Claude Carlier, dit l'abbé Carlier, prieur d'Andresy, prévôt royal de la châtellenie de Verberie, historien et agronome français, né le 7 septembre 1725 et décédé le 25 avril 1787 à Verberie (actuel département de l'Oise).
Claude Carlier est le fils de François-Paul Carlier, audiencier en la maîtrise des Eaux-et-Forêts, prévôt royal de la châtellenie de Verberie et de Béthisy, et de Françoise Constance Bailly. Il héritera lui-même de cette charge de prévôt royal, à laquelle était associée depuis 1577 celle de lieutenant particulier du Duché de Valois. C'est sans doute cet héritage qui orienta les recherches historiques de Claude Carlier, qui écrivit en 1764 une Histoire du Duché de Valois. Il était bachelier en théologie et avait été ordonné diacre, d'où son titre d'abbé.
Claude Carlier est donc un notable dans la petite ville de Verberie, qui ne compte alors guère plus de neuf cent habitants bien qu'elle en revendique deux mille. Mais ses cousins se révèlent être de artisans (un serrurier, un cordonnier, ...) et des marchands filassiers. Ces derniers pourraient avoir joué un rôle dans sa connaissance des questions lainières.
Il est possible que Carlier ait eu des sympathies jansénistes, étant donné ses liens avec l'appelant Jean Lebeuf, mais au cours de sa carrière, il s'est guère occupé de questions religieuses. Par contre, son intérêt pour l'histoire nationale et pour le développement des races ovines nationales peut laisser penser qu'il était gallican.
L'abbé Carlier aimait particulièrement participer aux concours littéraires. Il fut sans doute l'un des auteurs les plus primés du XVIIIe s. Au total, ses écrits remportèrent quatre fois le prix de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, deux fois celui de l'Académie de Soissons, et trois fois de l'Académie d'Amiens.
Le premier qu'il remporta fut celui de l'Académie de Soissons, sur un point d'histoire de cette ville, en 1749. La même académie lui en remit un second en 1751. Ensuite, l'Académie des inscriptions et belles-lettres proposa en 1750 le sujet suivant pour son prix annuel : Quelle fut l'autorité du Sénat Romain sur les colonies Romaines, comparée avec l'autorité des métropoles Grecques sur leurs colonies ? L'abbé Carlier remporta la prix. L'année suivante, en 1751, il décrocha le prix sur le sujet : Quelle a été parmi les hommes l'origine de l'Astrologie judiciaire ? Quels furent chez les différents peuples de l'Antiquité, les principes de cette prétendue Science ? Quels en ont été les progrès jusqu'à la mort de Jules César ? Et quel rapport on lui supposoit avec les affaires publiques et particulières ?. Il ne semble pas que ces mémoires aient été imprimés.
Ensuite, sa Dissertation sur l'état du commerce en France, sous les rois de la première et de la seconde race, remporta le prix de l'Académie des belles-lettres, des arts et des sciences d'Amiens, en 1752, et sa Dissertation sur l'étendue du Belgium et sur l'ancienne Picardie, remporta celui de 1753. L'intérêt de l'Académie d'Amiens pour les travaux de Carlier est peut-être à mettre en relation avec les liens entre cette institution et le « réseau Gournay ».
La même année 1753, il est de nouveau primé par l'Académie des inscriptions pour sa dissertation : Sur l'état des sciences sous les règnes de Charles VIII & Louis XII. Il remportera ensuite un nouveau prix de l'Académie des inscriptions le 15 avril 1758. Enfin, le 19 juillet 1765, Carlier présente au roi Louis XV son Histoire du duché de Valois, un livre pour lequel il avait aidé et encouragé par Guillaume-François Joly de Fleury et qu'il avait dédié au duc d'Orléans, héritier de ce duché. Il y fait volontiers usage des découvertes archéologiques, tout autant que des archives, avec une certaine prudence dans l'interprétation.
L'abbé Carlier contribuait au Journal de physique, au Journal des savants et au Journal de Verdun. Dans ce dernier, il publia notamment l'éloge funèbre du Bénédictin de Saint-Maur, Dom François Pernot en 1768, bibliothécaire de Saint-Martin des Champs.