L'ordre de rejoindre les porte-avions avait été donné parce que la TF 58 venait de détecter un certain nombre de contacts radars à 240 km à l'ouest. Il s'agissait du premier raid de 69 avions lancé par la Force Mobile et la TF 58 lança la quasi-totalité de ses avions embarqués.
Le lancement de cette première vague d'avions à 08h00, très en avant des autres raids, était une première erreur, commise par le contre amiral Obayashi qui commandait les porte-avions de la force Van du vice-amiral Kurita et qui décida de cette attaque sans attendre les ordres, remettant en cause toute cohérence dans l'attaque japonaise.
La seconde erreur fut commise par les aviateurs japonais, qui interrompirent leur avance à 100 km de la Task Force pour se regrouper avant l'attaque. Cette manœuvre donna aux avions américains un délai supplémentaire de 10 minutes et un premier groupe de Hellcats atteignirent les avions japonais à 100 km de la Task Force à 10h36. 25 avions japonais furent rapidement abattus alors que les Américains ne devaient déplorer la perte que d'un appareil.
Les avions japonais restants furent ensuite attaqués par un autre groupe d'avions américains, et 16 autres furent abattus. Les survivants tentèrent d'attaquer deux destroyers américains, le Yarnall et le Stockham sans causer de dommage. Une bombe atteignit le cuirassé South Dakota, mais aucun avion japonais ne réussit à approcher les porte-avions américains et seuls 27 avions japonais rejoignirent leur porte-avions.
Entre-temps, à 09h00, Ozawa avait lancé le raid aérien principal, 129 avions lancés des porte-avions de la Force A, mais il ne lança pas ceux de la Force B commandée par le vice-amiral Takaji Joshima. Après son absence de réaction à l'impétuosité d’Obayashi, ce fut la première erreur d’Ozawa.
A 11h07, la seconde vague japonaise fut détectée. Les avions américains les engagèrent à 100 km de la Task Force et 70 avions japonais furent abattus avant d'atteindre la Flotte. Six avions attaquèrent le Task Group 58.2 du contre amiral Montgomery et causèrent des dégâts mineurs sur deux des porte-avions. Un petit groupe d'avions lanceurs de torpilles attaqua l'Enterprise et une torpille explosa dans son sillage. Des 129 avions, 97 avaient été abattus.
Un troisième raid de 47 avions fut intercepté à 13h00 à 75 km de la Task Force. 7 furent abattus, et les Japonais firent demi-tour, 40 avions rentrant à leur base.
Le raid final de cette journée, 82 avions, fut lancé entre 11h00 et 11h30. Le groupe d'attaque avait cependant reçu des informations incorrectes sur la position de la Task Force et fut incapable de la trouver. L'escadrille se sépara en deux groupes pour se diriger vers Guam et Rota afin de refaire le plein. Le groupe se dirigeant vers Rota rencontra le TG 58.2 de Montgomery. 18 d'entre eux furent engagés par les chasseurs américains qui en abattirent 9, tandis qu'un groupe de 9 bombardiers attaquait les porte-avions Wasp et Bunker Hill sans leur causer le moindre dommage, tandis que 8 de ces bombardiers étaient abattus. Le groupe qui espérait se ravitailler à Guam fut intercepté par 27 Hellcats alors qu'il s'apprêtait à atterrir. 30 des 49 avions japonais furent abattus, le reste étant endommagé gravement.
Au soir du premier jour, la Force Mobile japonaise avait donc déjà perdu l'essentiel des forces aériennes basées sur les îles Mariannes et Bonin et plus de 200 avions, soit près de la moitié, de son aviation embarquée.