Le texte est principalement rédigé en vers (śloka) de 32 syllabes. Cette versification est courante, elle est également celle d’autres textes traditionnels comme le Mahābhārata et le Rāmāyana.
Tous les textes en sanskrit qui font autorité sont insérés dans une tradition, plus ou moins objective mais dont le rappel introduit le corps de chaque ouvrage. Du dieu jusqu’à l’humain qui a transcrit le texte, toute la lignée est traditionnellement listée en avant-propos. Il s’agit du maṅgala ou « paragraphe de bon augure » jugé indispensable pour que l’œuvre puisse être menée à son terme sans obstacle et pour qu’elle soit dite complète.
Le maṅgala contient le nom de l’auteur, le sujet de l’ouvrage (visaya), la motivation de l’ouvrage (prayojana), la méthode d’exposition (samgati) et le public ciblé (adhikarin).
Dans le cas de la Caraka Saṃhitā, la lignée commence avec Brahmā, le créateur et se termine par l’auteur Cakrapāṇidatta. Ce dernier ne se considérant pas véritablement comme « auteur » mais comme « rapporteur » d’une connaissance qui existe depuis toujours. Même les grands philosophes, comme Śaṅkara, ne se présentaient jamais comme des novateurs, mais comme des commentateurs d’une connaissance éternelle.
Le cadre du texte est une sorte de colloque de sages (Rishi) sur un flanc de l’Himalaya.
Quelques axes principaux évoqués par la Charaka samhita et que l’on retrouve plus ou moins dans l’Ayur-Véda tel qu’il est compris aujourd’hui :
Le yoga tel qu’on le connaît en Occident, c’est-à-dire le yoga des postures, était également mentionné comme un médicament.
Le diagnostic médical par la prise du pouls (nadipariksha) est un autre élément important de la médecine (bien que plus tardif) décrit dans la Charaka Samhita. On y mesure l’équilibre ou le déséquilibre des trois doshas dans le corps (vata, pitta et kapha, parfois traduits par « humeurs ») qui sont associés aux trois divinités (Shiva, Vishnu et Brahma respectivement).
L’Ayurveda croit en l’existence de cinq grands éléments (en devanāgarī: पन्छतत्व; la terre, l’eau, le feu, l’air et l’espace), formant l'univers, y compris le corps humain.Le sang, la chair, le gras, os, la moelle, le chyle et le sperme sont les sept principaux éléments constitutifs (en devanāgarī : सप्तधातु) de l'organisme. L’Ayurveda croit en l’équilibre de trois "humeurs" : le vent/l’esprit/l’air, le phlegme et la bile, chacune représentant les forces divines. La doctrine des trois dosha, (en devanāgarī : त्रिदॊश्) -Vata (vent/esprit/air), Pitta (la bile) et Kapha (mucus) est primordiale. C’est à partir d'elles que l'Ayur-Véda fait principalement son diagnostic de l'équilibre du corps et de son harmonie avec l'univers. Les croyances traditionnelles professent que l'homme possède une constellation unique de Dosas. Dans l'Ayurveda, le corps humain présente 20 Guna (en devanāgarī : गुन, ce qui signifie qualités).La chirurgie et les instruments chirurgicaux sont utilisés. Il existe une croyance, selon laquelle, la construction d'un métabolisme sain, le bon déroulement de la digestion et de l’excrétion apportent la vitalité. L’Ayurveda met également l’accent sur l'exercice, le yoga, la méditation et les massages.
L'utilisation du mot Veda, qui signifie Connaissance, indique l'importance de l'Āyurveda en Inde. L'Āyurveda propose un bien-être durable dans la vie, tant individuelle que familiale et sociale. Elle replace l'homme dans sa dimension à la fois physique et spirituelle.
Selon la Caraka Saṃhitā et la philosophie védique en général, l'homme est comme l’univers, il est structuré comme lui et constitué des mêmes éléments. (« je suis fait de l’univers et l’univers est fait de moi ») On parle par exemple du feu en l’homme, comme on le fait aujourd’hui, par l’inflammation, la fièvre brûlante, ou le feu digestif. Ce dernier étant le plus important dans la perspective de la santé. Mais de manière plus fondamentale encore, le corps est considéré comme un ensemble d’éléments matériels périssables qui constituent un vêtement provisoire pour l’ātman (le Soi) qui, lui, est éternel.