Château de Ferney-Voltaire | |
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Période ou style | Classique |
Type | Château |
Propriétaire initial | Voltaire |
Destination initiale | Lieu d'habitation |
Propriétaire actuel | République française |
Protection | Monument historique |
Site Internet | voltaire.monuments-nationaux.fr/ |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région historique | Pays de Gex |
Région | Rhône-Alpes |
Département | Ain |
Ferney-Voltaire | Ferney-Voltaire |
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Le château de Ferney-Voltaire est situé dans le Pays de Gex, à Ferney (devenu Ferney-Voltaire), aujourd'hui dans le département de l'Ain, non loin de la Suisse et de Genève. Il a été pendant près de vingt ans la résidence de Voltaire qui l'a acheté en 1759 et l'a transformé ainsi que le domaine qui l'accompagnait. Le château, acquis par la République française en 1998, est classé monument historique depuis 1958.
Riche de ses placements financiers, Voltaire s'installe en mars 1755 dans les environs de Genève et achète une propriété qu'il appelle Les Délices. Inquiété par la République de Genève pour sa participation à l'Encyclopédie, notamment avec l'article « Genève », il cherche à s'éloigner tout en restant à l'écart de Paris où il est personna non grata. Il finit par acheter en 1758 la seigneurie de Ferney (Fernex à l'époque), dans le pays de Gex, province française frontalière de la Suisse qui jouissait de certains privilèges et d'une certaine autonomie. Il y entreprend de grands travaux avant de s'y installer en 1760 : il y résidera jusqu'à la fin survenue lors de sa visite triomphale à Paris en 1778.
Le cabinet de travail de Voltaire se trouvait dans l'aile gauche : il y écrivit une large correspondance et de nombreuse œuvres comme son Dictionnaire Philosophique ou le Traité sur la Tolérance et ses tragédies qu'il faisait représenter chez lui. Le Roi-Voltaire menait une vie vie sociale intense, recevant l'élite de toute l'Europe et menant ses combats pour la liberté comme dans l'affaire Calas ou moins connu son intervention dans l'émancipation des serfs du Haut-Jura de l'abbaye de Saint-Claude, ses voisins.
À la mort de Voltaire, Catherine II impératrice de Russie projette de bâtir à l'identique le château de Ferney dans le parc de Tsarkoïeselo, son palais d'été. Dans ce but, elle acquiert une maquette réalisée par un valet de chambre de Mme Denis, Morand, et fait dresser par Léonard Racle les plans du château et de l'ensemble du domaine, et achète la bibliothèque du philosophe. Ces documents sont conservés au palais de l'Ermitage et à la bibliothèque nationale de Russie.
Le château se visite de mai à septembre et diverses animations culturelles y sont proposées.
Lorsque Voltaire se porte acquéreur du domaine de Ferney, il le reconstruit entièrement en prétendant diriger lui-même les travaux dès 1758. Il s'en en fait appuyé sur un architecte genevois réputé, Jean-Michel Billon.
Le château est terminé en 1762 et présente, côté cour, une façade classique organisée symétriquement autour d'une entrée encadrée de colonnes doriques jumelées, surmontée de pilastres corinthiens, également jumelés, doubles à l'étage, et d'un fronton portant les armes du seigneur et celles de sa nièce, Mme Denis. La façade, côté jardin, était animée d'un avant-corps en arrondi, encastré de pilastres ioniques et couronné d'un fronton curviligne. Il a été remplacé au XIXe siècle par une façade plate à fronton triangulaire.
Le parc est aménagé simultanément et participe à la mise en scène du château qui domine le site, notamment par l'implantation, au sud, de charmilles et vers l'ouest d'un jardin à la française, d'une pièce d'eau et d'une large terrasse. Il comporte également une orangerie, créée au début du XXe siècle, qui sert aujourd'hui à des rencontres culturelles.
Voltaire fait aménager des ouvertures dans la frondaison des arbres en contrebas de la terrasse pour dégager la vue vers les Alpes. La grange voisine était aménagée en salle de spectacle. Très vite, Voltaire se rend à l'évidence: son château est trop petit pour accueillir ses nombreux visiteurs. Il fait appel en 1765 à l'architecte et potier Léonard Racle pour ajouter deux ailes qui donnent à l'édifice son aspect définitif.