Photon | |
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![]() Photons émis dans le faisceau cohérent d'un laser |
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Propriétés générales | |
Composition | Elémentaire |
Classification | Boson (Les bosons représentent une classe de particules qui possèdent des propriétés...) |
Propriétés physiques | |
Masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) | 0 |
Charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) | 0 |
Spin (Le spin est une propriété quantique intrinsèque associée à chaque...) | 1 |
Durée de vie (La vie est le nom donné :) | Stable |
Historique |
En physique des particules (La physique des particules est la branche de la physique qui étudie les constituants...), le photon (En physique des particules, le photon est la particule élémentaire médiatrice de l'interaction...) est la particule élémentaire (On appelle particules élémentaires les constituants fondamentaux de l'univers...) médiatrice (En géométrie plane, la médiatrice d'un segment est l'ensemble des points...) de l'interaction (Une interaction est un échange d'information, d'affects ou d'énergie entre deux agents au sein...) électromagnétique. Autrement dit, lorsque deux particules chargées électriquement interagissent, cette interaction se traduit d'un point (Graphie) de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...) quantique comme un échange de photons. Dans la conception actuelle de la lumière (La lumière est l'ensemble des ondes électromagnétiques visibles par l'œil...), les ondes électromagnétiques, des ondes radio aux rayons gamma en passant par la lumière visible (La lumière visible, appelée aussi spectre visible ou spectre optique est la partie du...), sont toutes constituées de photons.
Le concept de photon (En physique des particules, le photon (souvent symbolisé par la lettre γ — gamma)...) a été développé par Albert Einstein (Albert Einstein (né le 14 mars 1879 à Ulm, Wurtemberg, et mort le...) entre 1905 et 1917 pour expliquer des observations expérimentales qui ne pouvaient être comprises dans le cadre d'un modèle ondulatoire classique de la lumière.[1][2][3][4] Il a ainsi montré que parallèlement à ses propriétés ondulatoires – interférences et diffraction (La diffraction est le comportement des ondes lorsqu'elles rencontrent un obstacle qui ne leur est...) –, le champ électromagnétique (Un champ électromagnétique est la représentation dans l'espace de la force...) présente simultanément des propriétés corpusculaires. Les photons sont des " paquets " d'énergie (Dans le sens commun l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, fabriquer de la...) élémentaires ou quanta de rayonnement électromagnétique (Un rayonnement électromagnétique désigne une perturbation des champs électrique...) qui sont échangés lors de l'absorption ( En optique, l'absorption se réfère au processus par lequel l'énergie d'un photon est prise par...) ou de l'émission de lumière par la matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...). De plus, l'énergie et la quantité de mouvement (En physique, la quantité de mouvement est la grandeur physique associée à la vitesse et la masse...) (pression de radiation) d'une onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation réversible...) électromagnétique monochromatique (On qualifie de monochromatique (du grec mono-, un seul et chromos, couleur) une lumière dont la...) sont égales à un nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) entier de fois celles d'un photon.
Le concept de photon a donné lieu à des avancées importantes en physique expérimentale (La physique expérimentale a pour but d'éprouver la valeur de vérité des théories physiques. La...) et théorique, telles que les lasers, les condensats de Bose-Einstein, l'optique (L'optique est la branche de la physique qui traite de la lumière, du rayonnement...) quantique, la théorie quantique des champs (La théorie quantique des champs (QFT, abréviation du terme anglais Quantum field theory)...) et l'interprétation probabiliste de la mécanique quantique (La mécanique quantique est la branche de la physique qui a pour but d'étudier et de...). Le photon est une particule de masse nulle et de spin égal à 1, c'est donc un boson[5]. On utilise généralement le symbole γ (gamma) pour le désigner.
