Le 23 juin 2009 dans Le Parisien, le docteur David Servan-Schreiber, associé au WWF, déclenche une polémique en déclarant que boire de l'eau du robinet est potentiellement dangereux, en particulier pour les malades du cancer. L'UFC-Que choisir soupçonne cette campagne de chercher à relancer le marché de l'eau en bouteille dont les ventes chutent depuis quelques années, et relève qu'elle « passe curieusement de la qualité de la ressource en eau, fort dégradée [...] à celle de l'eau au robinet, comme s'il n'y avait ni stations de traitement pour la rendre potable ni contrôles ». Évidement, le WWF dément tout parti pris en faveur des eaux en bouteilles ou eaux du robinet et ne pose que la question de la santé publique et de la protection des ressources. L'ONG étudie la qualité des eaux.
Face à la polémique, dans un communiqué en date du 2 juin 2009, L’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de pharmacie et l’Académie de l’eau considèrent que les récentes recommandations de consommation sur l’eau potable adressées aux personnes atteintes de cancer constituent à la fois un déni de la science, un mépris de la médecine et une atteinte au respect des patients.
L'eau est le produit alimentaire le plus contrôlé. Contrôlé par les services déconcentrés de l'État. Contrôlé également par le producteur d'eau. Il n'y a aucune raison d'être alarmiste à l'idée de boire de l'eau du robinet. Si un problème sanitaire devait arriver, l'eau serait coupée et les populations averties. Dire que l'environnement est contaminé est une réalité.
Soutenir qu'il peut y avoir des dépassements de normes – et il faut tout faire pour en limiter la fréquence – est une réalité mais les normes ne sont pas des seuils de dangerosité et les experts toxicologues du monde entier les ont établies de manière que ces dépassements temporaires soient encore loin des valeurs à risque.
Relever qu'il existe un problème de santé publique à boire de l'eau du robinet est irresponsable, et que ce risque est supérieur pour une catégorie de personnes notamment atteintes malheureusement d'un cancer est totalement erroné.
Comme le rappellent l’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de pharmacie et l’Académie de l’eau : "la Santé Publique n’est ni de la publicité ni du marketing, et qu’il ne peut y avoir de Santé Publique que fondée sur les faits. Inquiéter l’opinion dans un tel contexte relève de l’imposture mais en aucun cas d’une démarche scientifique."
Derrière certains titres dramatisants d'articles ou d'émission, on construit un argumentaire sur des éléments vrais de contamination environnementale pour dériver vers une alerte de santé publique. Comme le relève l'antenne médicale du Centre d'Information sur l'Eau "Boire l'eau du robinet ce n'est pas boire l'eau des rivières."
Cela entraine une confusion dans l'esprit du public et engendre des peurs. C'est là que le discours doit s'arrêter et faire place à des messages clairs, objectifs, scientifiques et donc vérifiables.
Le ministère de la Santé et des Sports a mis en ligne les analyses d'eau effectuées en 2009 dans toutes les communes françaises. Ces relevés comportent de nombreux paramètres, comme le pH et la conductance mais ignorent curieusement le potentiel redox, pour lequel aucune norme européenne n'a encore été fixée. Le chlore oxyde l'eau (en retire des électrons), de sorte que les trois paramètres précédents sur lesquels est fondée la thèse de la bioélectronique permettent de considérer que la plupart des eaux distribuées ne sont pas conformes aux critères physico-chimiques de cette thèse, non réfutée à ce jour.
Par ailleurs, la teneur de certaines eaux communales en aluminium montre que de nombreux réseaux sont encore floculés à l'aluminium, fortement soupçonné de favoriser la maladie d'Alzheimer. La ville de Paris a déjà renoncé à ce procédé et flocule aux sels ferriques. Se pose enfin le problème de la minéralisation des eaux: faut-il boire une eau pure (résistive) ou une eau chargée en électrolytes? Les travaux du professeur Yann Olivaux et de son équipe de recherche tendent à montrer que ce choix est celui de l'hydratation ou de la minéralisation des cellules de l'organisme. Grosso modo, la minéralisation est normalement assurée par les aliments et l'hydratation par l'eau de boisson. Cette eau passe par des canaux nanométriques (appelés aquaporines), ce qui implique logiquement le choix d'eaux très peu minéralisées (moins de 100 mg par litre d'après la bioélectronique). Une synthèse objective de ces divers problèmes est disponible en ligne.