Le 4 novembre 1880, le préfet de l'Ardèche Edmond Robert (1879-1881), arrivait à Notre-Dame de Bon Secours accompagné de plusieurs brigades de gendarmerie pour faire le siège de la maison des Pères Oblats de Marie-Immaculée et les en chasser.
Dès l'aube, le tocsin sonnait et les populations des alentours arrivèrent. Un certain nombre de notables s'enfermèrent avec les Pères, la foule se massant aux abords du monastère. Elle accueille les gendarmes aux cris de "Vive les Pères", "Vive les gendarmes", auxquels on témoigne de la sympathie car il suffit de voir leur attitude pour comprendre qu'ils obéissent à regret aux ordres qu'ils ont reçus.
Le commissaire de police somme les Pères d'ouvrir et sur le refus formel qui lui est fait, il donne l'ordre aux nommés Lucien Jouve serrurier à Largentière, François Lèbre et Théodore Vesseau, menuisiers à Joyeuse, de crocheter la serrure ou d'enfoncer la porte à coups de hache. La femme Lèbre accourt et forçant la ligne de gendarmes saisit son mari et l'entraîne aux applaudissements frénétiques de la foule. Théodore Vesseau poursuit seul sa triste besogne, accablé par les malédictions.
Le préfet, pendant ce temps reste enfermé dans sa voiture et voit défiler devant lui les Pères portés en triomphe, aux cris de "Vive les Pères", "Vive la religion", À bas les bourreaux, les tyrans, les infâmes décrets, vivent les Oblats, ils reviendront.
En effet, après quelques mois, les Pères reconnus un peu trop tard faire le service d'une chapelle autorisée reprirent peu à peu leur propriété et leurs fonctions.
Ces violences inutiles n'ont servi qu'à raviver la foi et à attirer à Notre-Dame de Bon Secours, un nombre toujours croissant de pèlerins.