L'énergie d'un photon de lumière visible est de l'ordre de 2eV, soit ~109 fois moins que l'énergie nécessaire pour créer un atome (Un atome (du grec ατομος, atomos, « que l'on ne peut...) d'hydrogène (L'hydrogène est un élément chimique de symbole H et de numéro atomique 1.). En conséquence, les sources de rayonnement (Le rayonnement, synonyme de radiation en physique, désigne le processus d'émission ou de...) habituelles (antennes, lampes, laser (Un laser est un appareil émettant de la lumière (rayonnement électromagnétique)...), etc.) produisent de très grandes quantités de photons[6], ce qui explique que la nature "granulaire" de l'énergie lumineuse soit négligeable dans de nombreuses situations physiques. Il existe cependant des processus permettant de produire des photons un par un :
Les photons ont originellement été appelés " quanta de lumière " (das Lichtquant) par Albert Einstein.[1] Le nom moderne " photon " est derivé du mot grec qui signifie lumière, φ?ς, (translittéré phos), et a été choisi en 1926 par le chimiste (Un chimiste est un scientifique qui étudie la chimie, c'est-à-dire la science de la...) Gilbert N. Lewis, dans la publication d'une théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) spéculative[7] dans laquelle les photons étaient " incréables et indestructibles ". Bien que la théorie de Lewis ne fut jamais acceptée, étant contredite par plusieurs expérimentations, son nouveau nom, photon, fut adopté immédiatement par la communauté scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...).
En physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...), un photon est représenté par le symbole , la lettre grec gamma. L'utilisation de ce symbole pour le photon provient probablement des rayons gamma, qui furent découverts et nommés en 1900 par Paul Ulrich Villard[8][9]. En 1914, Rutherford et Edward Andrade[10] démontraient que ces rayons gamma étaient une forme de lumière. En chimie (La chimie est une science de la nature divisée en plusieurs spécialités, à...) et en optique, les photons sont habituellement symbolisés par
, l'énergie du photon, où
est la constante de Planck et la lettre grec
(nu) est la fréquence du photon. À l'occasion, le photon peut être symbolisé par hf, où sa fréquence est identifié par f.
La description de la lumière a suivi a cours de l'histoire un curieux mouvement de balancier entre une vision corpusculaire et une vision ondulatoire. Dans la plupart des théories jusqu'au XVIIIe siècle (Un siècle est maintenant une période de cent années. Le mot vient du latin saeculum, i, qui...), on considère que la lumière est constituée de particules. Bien que des modèles ondulatoires soient proposés par René Descartes (René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine (localité...) (1637),[11] Robert Hooke (1665),[12] et Christian Huygens (Christian Huygens, ou Christian Huyghens, tel qu'il est connu dans les lettres françaises...) (1678),[13] les modèles particulaires restent dominants, en partie en raison de l'influence d'Isaac Newton (Isaac Newton (4 janvier 1643 G – 31 mars 1727 G, ou 25 décembre...).[14] Un changement de paradigme a lieu à partir de la mise en évidence des phénomènes d'interférences et de diffraction de la lumière par Thomas Young (Thomas Young (13 juin 1773-10 mai 1829), est un physicien, médecin et...) et Augustin Fresnel au début du XIXe siècle, et vers 1850 les modèles ondulatoires deviennent la règle.[15] La prédiction par Maxwell en 1865 du fait que la lumière soit une onde (Une onde est la propagation d'une perturbation produisant sur son passage une variation...) électromagnétique,[16] suivie de la confirmation expérimentale ( En art, il s'agit d'approches de création basées sur une remise en question des dogmes...) de Hertz (Le hertz (symbole : Hz) est l’unité dérivée de fréquence du...) en 1888,[17] semblent porter un coup de grâce aux théories corpusculaires de la lumière.
