Cancer du côlon - Définition

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Causes ou facteurs de risques

  • L'âge : rare avant cinquante ans, les cancers colorectaux deviennent assez fréquents vers 65 ans.
  • L'hérédité ou des mutations : le risque d'avoir un cancer colorectal est plus élevé si un proche a (eu) un cancer colorectal.
    Le risque est d'autant plus fort qu'il y a plus de gens atteints dans la famille, que ce(s) cas sont proche(s) (père, mère, frère, sœur), et que ce(s) cas sont jeunes.
    On a identifié des familles à très haut risque, où les gens ont une mutation spécifique qui les prédispose à ce cancer. Ces familles ne représentent cependant que 5 % des cancers colorectaux :
    • Polypose recto-colique familiale (en anglais FAP) où une multitude de polypes apparaissent chez tous les porteurs du gène Apc muté. À l'âge adulte, l'un de ces polypes dégénère forcément en cancer, sauf si on enlève le côlon par une opération chirurgicale. Le gène Apc est un gène suppresseur de tumeur et son altération est considérée comme initiatrice de la cancérogenèse colorectale (1 % environ des cancers colorectaux). Il agit en amont de la voie de signalisation Wnt. Il suffit d'une mutation d'une des deux copies de gène pour induire des polyposes adénomateuses familiales (avec apparition dès l'adolescence de centaines à milliers de polypes dans le colon ;
    • Syndrome de Lynch, ou cancer héréditaire du côlon sans polypose (en anglais HNPCC). Il y a moins de polypes que dans la FAP, et un risque moindre de cancer, mais la surveillance est nécessaire par colonoscopies régulières.
    • Outre des mutations qui peuvent être induites au cours de la vie (exposition à de la radioactivité ou à des produits mutagènes présents dans la nourriture), une mutation du gène « Notch » peut fortement accélérer ou aggraver la cancérogenèse colorectale. Ce gène est une protéine qui agit comme un "interrupteur" qui quand il est allumé induit une cascade de réactions à l'intérieur de la cellule, permettant une prolifération cellulaire (normale et nécessaire tant qu'elle est contrôlée, dans toute cellule, de tout organisme, et notamment lors du développement embryonnaire) ; Ce gène Notch, avec le gène Wnt jouent un rôle majeur dans la signalisation cellulaire intestinale, assurant le développement et l'organisation de l'intestin qui est un organe devant se renouveler en permanence (il est entièrement renouvelé en moins de 5 jours, sur une surface de villosités et de circonvolutions qui, si elles étaient « étendues à plat » serait comparable à la taille d'un court de tennis joué en double. Des cellules progénitrices situées dans les creux des villosités intestinales doivent sans cesse produire des cellules neuves, tout en étant régulées...
      Or, l'activation simultanée (artificielle ou anormale) de ces deux voies de signalisation accroît de plus de vingt fois le risque quantitatif d'apparition d'adénomes (tumeurs bénignes) intestinaux chez la souris, par rapport à l'altération de la seule voie Wnt. Le gène Notch semble donc particulièrement en cause dans un phénomène probablement synergique et déclenché par l'activation couplée de ces deux voies, créant les conditions favorisant le processus tumoral.. De plus, chez la souris, ces tumeurs se développent de façon inhabituellement rapide et importante dans le côlon, évoquant la physiopathologie du cancer du côlon chez l'homme.
  • Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), notamment la maladie de Crohn et la colite ulcéreuse : après une vingtaine d'années, le risque d'avoir un cancer est d'environ 1/3 si tout le côlon est atteint.
  • Le mode de vie joue aussi un rôle important, comme indiqué ci-dessous dans le paragraphe « prévention ». En effet, si nous ne pouvons changer notre âge ou notre hérédité, nous pouvons cesser de fumer, boire moins d'alcool, manger moins de charcuteries mais plus de légumes, et faire plus de sport.

On sait que des causes environnementales sont également en jeu ;
Une alimentation riche en graisse d'origine animale prédispose à ce cancer, soit directement à cause de la richesse de celle-ci, soit à cause de substances toxiques persistantes lipophiles (solubles dans le gras) (certains pesticides, certains organochlorés, dont les Poly Chloro Biphenyls (PCB)...), apportées par cette alimentation (viande, chair de mammifères marins, poissons gras ou situé en tête de la pyramide alimentaire).

Les PCB non passés dans le sang ou évacués via les excréments sont potentiellement en contact avec la muqueuse intestinale durant 1 à 2 jours, ce qui leur laisse le temps d'agir comme cancérogènes. Une équipe médicale a établi en 2007 qu'un taux sanguin élevé de contaminants de type PCB exposait à un risque accru de cancer colorectal. C'est la conclusion d'un suivi de 208 patients atteints de ce cancer ; ils présentaient en moyenne des taux de PCB doubles de ceux relevés dans la population (moyenne). En Catalogne, cette étude a estimé qu'un adulte moyen absorbait de très faibles doses de PCB (3,5 pico grammes de PCB par kilo de poids corporel), mais ces molécules étant stables, actives à faible dose, et très bioaccumulables, elles semblent capables d'induire des mutations génétiques (cette étude montre une relation directe la mutation de l’oncogene K-Ras et le degré d’exposition aux PCB, de même pour le gène suppresseur de tumeur « P53 »). Ces chercheurs et bien d'autres plaident pour une meilleure évaluation du risque induit par une exposition à de faibles doses de certains polluants et de synergies entre ces polluants ou entre ces polluants et d'autres molécules.

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