les raisons de la prolifération et de l'agressivité de ces prédateurs sont encore encore mal comprises.