La théorie ondulatoire de Maxwell ne rend cependant pas compte de toutes les propriétés de la lumière. Cette théorie prédit que l'énergie d'une onde lumineuse dépend seulement de l'amplitude (Dans cette simple équation d’onde :) de l'onde, mais pas de sa fréquence ; or de nombreuses expériences indiquent que l'énergie transférée de la lumière aux atomes dépend seulement de la fréquence et non de l'amplitude. Par exemple, certaines réactions chimiques ne sont possible qu'en présence d'une onde lumineuse de fréquence suffisante : en dessous d'une fréquence seuil, quelque soit l'intensité incidente, la lumière ne peut amorcer la réaction. De manière similaire, dans l'effet photoélectrique (L'effet photoélectrique désigne l'ensemble des phénomènes électriques d'un matériau...) les électrons ne sont éjectés d'une plaque de métal (Un métal est un élément chimique qui peut perdre des électrons pour former des...) qu'au dessus d'une certaine fréquence, et l'énergie des électrons émis dépend de la fréquence de l'onde, et non de son amplitude. Dans le même ordre d'idée, les résultats obtenus à la fin du XIXe et au début du XXe siècle sur le rayonnement du corps noir (En physique, un corps noir désigne un objet idéal dont le spectre électromagnétique ne dépend...)[18] sont reproduits théoriquement par Max Planck (Max Planck (né Max Karl Ernst Ludwig Planck le 23 avril 1858 à Kiel, Allemagne...) en 1900 en supposant que que la matière interagissant avec une onde électromagnétique de fréquence ν ne peut reçevoir ou émettre de l'énergie électromagnétique (Les forces électrostatiques et magnétiques peuvent faire déplacer des objets à distance, il...) que par paquets de valeur bien déterminée égale à hν – ces paquets étant appelés des quanta.[19][20]
Puisque les équations de Maxwell (Les équations de Maxwell, aussi appelées équations de Maxwell-Lorentz, sont des lois...) autorisent n'importe quelle valeur de l'énergie électromagnétique, la plupart des physiciens pensent initialement que cette quantification de l'énergie échangée est due à des contraintes encore inconnues sur la matière qui absorbe ou émet la lumière. En 1905, Einstein est le premier à proposer que la quantification de l'énergie soit une propriété de la lumière elle-même.[1] Bien qu'il ne remette pas en cause la validité de la théorie de Maxwell, Einstein montre que la loi de Planck (La loi de Planck définit la distribution de luminance énergétique monochromatique du...) et l'effet photoélectrique pourraient être expliqués si l'énergie de l'onde électromagnétique était localisée dans des quanta ponctuels qui se déplaçaient indépendemment les uns des autres, même si l'onde elle-même était étendue continuement dans l'espace.[1] Dans son article, Einstein prédit que l'énergie des électrons émis lors de l'effet photoélectrique dépend linéairement de la fréquence de l'onde. Cette prédiction forte sera confirmée expérimentalement par Robert Millikan en 1916, ce qui lui vaudra – parallèlement à ses expériences sur les gouttes chargées – le prix Nobel de 1923.[21] En 1909[2] et en 1916,[4] Einstein montre que, si la loi de Planck du rayonnement du corps noir est exacte, les quanta d'énergie doivent également transporter une impulsion p = h / λ, ce qui en fait des particules à part entière. L'impulsion du photon a été mise en évidence expérimentalement par Arthur Compton (Arthur Holly Compton (10 septembre 1892 à Wooster, Ohio, États-Unis -...),[22] ce qui lui valut le prix Nobel de 1927.
Pendant tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) le début de XXe siècle cependant, la notion de photon reste discutée, principalement en raison de l'absence d'un formalisme permettant de combiner les phénomènes ondulatoires avec les phénomènes corpusculaires nouvellement découverts. Ainsi en 1913, dans une lettre de recommandation (Les industries ne fonctionnent pas correctement sans normes garantissant...) en faveur de l'admission d'Einstein à l'académie des sciences (Une académie des sciences est une société savante dont le rôle est de promouvoir la recherche...) de Prusse, Planck écrit[23] :
De nombreux effets mettant en évidence la nature quantifiée de la lumière peuvent en fait être également expliqués par une théorie semiclassique, dans laquelle la matière est quantifiée mais la lumière est considérée comme un champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) électromagnétique classique. Parmi les phénomènes ainsi explicables, on peut par exemple citer l'existence d'un seuil dans l'effet photoélectrique, la relation entre l'énergie de l'électron (L'électron est une particule élémentaire de la famille des leptons, et possèdant une charge...) émis et la fréquence de l'onde, le regroupement des photoélectrons dans un interféromètre Hanbury Brown et Twiss, ainsi que la statistique (Une statistique est, au premier abord, un nombre calculé à propos d'un échantillon....) poissonienne des comptes.[24] Contrairement à une idée répandue, l'effet photoélectrique n'est donc pas la preuve absolue (L'absolue est un extrait obtenu à partir d’une concrète ou d’un...) de l'existence du photon (bien que certaines expériences sur l'effet photoéléctrique ne puissent cependant pas être expliquées par une théorie semiclassique[24]).
