Le terme de datura est lui-même d'origine indienne (sanscrit धतूरा dhattūra) et nous a été transmis par l'intermédiaire du portugais (attesté depuis 1563, Garcia da Orta). Il a été vulgarisé en français par l'intermédiaire du latin scientifique des droguistes et herboristes.
Les premières mentions du terme dhattūra dans les textes sanscrits se trouvent dans l'Arthashâstra un traité de politique et dans le Kâmasûtra un traité sur l'art de vivre et la sexualité, tous les deux datant des II-IVe siècle. A cette époque, seule la toxicité de la plante est signalée et ce n'est que quelques siècles plus tard qu'on commence à s'intéresser à ses propriétés médicinales. Deux des ouvrages fondamentaux de la médecine ayurvédique, le Sushruta Samhita et l'Astanga Hrdayam, des V-VIe siècle, mentionnent que les graines et les feuilles de dhattūra sont recommandées contre la rage. Plus tard, des préparations contenant la plante sont prescrites contre la douleur, les maladies de peau et la folie. De leur étude fouillée des sources textuelles arabes et indiennes, Geeta et Gharaibeh (2007) concluent « la continuité des références aux synonymes et aux propriétés de la plante, nous permet d'inférer qu'une plante toxique, dhattUra-unmattam, avec des fleurs semblables à celles du Datura était connue au IVe siècle de notre ère ».
Sachant que sur la base d'études taxonomiques, Symon et Haegi (1991) pensent que les daturas sont originaires exclusivement du Nouveau Monde, Geeta et Gharaibeh font l'hypothèse que des graines de Datura auraient été transférées de son aire d'origine (Mexique, Mésoamérique) vers l'Asie du Sud avant le IVe siècle.
Pendant longtemps les données historiques et culturelles ont plaidé pour une origine dispersée des Datura en Amérique, en Asie et en Europe. Jusque dans les années 1960, on pensait que trois espèces se trouvaient naturellement dans l'Ancien Monde : le Datura metel dans l'Asie du sud et de l'ouest, le Datura stramonium en Eurasie et le Datura ferox en Asie orientale.
Mais des doutes commencèrent à s'insinuer quand on s'aperçut que le Datura stramonium était indigène en Amérique tropicale, que le Datura ferox réputé chinois était très proche sinon équivalent au Datura quercifolia mexicain et qu'enfin le D. metel était une plante cultivée dont les formes sauvages restaient inconnues et qui de surcroît était très proche tant sur le plan morphologique que de ses allozymes d'une espèce mexicaine, le Datura inoxia.
Ce sont les études sur la taxonomie et l'évolution des daturas de Symon et Haegi (1991) qui marquèrent un tournant. Ils conclurent que les Datura sont originaires uniquement du Nouveau Monde et rejetèrent catégoriquement la possibilité de leur présence dans l'Ancien Monde à l'époque pré-colombienne. Il n'hésitèrent pas à réinterpréter toutes les sources historiques anciennes témoignant du contraire. Pour eux, l'identification du Struchnon manicon du médecin grec Dioscoride (Ier siècle) avec un datura est erronée. De même, la plante médicinale et toxique nommée dhattura dans les anciens textes sanscrits ne peut être identique à un datura.
Mais l'étude approfondie des textes arabes et indiens menée par Geeta et Gharaibeh (2007) peuvent faire douter de ce dernier jugement. Nombre de documents arabes, datés du IXe au XIVe siècle, témoignent qu'une plante nommée gawz mathil, ne pouvait être qu'un datura suivant les descriptions qui en sont données. Elle était connue de l'Asie Centrale à la péninsule ibérique vers le XIIe siècle. De même, en Inde, la représentation de la fleur en trompette unmattam dans l'iconographie du dieu Shiva sous la dynastie Chola (IXe - XIIIe siècle) ressemble à une fleur de datura. Les textes sanscrits à partir du IVe siècle, mentionnent une plante toxique du nom de dhattura (qu'ils identifient au tamoul unmattam) qui continuera à être mentionnée dans les textes médicaux jusqu'à l'époque moderne. Sa description comme une plante aux fleurs en trompette, blanches, jaunes ou mauves, souvent doubles ou triples, donnant un fruit épineux, suggèrent qu'il pourrait s'agir du Datura metel.
Pour Geeta et Gharaibeh, « Étant donné que les données empiriques attestent d'une origine dans le Nouveau Monde du genre, l'explication la plus plausible de sa présence dans l'Ancien Monde à l'époque précolombienne (probablement au premier millénaire), viendrait d'un transfert d'au moins une espèce de Datura, le Datura metel, dans cette partie du monde ».
L'hypothèse actuellement retenue est donc que les daturas seraient tous apparus dans la Mésoamérique avant de gagner l'Ancien Monde pour D. metel au début du premier millénaire puis pour d'autres après la conquête de l'Amérique au XVe siècle.