Bombe à neutrons - Définition

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Introduction

La bombe à neutrons, également appelée bombe N ou bombe à rayonnement renforcé, est une arme nucléaire tactique de puissance explosive réduite, conçue pour libérer une grande partie de son énergie sous forme d’émissions neutroniques. Le rayonnement neutronique inflige des dégâts aux tissus organiques et aux composants électroniques, tout en ayant des retombées radioactives minimes. Ayant une portée de souffle relativement restreinte comparativement aux bombes à fissions classiques, les bombes à neutrons présentent l’intérêt d’avoir un effet moins dévastateur sur les infrastructures.

Historique

Vue aérienne du Lawrence Livermore National Laboratory

L’invention de la bombe à neutrons est généralement attribuée à Samuel Cohen du Lawrence Livermore National Laboratory, qui a développé ce concept en 1958. Malgré la désapprobation du président John F. Kennedy, les essais ont été autorisés, puis effectués en 1963 dans des installations souterraines du site d'essais du Nevada, à quelques 110 km de Las Vegas, en raison de la rupture du moratoire par l'URSS sur les essais nucléaires en 1961.

Le développement de cette arme est arrêté sous la présidence de Jimmy Carter, puis relancé par Ronald Reagan en 1981.

Le démantèlement du stock américain fut entamé sous l’administration Clinton en 1996, et achevé complètement sous l’administration Bush en 2003.

La France fit exploser sa première bombe à neutrons sur l’atoll de Moruroa le 21 juin 1980, et produisit ce type d’armement au début des années 1980. Les vecteurs français supposés de ce type d’ogives étaient les missiles Hadès. Les stocks ont été détruits depuis. Le rapport Cox de 1999 indique que la Chine est en mesure de fabriquer des bombes à neutrons, mais apparemment aucun pays ne les a mises en service.

Effets

Effets nucléaires classiques

La bombe N, malgré sa faible puissance, reste un engin nucléaire à fission-fusion et présente les effets habituels de ce type d’armes :

  • le souffle et l’onde de choc associée
  • un important dégagement de chaleur
  • l’impulsion électromagnétique
  • des retombées radioactives

Effets du flux de neutrons

Les effets de la bombe à neutrons résident dans le fait qu’un neutron rapide (d’une énergie de plus de 1 000 eV), est capable « d’ébranler » le noyau d’un atome. Le noyau positif se mettant à osciller dans un cortège électronique négatif, va produire un effet d’ionisation au niveau de ce cortège, et donc provoquer « l’expulsion » d’un ou plusieurs électrons de leur(s) orbite(s). L’atome devenu ainsi un cation, va déstabiliser la molécule où il se trouvait et provoquer sa rupture. Notons par ailleurs que plus les électrons qui partent étaient contenus dans les couches profondes, plus leur départ provoquera un réarrangement électronique important, et par la même occasion, une émission d’un ou plusieurs photons (ultraviolet, rayons X). Cependant, l’énergie du neutron qui heurte un noyau varie selon la quantité de nucléons (donc varie en fonction du nombre de masse A). En effet, plus le nombre de masse sera petit, plus l’énergie cédée par le neutron sera importante.

Dans le cas de la bombe N, les neutrons pourront donc traverser des blindages ou des murs, composés d’atomes avec un nombre de masse important, sans perdre « trop » d’énergie, et ainsi auront un effet dévastateur sur les molécules d’eau, qui rappelons-le, composent à hauteur de 70 % l’organisme humain (le noyau d’hydrogène étant le plus simple des noyaux, avec un seul proton, pour l’isotope le plus répandu).

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