L'expérience de Compton donne une existence plus tangible au photon, puisque ce dernier montre que la diffusion (Dans le langage courant, le terme diffusion fait référence à une notion de...) des électrons par les rayons X s'explique bien en attribuant au photon le moment cinétique (Le mot cinétique fait référence à la vitesse.) prédit par Einstein. Cette expérience marque une étape décisive, après laquelle l'hypothèse des quanta de lumière emporte l'adhésion (En physique, l'adhésion est l'ensemble des phénomènes physico-chimiques qui se...) de la majorité des physiciens.[21] Dans une dernière tentative de sauver la variation continue de l'énergie électromagnétique et de la rendre compatible avec les expériences, Bohr, Kramers et Slater développent un modèle basé sur deux hypothèses drastiques[25] :
Cependant, des expériences de diffusion Compton (En physique, la diffusion Compton est la diffusion inélastique d'un photon sur un...) plus précises montrent que l'énergie et l'impulsion sont conservées extraordinairement bien lors des processus élémentaires, et également que le recul de l'électron et la génération d'un nouveau photon lors de la diffusion Compton obéissent à la causalité à moins de 10ps près. En conséquence, Bohr et ses collaborateurs donnent à leur modèle "des funérailles aussi honorables que possible".[26] Sur le front théorique, l'électrodynamique quantique (L'électrodynamique quantique relativiste est une théorie physique ayant pour but de concilier...) inventée par P.A.M. Dirac parvient à donner une théorie complète du rayonnement – et des électrons – expliquant la dualité onde-corpuscule. Depuis cette époque, et notamment grâce à l'invention du laser, les expériences confirment de manière de plus en plus directe l'existence du photon et l'échec des théories semiclassiques.[27] Il est notamment devenu possible de mesurer la présence d'un photon sans l'absorber, démontrant ainsi de manière directe la quantification du champ électromagnétique,[28][29] de sorte que la prédiction d'Einstein est considérée comme prouvée.
Le lecteur intéressé par l'histoire des idées est invité à se reporter aux textes des conférences Nobel, vivants témoignages de la science (La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire...) en mouvement (voir également la dualité onde-corpuscule dans les archives Nobel).
Prix Nobel attribués en lien avec la notion de photon :
Le photon est sans masse, n'a pas de charge électrique (La charge électrique est une propriété fondamentale de la matière qui respecte le principe de...)[30] et ne se désintègre pas de façon spontanée dans le vide (Le vide est ordinairement défini comme l'absence de matière dans une zone spatiale.). Un photon a deux états de polarisation ( la polarisation des ondes électromagnétiques ; la polarisation dûe aux moments...) possibles et est décrit par trois paramètres continus: les composantes de son vecteur (En mathématiques, un vecteur est un élément d'un espace vectoriel, ce qui permet...) d'onde, qui déterminent sa longueur (La longueur d’un objet est la distance entre ses deux extrémités les plus...) d'onde λ et sa direction de propagation. Les photons sont émis à partir de plusieurs processus, par exemple lorsqu’une charge est accélérée, quand un atome ou un noyau saute d’un niveau d'énergie élevé à un niveau plus faible, ou quand une particule et son antiparticule (A chaque type de particule correspond un type d'antiparticule. Ainsi, à l'électron est...) s'annihilent. Des photons sont absorbés par le processus inverse (En mathématiques, l'inverse d'un élément x d'un ensemble muni d'une loi de...), par exemple dans la production d’une particule et de son antiparticule ou dans les transitions atomique et nucléaire (Le terme d'énergie nucléaire recouvre deux sens selon le contexte :) vers des niveaux d’énergie élevés.
Comme le photon est sans masse, il se déplace dans le vide à la vitesse (On distingue :) c (la vitesse de la lumière (La vitesse de la lumière dans le vide, notée c (pour...) dans le vide) et son énergie E et la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) de mouvement p sont reliées par E = c•p. En comparaison, l’équation correspondante pour des particules de masse invariable m serait , comme démontré en relativité restreinte.
L’énergie et la quantité de mouvement dépendent seulement de sa fréquence ν, ou de façon équivalente, sa longueur d’onde λ :
Et conséquemment la quantité de mouvement est
où ( constante de Dirac ou constante de Planck réduite);
est le vecteur d’onde (avec le nombre d’onde
comme amplitude) et
est sa fréquence angulaire. Noter que
pointe dans la direction de propagation du photon. Le photon est aussi caractérisé par son spin qui est indépendant de sa fréquence. L'amplitude du spin est
et la composante mesurée dans la direction de propagation, son hélicité, doit être
. Les deux hélicités possibles correspondent aux deux états possibles de polarisation circulaire du photon (horaire et anti-horraire).
