Conine | |
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Général | |
Nom IUPAC | |
Synonymes | Coniine, conicine, cicutine |
No CAS | |
No EINECS | |
PubChem | |
InChI | |
Apparence | Liquide brun clair, huileux |
Propriétés chimiques | |
Formule brute | C8H17N |
Masse molaire | 127,2273 ± 0,0078 g·mol-1 |
pKa | 11 |
Propriétés physiques | |
T° fusion | -2 °C |
T° ébullition | 166 °C |
Masse volumique | 0,844 à 0,848 g·cm-3 à 20 °C |
Pression de vapeur saturante | 23 mbar à 61 °C |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | 1,4505 |
Pouvoir rotatoire | +15,7 ° |
Écotoxicologie | |
DL | souris: 80 mg·kg-1 (sous-cutané) souris: 100 mg·kg-1 (oral) souris: 19 mg·kg-1 (i.v.) chat: 3 mg·kg-1 (i.v.) |
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La conine (ou coniine) est un alcaloïde, dérivé de la pipéridine. C'est un poison neurotoxique, l'un des principaux composés actifs de la ciguë. La conine existe en deux stéréoisomères : la (S)-coniine (CAS 458-88-8), l'isomère naturel, présent dans la cigüe et la (R)-conine (CAS 5985-99-9).
L'une des premières et plus célèbres victimes connues de la conine est le philosophe Socrate, forcé de se suicider par ingestion d'une solution à base de grande ciguë.
La conine a été isolée la première fois comme une base libre de la Grande Ciguë (Conium maculatum) en 1827 par Giesecke. Son étude fut poursuivie par M. Geiger et M. Ortigosa. Elle fut synthétisée pour la première fois par le chimiste allemand Albert Ladenburg en 1886, par la réaction de condensation de Knoevenagel. C'est le premier alcaloïde à avoir été ainsi synthétisé.
La conine est naturellement présente dans la grande cigüe, mais aussi dans le persil des chiens (petite ciguë) et la sarracenia flava. Toutes les parties de ces plantes contiennent de la conine, mais elle est réellement concentrée dans leurs graines.
La conine se présente sous la forme d'un liquide brun clair, huileux, à l'odeur proche de l'urine de souris. Elle est relativement peu soluble dans l'eau (10 ml pour un litre d'eau), mais est soluble dans l'éthanol et l'éther.
C'est un alcaloïde ganglioplégique (inhibiteur des ganglions sympathiques et parasympathiques) qui provoque une paralysie respiratoire.
La conine fait partie, avec la n-méthylconine, la conhydrine, la pseudoconhydrine, et la gamma-conicéïne des alcaloïdes du conium, tous présent dans la grande ciguë. Ces dérivés de la pipéridine sont synthétisés par la plante par additions d'unités C2 sur l'acide 3,5,7-trioxooctanoïque, qui est ensuite réduit puis subit une transamination cyclique qui le transforme en γ-conicéïne. À partir de ce produit, la plante peut synthétiser tous les alcaloïdes du conium (une première hypothèse de biosynthèse à partir de la lysine a été rejetée).
De l'iodure de méthylpyridinium est chauffé à 300 °C pour obtenir de la 2-méthylpyridine. Cette dernière est mise à réagir avec de l'éthanal (acétaldéhyde) en présence de base, pour former la 2-propenylpyridine par condensation de Knoevenagel. Celle-ci subit une hydrogénation catalytique pour former la conine.
Il s'agit de la synthèse historique de Ladenburg.