Chine: dsü, tchu-cha, yn-tchou, theout-chou, tan, tancha, hong Inde: Rasagarbha, rasasthana Perse: Sinkarf ou kinbar Arabie: zingefr ou kynjar Grec ancien: kinnabari Latin: cinabrum, stupium, minium
De nos jours, on trouve les appellations suivantes :
L'assombrissement, jusqu'à devenir gris-noir, de la couleur écarlate du cinabre (α-HgS) sous l'influence de l'irradiation solaire constitue une importante problématique de conservation des peintures murales depuis l'antiquité et représente toujours un casse tête générateur de polémiques. Vitruve (De Architectura, VII) explique que : « Lorsqu'il est employé dans les appartements dont les enduits sont à couvert, le cinabre conserve sa couleur sans altération ; mais dans les lieux exposés à l'air, comme les péristyles, les exèdres, et quelques autres endroits semblables où peuvent pénétrer les rayons du soleil et l'éclat de la lune, il s'altère, il perd la vivacité de sa couleur, il se noircit aussitôt qu'il en est frappé ». Ce dernier mentionne que de la cire punique aurait été appliquée sur les peintures murales pour empêcher que la lumière de la lune et les rayons du soleil n'en enlèvent la couleur ; mais certains facteurs associés accélèrent ce changement chromatique, comme une forte humidité associée à une atmosphère fortement polluée. Seule la surface est dégradée, si elle est grattée, on peut apercevoir à nouveau la couleur rouge. Cette dégradation spécifique au cinabre rouge peut aussi permettre son identification.
Actuellement, le noircissement des fresques de la villa des Mystères à Pompéi en est la parfaite illustration. Le nettoyage au laser de peintures murales contenant du cinabre est déconseillé en raison de l'altération chromatique qui en résulte.
Chine, 3.2 x 2.3 x 1.9 cm, cristal: 1.3 cm | Cinabre sur dolomite, Chine, 3.4 x 3 x 1.8 cm |