Cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais de Soissons | |||
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Nom local | Cathédrale de Soissons | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Picardie | ||
Département | Aisne | ||
Ville | Soissons | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Cathédrale | ||
Rattaché à | Diocèse de Laon et Soissons | ||
Début de la construction | 1176 | ||
Fin des travaux | 25 avril 1479 | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique | ||
Protection | Monument historique | ||
Localisation | |||
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La cathédrale Saint-Gervais-et-Saint-Protais est une cathédrale française de style gothique classique. Elle est située à Soissons dans l'Aisne (à 99 km au nord-est de Paris).
La grande façade occidentale est relativement dénudée et fort dissymétrique avec une seule tour sur la droite du côté sud. Mais c'est loin d'être la plus belle partie de l'édifice. Encore mal connue du public, la cathédrale de Soissons est riche de plusieurs grands chefs d'œuvre de l'architecture gothique du Moyen Âge : le bras sud de son transept d'abord, joyau du sanctuaire, est un pur chef d'œuvre du gothique primitif ; le chœur en est un autre, mais du style lancéolé ; le bras nord du transept enfin et sa magnifique verrière doivent être considérés comme un des sommets de l'art gothique rayonnant.
La construction de l'actuelle cathédrale de Soissons, la troisième dans l'histoire, commença en 1176, et se poursuivit durant trois siècles. La célébration de la dédicace par l'évêque Jean Milet eut lieu le 25 avril 1479.
C'est au IVe siècle que débute l'histoire du diocèse de Soissons, suite au démembrement de celui de Reims. Mais l'emplacement de la première cathédrale reste inconnu à ce jour. En 815, une deuxième cathédrale est consacrée et semblait se trouver à l'emplacement de la cathédrale actuelle. Cette cathédrale carolingienne subit en 948 un incendie provoqué par les troupes d'Hugues le Grand, père d'Hugues Capet, mais les documents d'archives nous donnent peu de détails quant à l'étendue des dégâts.
Les travaux de l'actuelle et troisième cathédrale semblent avoir débuté à la fin du XIe siècle, mais sur un mode fort mineur, et ce n'est qu'au milieu du XIIe siècle que débuta le chantier d'envergure, grâce à l'action de trois évêques : Josselin de Vierzy (1126-1152), Anscoul de Pierrefonds (1152-1158) et Nivelon de Quierzy (1176-1207).
Dès 1176, l'évêque Nivelon de Quierzy avait lègué au chapitre cathédral un terrain afin de construire le bras sud du transept, lequel constitue la partie la plus ancienne de l'édifice et se termine par une abside arrondie. À l'inverse du reste de la cathédrale, ce bras de transept a une élévation à quatre étages ou niveaux, et non trois. Il date de la fin du XIIe siècle et doit être considéré comme un pur chef d'œuvre du premier âge gothique.
Le chœur de la cathédrale très vaste et lumineux fut construit juste après, entre 1197 et 1212. Il est entouré d'un large déambulatoire sur lequel s'ouvrent cinq chapelles rayonnantes.
La nef à collatéraux nord et sud date des années 1212 à 1230.
La façade occidentale de l'édifice date du milieu du XIIIe siècle.
La construction du bras nord du transept commença à la fin du XIIIe siècle et se poursuivit au début du siècle suivant. Il en va de même de sa superbe verrière dotée d'une rosace.
Simultanément, la construction de la tour sud de la façade occidentale, inspirée de celles de Notre-Dame de Paris, avançait, mais très lentement, d'autant plus que les travaux se retrouvèrent au point mort au milieu du XIVe siècle siècle à cause de la Guerre de Cent Ans.
En 1414 les Bourguignons assiégèrent la ville et permirent aux habitants de piller le chantier pour leur usage personnel. Tant et si bien qu'en définitive la tour sud ne recevra jamais la flèche initialement prévue. Plus grave encore, la cathédrale sera privée définitivement de sa tour nord par manque d'argent.
Le 25 avril 1479, l'évêque de la ville Jean Milet, procéda à la dédicace de la cathédrale dans un édifice inachevé. Cette date est considérée comme la fin de la période de construction du sanctuaire.
À la fin du XVIe siècle, les Huguenots occupèrent Soissons et vandalisèrent atrocement l'édifice : le mobilier fut brûlé, le trésor pillé, le clocher qui s'élevait à la croisée du transept fut renversé et la statuaire des portails se retrouva très gravement endommagée. Suite à ces évènements, l'importante restauration nécessaire se fit attendre, mais n'a pas vraiment eu lieu. La cathédrale reçut cependant des nouvelles chapelles, tandis que le décor et le mobilier du chœur fut renouvelé entre 1767 et 1775 sous la direction du sculpteur Michel-Ange Slodtz.
À l'époque de la révolution la cathédrale subit de nouvelles dégradations. En 1798 les théophilanthropes détruisirent les derniers éléments de la statuaire des portails.
Sous le Premier Empire napoléonien, la cathédrale fut transformée en poudrière. En 1815 une explosion se produisit qui détruisit les vitraux de la nef. Ceux du chœur furent épargnés, de même que la verrière du bras nord du transept.
En 1840, la cathédrale fut classée parmi les monuments historiques, ce qui permit des réparations conséquentes.
Mais l'atteinte à l'intégrité de ce remarquable monument ne s'arrêta pas pour autant. À peine restaurée, la cathédrale servit de cible durant les combats de la Première Guerre mondiale. Au sortir des hostilités, la tour avait subi de sévères dommages ; il en allait de même d'une partie de la nef. Une longue restauration suivit, menée par l'architecte Émile Brunet, et qui se termina en 1937.