Prévention : comment réduire le risque
Sachant que le cancer du sein est une maladie hormonale, toute action ou thérapeutique visant à diminuer la durée et l'intensité de l'exposition aux œstrogènes est supposée théoriquement efficace.
Actions ou événements diminuant le risque
Plusieurs types d'actions peuvent être menées afin de réduire le risque de survenue du cancer du sein.
Choix gynécologiques
- Le choix de pilule contraceptive : privilégier les pilules qui ne contiennent pas d'œstrogènes bloquant l'activité ovarienne.
- Une première grossesse à un âge jeune. L'avancement de l'âge de la première grossesse permet de diminuer le risque du cancer du sein car les cycles entre la première grossesse menée à terme et la puberté semble les plus dangereux de ce point de vue. La première grossesse menée à terme agirait tel un vaccin vis à vis du cancer via une différenciation des tissus les rendant moins vulnérables aux hormones.
A défaut d'avancer l'âge de la première grossesse, il serait souhaitable de diminuer le nombre de cycles pendant cette période au moyen d'une pilule sans règle de type Cerazette. - L'allaitement prolongé de bébés (car mettant les ovaires « en sommeil ») réduit le risque. Selon le rapport du WCRF, l'allaitement apporte un bénéfice quel que soit le moment de développement du cancer (pré- ou post-ménopause).
- Éviter le traitement hormonal de la ménopause (THS). "Le traitement hormonal de la ménopause est désormais considéré comme un facteur de risque du cancer du sein notamment lorsqu'il est pris pendant plus de 5 ans." rapporte Le Figaro en 2008
Choix de mode de vie
- La perte de poids. L'obésité et le surpoids accroissent le risque de cancer du sein. Le professeur Pierre Kerbrat (centre Eugène-Marquis, Rennes) estimait en 2008 que la lutte contre l'obésité féminine permettrait d'éviter 13.000 nouveaux cas de cancer du sein par an dans l'Union européenne.
- L'exercice physique. Selon le professeur Kerbrat, la pratique de 30 minutes d'activité physique, 5 jours par semaine, réduirait de 30% à 40% le nombre de nouveaux cas. L'effet protecteur vient à la fois de la lutte contre l'obésité et de l'action de l'exercice sur les sécrétions hormonales. Des études américaines ont également montré son effet préventif contre une récidive de la maladie.
- La réduction de l'alcool. Le risque de cancer du sein augmente avec la prise d'alcool. Une consommation modérée d'alcool accroît le risque de 20% à 30%. Plus précisément, le risque s'accroît de 10% quand la consommation quotidienne d'alcool augmente de 10 g d'alcool (soit un verre).
- Les choix alimentaires permettent de réduire le risque.
- Les acides gras trans dans le sang augmentent de près de 50% le risque de cancer du sein chez la femme. Les acides gras trans sont utilisés dans les aliments industriels tels que pains et biscuits industriels, viennoiserie, gâteaux, chips, pâtes à pizzas.
- Le thé vert et/ou le soja pourrai(en)t avoir des vertus protectrices (ce qui expliquerait le fait qu'en Europe 1 femme sur 12 développe ce cancer, contre une pour 80 au Japon où ces aliments sont très consommés).
- Après la survenue du cancer du sein, doubler la consommation de fruit et légume ne semble pas diminuer le risque de récidive.
- On teste en 2008 une supplémentation en oméga 3 afin de voir si celle-ci améliore la chimiothérapie.
Autres
- La non prise de traitement hormonaux réduirait le risque de cancer du sein.
- Des traitements de type SERM (tamoxifène, raloxifène) réduiraient le risque. Cependant, Le Figaro précise en 2008 que ces médicaments "sont encore débattus du fait de leurs effets secondaires."
Traitements chirurgicaux « préventifs »
Des traitements chirurgicaux préventifs ont été proposés chez les femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein avec mutation sur les gènes BRCA1 ou BRCA2. Chez ces femmes le risque de cancer du sein varie entre 40 et 85 % avant l'âge de 80 ans. Les propositions chirurgicales sont soit l'ablation des deux seins avec ou sans ovariectomie bilatérale, soit l'ovariectomie bilatérale seule.
En cas de mastectomie bilatérale préventive, le risque de développer un cancer du sein dans les cinq ans passe à 2 % au lieu de 30 % chez les femmes non opérées. L'ovariectomie sans mastectomie réduit de moitié le risque de cancer du sein dans les 10 à 15 années suivantes.