La glande uropygienne est une glande sébacée spécifique des oiseaux. Elle produit un mélange complexe de corps gras et de cires. Située au niveau du croupion, elle est constamment sollicitée lors des séances de toilettage par les oiseaux qui en sont pourvus. Son rôle principal est très probablement en relation avec l'entretien de la qualité du plumage, mais cette question très longtemps débattue fait toujours l'objet de débats et de recherches actives.
La glande uropygienne est présente chez tous les oiseaux à l'état embryonnaire. Elle semble toutefois manquer au stade adulte chez les ratites ainsi que chez certains columbidés et psittacidés. Ce constat permet d'avancer que cette structure correspond à un caractère ancestral chez les oiseaux et que son absence représente une régression. Elle montre d'ailleurs tous les stades de développement, depuis les glandes uropygiennes très développées des sternes et des grèbes jusqu'aux structures vestigiales de certains hérons et pigeons.
La réduction de la taille de la glande uropygienne peut expliquer qu'elle ait pu être considérée comme absente chez certains oiseaux, comme les aras, alors qu'elle est en fait présente, mais de taille très réduite. Une étude portant sur 1164 oiseaux de 126 espèces correspondant à 49 familles n'a d'ailleurs pas permis de trouver d'espèce qui en soit totalement démunie. Il convient donc de considérer avec prudence la liste des oiseaux qui seraient tout-à-fait dépourvus de glande uropygienne.
La même étude n'a pas permis de mettre en évidence de différences de taille qui seraient en relation avec la phylogénie ou avec l'habitat : il n'y a en particulier pas de différence significative dans la taille de la glande uropygienne entre les oiseaux aquatiques et les espèces terrestres.
La glande uropygienne est une glande exocrine d'origine tégumentaire située de part et d'autre du croupion, sous la peau du dos. Elle comporte deux lobes enfermés dans une capsule conjonctive elle-même enveloppée dans du tissu adipeux, dorsalement au muscle élévateur de la queue. Elle débouche vers l'arrière à la face dorsale du croupion par 1 à 18 ouvertures, au niveau d'une structure en forme de papille munie ou non d'une petite touffe de plumes ; quand celle-ci existe, c'est à son niveau que les oiseaux recueillent la sécrétion lors du toilettage.
La structure interne de la glande uropygienne est typique des glandes exocrines : elle est constituée de multiples tubules sécréteurs organisés de manière radiaire autour d'une lumière centrale. Des canaux collecteurs en émergent qui convergent vers la papille dorsale.
Le fonctionnement de la glande uropygienne est de type holocrine : la libération des produits de sécrétion dans la lumière des tubules se fait par rupture des cellules sécrétrices. Les tubules sont entourés de fibres musculaires lisses dont l'action, tendant à vider la glande, serait déclenchée par l'intermédiaire de fibres nerveuses du système nerveux sympathique au contact du bec sur la papille.
L'anomalie la plus classique de la glande uropygienne des volailles est liée à une déficience en vitamine A. Elle se caractérise par une métaplasie, un épaississement des couches cornées de l'épiderme (hyperkératose) et éventuellement une augmentation du volume de la glande.
Les glandes uropygiennes sont particulièrement sensibles à la néoplasie ce qui en fait une importante cause de cancer chez l'oiseau.
Des cas de rupture de la glande ont également été observés chez des oiseaux de mer européens, ainsi que chez le manchot papou.