Chancre bactérien du marronnier - Définition

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Modalités d'infection/contagion

On sait que le bacille est présent dans le sol (sur la graine ?). Chez les annuelles, on pense qu'il colonise d'abord l'extérieur de la plante dans laquelle il pénètre par des blessures ou par les stomates des feuilles.
Le bacille entame alors une seconde phase de croissance dans les espaces intercellulaires de la feuille, de la peau du fruit, ou des tissus sous-corticaux (sous-écorce). Des infections racinaires sont cités pour d'autres arbres que le marronnier, et il semble que de nombreux marronniers malades ont des racines contraintes ou qui l'ont été en pépinière et au moment de la plantation. Une équipe au moins travaille sur l'hypothèse d'une interaction complexe entre bacille-insectes-hôte. L

Face au bacile, les cellules végétales déclenchent normalement un programme de suicide cellulaire. Certains pathovars du bacille semblent pouvoir d'inhiber ce programme.

Symptômes

Les symptômes sont nombreux et atypiques s'ils sont pris séparément : débourrement ralenti puis bloqué, suivi d'un dessèchement des feuilles et des écorces ou des fleurs, à différentes hauteurs ou à des stade divers de végétation. L'infection entraine alors un retard ou arrêt de la croissance. Une seul branche charpentière peut être touchée ou le tronc ou tout l'arbre (et peut-être les racines, comme c'est le cas pour d'autres arbres.

La dessiccation est accompagnée ou précédée de nécroses chancreuses d'où s'écoule un exsudat brunâtre à rougeâtre. Les chancres d'où coule un exsudat foncé sont un des symptômes les plus caractéristiques. Ils s'accompagnent souvent de longues fentes verticales (chez le marronnier) et/ou d'un décollement de l'écorce chez les arbres. Sous l'écorce des taches rougeâtres à brunâtre se développent. Parfois des coulées importantes d'exsudat colorent l'écorce, marquant un écoulement le long du tronc, avec une diffusion horizontale sur les micro-algues et micro-lichens épiphytes par exemples. Divers champignons opportuniste ou insectes saproxylophages peuvent alors coloniser le bois malade ou mort.

Rem : Confusion possible avec Pseudonomas viridiflava .

Précautions

Cette bactérie est réputée avoir besoin de cellules vivantes pour se reproduire en grande quantité, sans pouvoir survivre dans le bois mort. Brûler celui-ci ne servirait donc à rien. Par contre le transport de bûches, branches, feuilles mortes ou troncs malades fraîchement coupés pourrait contribuer à diffuser la bactérie, qui semble aussi, selon la littérature, capable de se diffuser par le vent et la pluie. Mieux vaut composter les bois et feuilles sur place, éventuellement sous une couche de terre de 10 cm pour les feuilles et les écorces, sous réserve d'informations nouvelles.

L'Agence de recherche de la commission anglaise des forêts recommande de ne pas replanter de marronniers là où d'autres sont morts peu avant, l'expérience montrant qu'ils tombent malades en quelques années.

Le marronnier rouge et le blanc se sont montrés également sensibles au chancre bactérien, d'autres espèces sont en cours d'évaluation (en 2006-2008).

Moyens de lutte

Les Pseudomonas sont facilement multirésistantes aux antiseptiques et à nombre d'antibiotiques. . P. Syringae résiste à de nombreux inhibiteurs bactériens, continuant même à croître et à se reproduire dans certaines solutions antiseptiques.


Cette résistance est elle naturelle ou acquise ? On l’ignore, mais cette bactérie commune dans l’eau est fréquemment en contact avec des résidus de désinfectants, biocides et antibiotiques, qui peuvent avoir généré des adaptations sélectives multiples. La résistance provient de phénomènes d’imperméabilisation de la membrane externe à ces molécules (modification des porines) et/ou à la production d'enzymes inactivantes.

Les antibiotiques ne sont pas donc recommandés (quand ils ne sont pas interdits), et de toute façon ils sont a priori inutiles chez les arbres une fois que l'infection est avancée. Leur usage risque de rapidement provoquer l’apparition de souches résistantes. Divers traitement sont testés, dont l'application de bouillies cupriques (à base de cuivre) au moment de la chute des feuilles, mais au moins certaines souches de pseudomonas sont résistantes au cuivre grâce à une protéine qui piège et inerte le cuivre.

Il semble que P. Syringae soit parfois (très souvent ?) opportuniste, c’est-à-dire qu'il infecte des plantes déjà affaiblie par la pollution, un stress hydrique, de mauvaises conditions de plantation, une autre maladie, des blessures, un système racinaire contraint ou asphyxié sont à éviter. On manque encore de données pour le confirmer ou l'infirmer, mais restaurer un environnement (eau, air, sol) de qualité est préventivement utile, de même que planter dans des sols profonds correspondant aux besoins de la plante, avec une capacité en eau suffisante. Rappelons que le marronnier est à l'origine un arbre forestier qui apprécie un sol riche en humus et une place suffisante pour son développement racinaire.

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