Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Lectoure - Définition

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Introduction

Cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais de Lectoure
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
43° 56′ 02″ Nord
       0° 37′ 26″ Est
/ 43.93389, 0.62389
 
Pays France France
Région Midi-Pyrénées
Département Gers
Ville Lectoure
Culte Catholique romain
Type Cathédrale (ancienne)
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection Monument historique

La cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais est le principal édifice religieux de la commune de Lectoure, dans le département du Gers. Jusqu’à la Révolution, c’était le siège d’un évêché mentionné depuis 506. Elle est classée monument historique.

Histoire

Origines

L’édifice actuel a succédé à plusieurs autres. L’emplacement, sur la partie la plus élevée du plateau lectourois, était déjà un lieu de culte avant l’arrivée des Romains, et ceux-ci y élevèrent des temples, comme en témoignent les nombreux autels tauroboliques découverts lors de la reconstruction du chœur en 1540, tandis que la ville elle-même se construisait dans la plaine. La première église dut être bâtie dans la ville antique, on n’en a conservé aucun vestige. La première église attestée sur l'emplacement actuel était dédiée à saint Thomas. Après la période gallo-romaine, la ville était revenue sur les hauteurs. L’église Saint-Thomas suit le délabrement général de l’environnement ecclésiastique. Un concile réuni à Toulouse en 1118 décide de remettre dans l’abbaye de Saint-Gény des moines de bonne vie, et de reconstruire une cathédrale.

La cathédrale romane

Là encore on ne sait rien de cette construction. Le plan de la nef, encore visible, montre deux larges travées carrées, avec d’énormes piliers quadrangulaires. En comparant ce plan avec ceux de Cahors ou de Souillac, on peut émettre l’hypothèse que la cathédrale de Lectoure était couverte de coupoles, ou du moins que telle était l’intention première des bâtisseurs. À la fin du XIIIe siècle, l’évêque Géraud de Monlezun fait édifier des voûtes sur croisées d’ogives. On ne sait pas si les coupoles avaient été construites, ou si le projet a simplement changé. L’évêque de Monlezun fait également édifier le chœur, et un clocher à l’angle Nord-Ouest.

La destruction de 1473

À la suite des démêlés tragiques de Jean V d'Armagnac avec le roi Louis XI, Lectoure est assiégée. Les troupes royales prennent la ville, tuent Jean V, pillent et incendient les maisons. La cathédrale, qui dans la partie Est de la ville fait partie des fortifications et abrite ses derniers défenseurs, est particulièrement exposée : la façade, le clocher, la nef sont en grande partie démolis. Pendant des mois, Lectoure incendiée, démolie, vidée de ses habitants, est une ville fantôme. Puis Louis XI décide d’aider la reconstruction et la repopulation, en exemptant les habitants d'impôts.

La fin du XVe siècle

Cette fin du XVe siècle est pour Lectoure une véritable résurrection. Des chantiers s'ouvrent partout, dont le moindre n'est pas celui de la cathédrale qu'il faut reconstruire. En 1487, l’évêque fait appel à un maître d’œuvre tourangeau, Mathieu Réguaneau. Réguaneau refait la nef, la façade, et son chef-d’œuvre, le clocher-donjon (1488), qui, prolongé d’une flèche, dépasse les 80 mètres de hauteur et en fait l'un des plus hauts édifices de l'époque. La date de 1488 est encore visible dans la première chapelle Nord de la nef, sur le linteau de la porte qui donne accès au clocher.

Le XVIe siècle

L’évêque Jean de Barton décide en 1540 de poursuivre la rénovation de la cathédrale en remplaçant le chœur roman, et en améliorant la nef. Cette vaste entreprise est confiée à l’architecte Arnaud Cazanove. Les chapelles du chœur, de plan carré, ne font pas saillie à l’extérieur et sont reliées par des massifs de maçonnerie triangulaires, constituant un chevet polygonal simple. Comme dans les églises du Nord, on a doté le chœur d’un déambulatoire. Cazanove construit le haut contrefort Nord, qui n’a pas son pendant au Sud : vestige sans doute d’un projet d’élever une nef plus haute, au moins de la hauteur du chœur. Dans la nef, il divise en deux les grandes travées pour créer deux chapelles dans chacune, et établit au-dessus une galerie haute ou triforium.

Les Guerres de Religion

En 1561, les partisans de la religion réformée sont maîtres de Lectoure. Ils entreprennent alors de démolir méthodiquement les édifices religieux. La cathédrale, dont la reconstruction n’était pas terminée, voit ses voûtes abattues, le mur Sud presque rasé... Blaise de Monluc, commandant les armées catholiques, met le siège en septembre 1562 devant Lectoure. En reprenant la ville, il arrête la démolition de la cathédrale. Mais les troubles ne sont pas pour autant terminés et les travaux ne recommenceront qu’en 1600. Pour des raisons d’économie, on ne reprend pas les plans ambitieux de Jean de Barton. L’architecte Bathia termine la reconstruction en apportant ses propres modifications : c’est lui qui place l’énorme arc triomphal qui fait la jonction entre la nef et le chœur.

Du XVIIIe siècle au XXe siècle

En 1742, on décide une grande campagne de travaux destinés à reconstruire le chœur, les collatéraux, la charpente et la couverture de la cathédrale. Mais les conflits incessants entre l’évêque et les consuls, la difficulté de réunir les sommes nécessaires, réduisent le projet à quelques réparations au moindre frais. Faute d’engager 145 livres pour des réparations au clocher, on en arrivera à devoir dépenser plus de 10 000 livres pour démolir la flèche et l'étage octogonal qui la supportait. Selon la légende (manifestement fausse), la foudre, en tombant sur le clocher, se serait propagée jusqu’aux caves de l’évêque, brisant ses plus précieuses bouteilles. En comparaison de ce vandalisme officiel, on a pu dire que la Révolution avait fait moins de dégâts : on jette à bas du clocher les 12 statues du clocher, représentant les 8 prophètes de l’Ancien Testament et les 4 évangélistes, on martèle les ornements du portail...

Aux XIXe et XXe siècles, peu de modifications majeures : suppression du jubé (1825), rélégation du maître-autel classique dans la chapelle axiale, remplacé par un autel néo-gothique en marbre de Carrare (1880). Au début du XXe siècle on détruit la maison greffée sur la base occidentale du clocher. Dorénavant on s’attache à restaurer à l’identique, notamment la façade Ouest dont le calcaire fragile est mis à mal par les intempéries.

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