Pour illustrer l’importance de ces formules, l’annihilation d’une particule et de son antiparticule doit avoir pour résultat la création d’au moins deux photons pour les raisons suivantes. Dans le référentiel du centre de masse, les particules entrant en collision (Une collision est un choc direct entre deux objets. Un tel impact transmet une partie de...) n'ont pas de quantité de mouvement, alors qu’un seul photon a toujours une certaine quantité de mouvement. La loi de conservation (En physique, une loi de conservation (rien ne se perd, rien ne se crée) exprime qu'une propriété...) de la quantité de mouvement nécessite donc qu’au moins deux photons soient créés, avec une quantité de mouvement nette (Le terme Nette est un nom vernaculaire attribué en français à plusieurs espèces...) nul. L’énergie des deux photons peut être déterminée en respectant les lois de conservation. Le processus inverse, la création de paires, est le mécanisme dominant par lequel des photons de haute énergie (comme les rayons gamma) perdent leur énergie en passant à travers la matière.
Les formules classiques de l’énergie et de la quantité de mouvement des radiations électromagnétiques peuvent être ré-exprimés en terme d’évènements reliés aux photons. Par exemple, la pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) des radiations électromagnétiques sur un objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) provient du transfert de quantité de mouvement des photons par unité de temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) et de surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) de cet objet.
La première image que l'on a du photon est la " bille de lumière ", la lumière serait composée de grains qui voyageraient à 299 792 458 m/s (Vitesse de la lumière).
Dans ce modèle, un flux (Le mot flux (du latin fluxus, écoulement) désigne en général un ensemble d'éléments...) d'énergie lumineuse donné est décomposé en billes dont l'énergie dépend de la longueur d'onde λ et vaut h.c/λ. Ainsi, pour une lumière monochromatique (c'est-à-dire dont le spectre se résume à une seule longueur d'onde), le flux d'énergie est composé en beaucoup de " petites " billes si la longueur d'onde est grande (du côté du rouge), ou de peu de " grosses " billes si la longueur d'onde est petite (du côté du bleu) — les qualificatifs " petit " et " gros " ne sont pas relatifs à la taille des billes, mais à la quantité d'énergie qu'elles comportent.
Si la lumière est composée de plusieurs longueurs d'onde, alors le flux d'énergie se compose de billes de " grosseurs " diverses.
Cette vision, simpliste selon les normes actuelles, ne permet pas d'expliquer correctement toutes les propriétés de la lumière.
On peut représenter au premier abord les photons par des paquets d'onde : l'onde électromagnétique n'est pas une sinusoïde d'extension infinie, il y a une enveloppe d'amplitude importante encadrée par d'autres enveloppes nettement moins significative.
Ce modèle est insuffisant. En effet, dans une telle configuration, le photon devrait s'élargir au fur (Fur est une petite île danoise dans le Limfjord. Fur compte environ 900 hab. . L'île...) et à mesure de sa progression (on parle de l'" étalement du paquet d'onde "), l'énergie devrait être de moins en moins concentrée. Or, on constate que même après un trajet interstellaire de plusieurs milliers d'années-lumière, les propriétés des photons sont exactement les mêmes.
Le photon est un concept pour expliquer les interactions entre les rayonnements électromagnétiques et la matière. Comme pour les autres particules élémentaires, il a une dualité onde-particule (En physique, la dualité onde-particule ou dualité onde-corpuscule est un principe selon...). On ne peut parler de photon en tant que particule qu'au moment de l'interaction. En dehors de toute interaction, on ne sait pas — et on ne peut pas savoir — quelle " forme " a ce rayonnement. On peut imaginer que le photon serait une concentration qui ne se formerait qu'au moment de l'interaction, puis s'étalerait, et se reformerait au moment d'une autre interaction. On ne peut donc pas parler de " localisation " ni de " trajectoire " du photon.
On peut en fait voir le photon comme une particule quantique, c'est-à-dire un objet mathématique défini par sa fonction d'onde qui donne la probabilité (La probabilité (du latin probabilitas) est une évaluation du caractère probable d'un...) de présence. Attention à ne pas confondre cette fonction et l'onde électromagnétique classique.
