Claude François Duchanoy, né à Vauvillers (Franche-Comté) le 16 mai 1742 et mort à Paris le 24 novembre 1827, est un médecin français.
Fils de Sébastien Duchanois, négociant et conseiller à Vauvillers et de Claire Hayaux, il est émancipé par son père en 1772. Claude François a épousé à Paris le 6 juillet 1773 Jeanne Roucel, fille de Louis Roucel maître orfèvre du roi, originaire d'Allemagne et naturalisé en mai 1758. Ils ont un fils unique Louis Duchanoy.
Il habite à Paris, rue Saint-Victor, près du Jardin du roi, puis à partir de 1792 à Puteaux. Antoine Petit, voulant donner à Duchanoy "des preuves de ses amitiés pour lui" lui fait donation d'une maison à Seine-Port (Seine-et-Marne), que Duchanoy revend aussitôt pour agrandir ses possessions à Puteaux. Il avait plusieurs maisons à Puteaux dans lesquelles se trouvait une bibliothèque de plus de 700 volumes.
Il est inhumé au Père-Lachaise avec son épouse, son fils et ses deux petits-fils.
Son portrait a été exécuté à l'huile par Chardin. Le Louvre a de lui un dessin exécuté en 1798 par Isabey, qui utilisa le procédé de la gravure anglaise dite à la manière noire, d'après Taigny.
Claude François Duchanoy vient faire ses études en médecine à Paris en 1765 avec son frère aîné Pierre Claude, futur médecin à l'ambassade de France à Naples puis à Bourbonne-les-Bains. Il est l'élève de Petit qui avait été nommé professeur d'anatomie au Jardin du roi et jouissait d'une très grande réputation. L'amphithéâtre de 800 places ne suffisait pas à contenir tous ses élèves. Petit remarque l'application de Duchanoy, le charge de tous les détails de son amphi et le nomme son prosecteur.
Portal, jeune médecin, futur professeur au Collège de France, publie à Amsterdam en 1771 : Lettre de M. Portal à M. Petit, qui était une critique des opinions de Petit. Celui-ci voulut se venger en lui faisant répondre par un élève et choisit Duchanoy. Ce dernier publie une réponse à Amsterdam en 1771, et critique sévèrement Portal et aussi Bouvart. Ce dernier réussit à faire exclure Duchanoy pour quelque temps de l'École de Médecine. Puis Duchanoy présente une requête à la faculté de médecine demandant de pardonner ce qu'il y avait de répréhensible dans son écrit en arguant de son attachement pour son maître et de la vivacité de sa jeunesse. Cet écrit scandaleux a généralement été attribué à Petit, mais d'autres assurent qu'il est l'œuvre de Vicq-d'Azyr.
Dans l’une de ses thèses publiée en 1773 : An tabaco per nares supto substitimi possis café pulveratum, il examine si l’on pouvait substituer au tabac à priser, du café en poudre ; il décida par l’affirmative.
Duchanoy, reçu docteur en médecine le 1er octobre 1774, acquiert en peu de temps la réputation d'un des meilleurs praticiens. Il est attaché comme médecin aux hospices de Paris et devient docteur-régent.
En 1778, il publie avec Jumelin un Mémoire sur l’utilité d’une école clinique en médecine. Il reprochait à Paris de ne pas avoir d’école pratique. Cette esquisse d’une école clinique, serait une maison de cinquante ou cent lits. Les femmes et les hommes seraient séparés. Chaque malade aurait un lit seul, et il y aurait à tous les lits un livre blanc sur lequel on écrirait l’histoire de chaque maladie. Les remèdes seraient distribués gratis. Tous les étudiants seraient tenus de suivre exactement les visites des Professeurs, et il y aurait, deux fois l’an, un concours d’émulation.
La vieille Faculté va disparaître avant d’avoir pu réaliser ces réformes. Cabanis en 1799, dans son rapport au Conseil des Cinq-Cents, reprend les idées de Duchanoy et Jumelin et insiste sur l’enseignement clinique qu’il considérait comme la base de la pratique médicale.
En 1780, il publie son ouvrage célèbre sur l'Art d'imiter les eaux minérales qui comme le dit Fourcrey "cet ouvrage fut le complément de l'analyse des eaux et atteste les progrès de ce temps". Ces eaux minérales artificielles étaient destinées à faire profiter les "malades, que leur état ou leur indigence empêchaient d'en aller chercher au loin, de naturelles". Nommé en 1799 administrateur des hôpitaux et hospices civils de la ville de Paris, il quitte la pratique médicale et se consacre à réorganiser le service de ces établissements. "Il s'est distingué dans sa nouvelle carrière par des vues lumineuses et par l'esprit d'amélioration qui a caractérisé son administration".
D'après Tenon, l'Assistance Publique s'occupait de 35.000 personnes par jour pour une population de 660.000 personnes.
Il crée des bureaux d'admission pour la réception des malades, organise la Pharmacie centrale qui fut finalement établie 47 quai de la Tournelle à Paris dans l'actuel Musée de l'Assistance Publique.
Il préside les concours publics pour l'admission aux places des élèves internes en médecine, en chirurgie et en pharmacie, accordées trop souvent à l’intrigue ou à la faveur. Il préside pendant 4 ans le Comité central de vaccine, créé en 1803. La vaccine qui remplaçait l’inoculation était destinée à préserver de la variole.
Vers 1801, il publie son Projet d’une nouvelle organisation des hôpitaux, ouvrage encore cité de nos jours. Ce projet est adopté la même année par les médecins titulaires des deux hospices de Lyon. "Pour éviter les inconvénients si judicieusement indiqués par Duchanoy, on est forcé d'abandonner le chiffre de sept ou huit cents lits, et on est conduit à adopter le chiffre de trois cent cinquante à quatre cents, comme permettant de réaliser toutes les conditions hygiéniques indispensables à un bon hôpital".
Il meurt à 85 ans à Paris, le 24 novembre 1827, doyen de la Faculté. Il a passé toute sa vie à s'occuper des plus déshérité, voulant instaurer "les secours à domicile" et "faire le bien des pauvres".