Château de Lagarde - Définition

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Introduction

Château de Lagarde
Château de Lagarde

Période ou style Château-Fort
Début construction 1063
Propriétaire initial Ramire Ier d'Aragon
Protection  Classé MH

Latitude
Longitude
43° 03′ 02″ Nord
       1° 56′ 08″ Est
/ 43.05056, 1.93556
  
Pays France  France
Région Midi-Pyrénées
Département Ariège
Commune (France) Lagarde

 

 

Le château de Lagarde est situé en Ariège, près de Mirepoix. Bâti sur une colline dominant la vallée de l’Hers-Vif, il se composait de quatre grandes tours carrées reliées entre elles par d’imposantes courtines et des bâtiments d’habitation. Aujourd’hui il n’est plus qu’une ruine mais ses dimensions impressionnantes témoignent de sa splendeur passée.

Histoire

Le château fut édifié entre 1063 et 1065 par Ramire Ier de Navarre, roi d’Aragon et comte de Barcelone. Durant la croisade des Albigeois, il fit partie avec la seigneurie de Mirepoix de la donation que Simon de Montfort octroya à son lieutenant Guy Ier de Levis en 1212. Au début du XIVe siècle, François de Lévis-Mirepoix fit édifier à la place de l’ancienne forteresse un grand château de forme carrée et entouré de fossés. C’est à cette époque que les quatre tours monumentales furent bâties.

À la charnière des XVème et XVIème siècles, Jean V de Lévis-Mirepoix, chef de la maison de Lévis et propriétaire du château de Lagarde, est un personnage puissant et riche. Il est le sénéchal de Carcassonne, conseiller des rois successifs Charles VIII, Louis XII et François Ier, puis lieutenant général du roi pour le Languedoc. Il va transformer considérablement le château de ses ancêtres, transformant les vieux logis du moyen-âge en un palais de la Renaissance. Il fait aussi renforcer les défenses extérieures du château qui sera désormais capable de se défendre avec la nouvelle arme qu'est l'artillerie.

Jean V de Lévis fait construire le grand escalier à vis surmonté d'une coupole en étoile qui desservait les étages des logis. Il fait aménager une magnifique chapelle de style gothique flamboyant dont il ne reste aujourd'hui que des vestiges. Dans les courtines du vieux château médiéval, il fait percer de larges ouvertures sur l'extérieur, aptes à éclairer généreusement les pièces.

Point d'orgue à ces travaux considérables, il fait enserrer les anciennes murailles dans une seconde enceinte basse adaptée à l'artillerie et élevée à quelques mètres en avant des anciennes courtines dont elle suit fidèlement les contours. Le vide entre les deux lignes de fortification est rempli de terre damée (formant ce qu'on appelait alors un rempart) et le dessus forme une large terrasse sur laquelle il était également possible d'installer des défenseurs ou de l'artillerie. Cette enceinte remparée est flanquée aux quatre angles de tours rondes, basses également et renfermant des casemates voûtées destinées à abriter des canons. Les ouvertures de tir de ces casemates permettaient de tirer dans les fossés mais autorisaient également des tirs rasants sur le glacis (étendue plate) qui entourait les fossés. Une cinquième tour, au milieu d'un des côtés, renferme la porte.

Un large fossé entoure cette enceinte basse qui, si elle ne protège pas les logis des tirs d'artillerie lointains d'un éventuel assaillant, est suffisamment dissuasive et efficace pour interdire l'approche des murailles et le franchissement du fossé. L'enceinte basse de Lagarde est l'un des derniers exemplaires de ce type de fortification qui tentait de concilier un plan encore médiéval (tirs de flanquements au moyen de tours rondes ou carrées, présence de nombreux angles morts, etc) avec l'utilisation de l'artillerie. Et effet, à partir du second quart du XVIe siècle, ces plans désormais obsolètes, seront remplacés par les enceintes bastionnées.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, Louise de Roquelaure, veuve d’Alexandre de Lévis-Mirepoix, entreprend une nouvelle série de constructions et d’embellissements qui devaient transformer le château fort en un petit palais.

Destruction progressive

L'entrée du château de Lagarde

Sous la Révolution française, le château sera pillé. Sa démolition est demandée par arrêté du 10 floréal An II (29 avril 1794) mais elle ne sera pas effectuée. L’ensemble est d’abord vendu à un carrier avant de servir successivement d’entrepôt d’armes ou de fourrage, d’écuries ou de poudrière. Il redevient en 1805 la propriété de la famille Lévis-Mirepoix, est racheté par le sénateur-maire de Mirepoix Vigarosy puis revient de nouveau aux Lévis jusqu’en 1986.

Son classement en tant que monument historique en 1889 n’empêcha pas sa désagrégation jusqu’à la fin du XXe siècle. En 1986, un pan entier de la tour sud-ouest fut détruit par des pilleurs pour dérober les pierres des fenêtres et les cheminées monumentales.

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