Ainsi, l'onde électromagnétique, c'est-à-dire la valeur du champ électrique (En physique, on désigne par champ électrique un champ créé par des particules...) et du champ magnétique (En physique, le champ magnétique (ou induction magnétique, ou densité de flux...) en fonction de l'endroit et du moment ( et
), a donc deux significations :
De la lumière monochromatique de fréquence ν est constituée de photons d'énergie E :
et de quantité de mouvement (ou impulsion) p :
h étant la constante de Planck (h = 6,626.10 − 34), c la vitesse de la lumière dans le vide (c = 3.108) et λ la longueur d'onde tel que
Il faut lever ici un paradoxe (Un paradoxe est une proposition qui contient ou semble contenir une contradiction logique, ou un...) apparent : si le photon est monochromatique (une seule longueur d'onde λ), cela devrait être une sinusoïde infinie ; on ne peut obtenir un paquet d'onde que si l'on a un spectre d'une certaine largeur (par exemple de type gaussien). En fait, comme tout phénomène quantique, il y a une incertitude sur l'impulsion p (donc une certaine largeur de spectre) et sur la position x. Le photon ne représente donc qu'une seule longueur d'onde (celle du maximum du spectre, la sinusoïde inscrite dans l'enveloppe), mais est en fait décomposable en une superposition (En mécanique quantique, le principe de superposition stipule qu'un même état quantique peut...) de sinusoïdes de longueurs d'onde voisines (via une transformée de Fourier).
Le photon respecte le principe d'incertitude d'Heisenberg : si l'on connaît avec précision sa position (c'est-à-dire que le paquet d'onde est étroit, δx est faible), alors l'incertitude sur sa quantité de mouvement p, qui se traduit par une dispersion (La dispersion, en mécanique ondulatoire, est le phénomène affectant une onde dans un...) de longueur d'onde δλ, est importante, car dépendant de 1/δx.
On peut relier ceci avec l'étalement du paquet d'onde : au moment de l'interaction, le photon est bien localisé (δx petit) donc la dispersion de la quantité de mouvement est grande (δλ grand). L'instant (L'instant désigne le plus petit élément constitutif du temps. L'instant n'est pas...) d'après, la dispersion de quantité de mouvement fait que le photon est moins bien localisé, il s'étale (δx est plus grand) ; sa " forme " s'étant " rapprochée " de la sinusoïde idéale, son spectre s'est rétrécit (δλ est plus petit). On peut voir grossièrement δx comme le " diamètre " du photon.
Lorsqu'ils se déplacent dans la matière, les photons se déplacent plus lentement que dans le vide, la vitesse étant déterminée par la valeur de l'indice de réfraction (L'indice de réfraction d'un milieu à une longueur d'onde donnée mesure le facteur de...) de ce milieu, qui lui-même dépend de la fréquence ou la longueur d'onde de cette lumière.
Selon les connaissances du XXIe siècle, les photons sont des particules élémentaires d'énergie bien déterminée et de masse au repos nulle. Selon la théorie de la relativité (Cet article traite de la théorie de la relativité à travers les âges. En physique, la notion de...) générale, les photons, malgré leur masse au repos nulle, sont soumis à la gravitation (La gravitation est le phénomène d'interaction physique qui cause l'attraction...) puisqu'ils possèdent une énergie non nulle (équivalence masse énergie). Ceci a pu être confirmé par des observations, les plus spectaculaires étant les lentilles ou mirages gravitationnels. Notamment, à l'occasion d'une éclipse (Une éclipse correspond à l'occultation d'une source de lumière par un objet physique. En...) solaire, on a pu constater que l'image des étoiles se déplaçait lorsque le Soleil (Le Soleil (Sol en latin, Helios ou Ήλιος en grec) est l'étoile...) passait à proximité de cette image ; ceci s'explique par le fait que la trajectoire (La trajectoire est la ligne décrite par n'importe quel point d'un objet en mouvement, et...) des photons est modifiée par la proximité du Soleil. Cette observation (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...), faite en 1919, est une des première confirmations expérimentales de la théorie de la relativité générale (La relativité générale, fondée sur le principe de covariance générale...).