Fortifications et constructions de Vauban - Définition

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Introduction

À la Renaissance, une nouvelle école de fortification émerge et pose les bases des nouvelles manières de défendre les places fortes. Elle introduit le glacis, une zone en pente douce, privée de tout couvert, qui entoure la forteresse. Autre nouveauté, le chemin couvert, qui sépare le fossé du glacis : il permet de déployer des mousquetaires, pour fusiller tout assaillant qui s'aventurerait sur le glacis. Il est légèrement en contrebas des courtines principales qui sont armées par les canons de la place, ce qui permet l'étagement des feux ; il n'est pas protégé côté forteresse, et n'offre donc aucun avantage après sa prise. L'usage de la terre extraite du fossé dans la construction redevient prépondérant, la maçonnerie est employée principalement pour bâtir deux murs encadrant le fossé, l'escarpe côté courtine et la contrescarpe côté glacis. La tour disparaît au profit du bastion, entre lesquels s'intercalent des demi-lunes, qui remplacent les premiers ouvrages détachés.

Toutes ces nouvelles techniques sont formalisées, en France, dans un premier traité de fortification : La fortification reduicte en art et demonstrée, écrit par Jean Errard et publié en 1604. Il y détermine les distances entre les ouvrages en fonction de la portée de l'arquebuse et préconise l'étagement des feux. Antoine Deville et Blaise de Pagan poursuivent son œuvre, en particulier en introduisant l'usage de réduits, au sein des ouvrages, pour retarder leur chute en fournissant aux défenseurs une position de repli où ils peuvent se réfugier et bénéficier d'un avantage, au sein même de l'ouvrage. Le principe de l'échelonnement dans la profondeur est né, il est ensuite perfectionné par leurs successeurs, dont Sébastien Le Prestre de Vauban.

Le système Vauban

Étoile de Vauban de la citadelle de Lille

Fort de son expérience de la poliorcétique, il conçoit ou améliore les fortifications de nombreuses villes et ports français. Cela commence en 1666 avec la prise en main des travaux du fort de Brisach. Ce premier chantier lui attirera l'inimité de l'intendant d'Alsace, Charles Colbert de Saint-Marc qui n'hésitera pas à falsifier des pièces comptables pour le discréditer et se poursuit jusqu'à la mort de l'ingénieur en 1707. Ces travaux gigantesques sont permis par la richesse du pays. Il révolutionne aussi bien la défense des places fortes que leur capture. Il dote la France d'un glacis de places fortes pouvant se soutenir entre elles : pour lui, aucune place n'est imprenable mais si on lui donne les moyens de résister suffisamment longtemps des secours pourront prendre l'ennemi à revers et lever le siège. De plus, si la ville tombe, Vauban, qui ne souhaite pas que les assiégés résistent jusqu'au dernier, estime qu'une place bien défendue peut permettre une reddition avec les honneurs. Cela entraine pour les assiégés de pouvoir quitter la ville arme à la main et libres. Ces troupes libérées pourront être employées ultérieurement et peut-être avec plus de réussite. Vauban va ainsi pousser le roi à révolutionner la doctrine militaire défensive de la France en concentrant les places fortes sur les frontières du Royaume c’est la « ceinture de fer » qui protège le pays : le pré carré du roi. À l’intérieur du pays, où le danger d’invasion est moindre, les forteresses sont démantelées. Paris perd par exemple ses fortifications, d’une part, pour libérer des troupes devenues inutiles et qui sont transférées aux frontières et d’autre part, pour éviter aux révoltes de trouver asile dans l’une d’elles comme cela avait été le cas lors de la Fronde.

Au total, Vauban a créé ou élargi plus de 180 forteresses et donné son nom à un type d'architecture militaire : le système Vauban qui a largement été repris, même hors de France, comme par exemple pour les fortifications de la ville de Cadix.

Vauban aurait entre 1666 et 1707, été le responsable de l'amélioration des fortifications ou de la construction d'environ 119 places ou villes fortifiées, 34 citadelles, 58 forts/châteaux et de plusieurs dizaines de bâtiments de défenses (réduits et redoutes).

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