Bug (informatique) - Définition

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Terminologie

Le mot anglais bug (insecte) vient du jargon des ingénieurs de matériel et représentant les problèmes qui y survenaient. L’utilisation du terme pour décrire les défauts de systèmes mécaniques date d’au moins avant les années 1870. Thomas Edison, entre autres, utilisait le mot dans ses notes. Si l’origine précise du mot est donc incertaine, le rapprochement avec les dysfonctionnements dus à la présence d’un insecte dans le système semble évident.

Le terme est parfois faussement attribué à Grace Hopper : une anecdote raconte qu’elle aurait découvert qu’un insecte (bug), coincé entre deux contacts d’un relais, causait le mauvais fonctionnement du Harvard Mark II, l’un des premiers ordinateurs électromécaniques. Son journal d’entretien, conservé à l’institut Smithsonian, contient encore en date du 9 septembre 1945, 15 h 45, le corps de la mite retirée du relais défectueux, avec l’annotation « premier cas avéré de bug ayant été trouvé ». Cette anecdote a popularisé l’expression bug pour représenter les erreurs dans un programme.

En France, le terme « bogue » est recommandé par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLF) depuis un arrêté paru au Journal officiel du 30 novembre 1983. À cette époque, le genre féminin était préconisé bien que cela ne fût presque jamais suivi par les Québécois, qui commencèrent tout de même à privilégier cette graphie plusieurs années avant la France.

Cependant, à la fin de la décennie 1990, les dictionnaires tels que le « Nouveau petit Robert » et « Le Petit Larousse illustré » rapportaient l’usage de ce terme au masculin, sans doute sous l’influence québécoise où l’Office québécois de la langue française (OQLF) prônait depuis longtemps l’emploi du genre masculin.

Désormais la DGLF recommande aussi le genre masculin pour ce mot.

La forme francisée « bogue » est en usage au Québec.

Quelques événements

Entre 1985 et 1987, plusieurs patients sont décédés ou ont été gravement atteints dans leur santé suite à un bug de dosage d'un appareil médical de radiothérapie. L'appareil, le Therac-25, permet d'envoyer des faisceaux d'électrons, de rayons X ou de lumière (pour éclairer le patient). La puissance d'émission du faisceau d'électrons est 100 fois plus élevée que celle des rayons X. Un logiciel ajuste la puissance de l'émetteur, et un dispositif mécanique / optique permet de produire soit des rayons X, soit des électrons, soit de la lumière. Suite à un crash informatique durant le traitement, l'appareil envoyait au patient une dose de rayons X 100 fois supérieure à celle prévue. L'incident se reproduisit plusieurs fois dans divers hôpitaux des États-Unis et passa inaperçu jusqu'au jour où des patients, gravement atteints dans leur santé déposent plainte contre leur hôpital. C'est le bug informatique le plus grave de l'histoire.

L'échec du vol inaugural de la fusée Ariane 5 en 1996 a pour origine un défaut dans les appareils d'avionique de la fusée, appareils utilisés avec succès pendant plusieurs années sur la fusée Ariane 4. Lors du décollage, l'appareil informatique qui calculait la position de la fusée en fonction de son accélération ne supporta pas les accélérations d'Ariane 5 - 5 fois plus fortes que celles d'Ariane 4. Un dépassement de capacité provoque le crash informatique de l'appareil. Aveuglé, le pilote automatique perdit le contrôle de la fusée, et un dispositif de sécurité provoqua son auto-destruction quelques secondes après le décollage. C'est le bug informatique le plus coûteux de l'histoire.

En 1962 la mission Mariner 1 a connu un incident similaire.

Le bug de l'an 2000, aussi appelé bug du millénaire : un ou plusieurs bugs dans un logiciel qui manipule des dates provoquent des dysfonctionnements lorsque les dates sont postérieures au 31 décembre 1999. Une des causes est que les calculs sur les dates se font uniquement sur les deux derniers chiffres de l'année.

Les problèmes potentiels posés par la date du 31 décembre 1999 ont été anticipés la première fois par Bob Berner en 1971. Ils ont provoqué une importante mobilisation des entreprises de génie logiciel quelques années avant la date butoir et le coût total des travaux de contrôle et de maintenance préventive sont estimés à plus de 600 millions de dollars.

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