L’écoconstruction ou construction durable est la création, la restauration, la rénovation ou la réhabilitation d'un habitat en lui permettant de respecter au mieux l'écologie à chaque étape de la construction, et plus tard, de son utilisation (chauffage, consommation d'énergie, rejet des divers flux : eau, déchets). Cette pratique est apparue à la fin des années 1960. Une écoconstruction cherche à s'intégrer le plus respectueusement possible dans un milieu en utilisant au mieux des ressources peu transformées, locales et en favorisant les liens sociaux.
Une écoconstruction vise à consommer peu d'énergie pour le chauffage et l'eau chaude. Il est souhaitable qu'une maison eco construite relève le défi de la basse consommation, ou de l'habitat passif. Notons qu'une maison BBC (Bâtiment Basse Consommation) ou HQE (Haute Qualité Environnementale) n'est pas forcément éco-construite : elle peut être isolée en laine de verre etc...ce qui augmente nettement son coût en énergie grise, et peut diminuer son efficacité d'isolation en été...
L'écoconstruction existe depuis plus de 30 ans, elle se veut une traduction écologique de la construction valorisant les énergies renouvelables (solaire, éolien, matériaux intelligents et facilement recyclables, réduction de la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, etc.). L'écoconstruction s’est développée de manière encore assez marginale, du fait de l’absence de réelle lisibilité et de reconnaissance des labels.
Depuis le milieu des années 1990, des démarches Haute Qualité Environnementale (H.Q.E. est une marque déposée) ont accompagné des programmes de construction de tailles moyennes et grandes. C’est une démarche formalisée et encadrée pour agir sur un nombre restreint de cibles choisies dans le référentiel H.Q.E.. Par contre le peu d'adhésion à la démarche H.Q.E. de la majorité des PME et artisans (qui constituent l’essentiel du tissu d’entreprises de la construction en France) freine le développement de cette démarche jugée trop formaliste et pas assez intégrée.
Les ouvrages concernés par la Construction Durable peuvent être de différentes tailles, allant de la maison individuelle à un projet immobilier complexe où peuvent se côtoyer : locaux tertiaires, bâtiments publics, logement collectifs, aménagement d'écoquartiers et même des implantations industrielles illustrant les politiques conjointes de développement durable d'un territoire et d'une entreprise. Une démarche de Construction Durable peut aussi bien concerner des chantiers de réhabilitation que des chantiers neufs. Il est communément admis qu’un projet de Construction Durable est parfois plus cher de 10% à 20% par rapport à un projet classique à sa phase de livraison de l’ouvrage, mais la différence s’inverse avec le temps lors de la phase de mise en service et d'exploitation par les économies d’énergies générées et les coûts de maintenance et d’entretiens contenus. Sans parler d’un meilleur confort visuel, acoustique, thermique et hygrothermique mais aussi de par l’impact positif sur la santé des usagers et habitants du fait de l’emploi de composants et matériaux non toxiques.
Impliquer toute la chaine des acteurs de la construction, dès l’amont du projet de construction (phase programmation et conception) en suivant les étapes de la mise en travaux puis en vérifiant la pertinence des options retenues et la qualité de leur mise en œuvre lors de la phase d’utilisation par les habitants et usagers, caractérise l’approche intégrée de toute démarche de Construction Durable.
C’est ainsi qu’une approche par coût global d’un projet est privilégiée par rapport au coût à la livraison. Cette approche économique intègre non seulement les postes d’investissement traditionnels (tels que : coût de conception, de pilotage, de construction) mais également les coûts de charges de fonctionnement de maintenance et de déconstruction. La valorisation des énergies utilisant les ressources naturelles permettant de se rapprocher des bâtiments de type Habitat passif (qui produisent plus qu’ils ne consomment d’énergie) ainsi que l'emploi de matériaux à faible Énergie grise constituent également des thèmes prioritaires à satisfaire.
Construire durable c’est aussi traduire une philosophie d’action qui se résume par la formule « Penser global et agir local ». En effet, l’impact social de tels programmes doit prendre en compte les réalités sociales et économiques d’un bassin d’emploi (formation professionnelle initiale et continue, innovation sociale et entrepreneuriale) et même les réalités culturelles (style de vie, identité architecturale d’une région, traditions locales).