Graphe planaire - Définition

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Introduction

Dans la théorie des graphes, un graphe planaire est un graphe qui a la particularité de pouvoir se représenter sur un plan sans qu'aucune arête (ou arc pour un graphe orienté) n'en croise une autre. Autrement dit, ces graphes sont précisément ceux que l'on peut plonger dans le plan.

Les méthodes associées à ces graphes permettent de résoudre des problèmes comme l'énigme des trois maisons et d'autres plus difficiles comme le théorème des quatre couleurs.

Exemples et contre-exemples

1) 2) 3) 4)

  1. Ce graphe est clairement planaire, car il n'existe pas d'intersection entre deux arêtes.
  2. C'est un graphe complet à quatre sommets (K). Il est planaire : si on déplace le sommet 4 dans le triangle 1 2 3, on constate qu'il n'y a plus d'intersection d'arêtes.
  3. C'est un graphe complet à 5 sommets (K). Il n'est pas planaire.
  4. C'est un graphe biparti complet à 6 sommets, 3 d'entre eux se connectant aux trois autres (K). Il n'est pas planaire.

En fait, K et K sont les plus petits graphes non planaires, ce qui découle de la caractérisation ci-dessous.

Propriétés

Le degré de la face non bornée de ce graphe planaire est égal à 6
L'arête bleue est une boucle, les arêtes rouges sont multiples.

Dans toute la suite du paragraphe, G désigne un graphe planaire, n son nombre nœuds, a son nombre d'arêtes (ou de liens) et f son nombre de face. Une face est une composante connexe du complémentaire du graphe dans le plan. Le degré d'une face F est la longueur de son cycle frontière, on considère un chemin le plus court possible d'origine confondue avec son extrémité, le nombre d'arêtes (avec leur multiplicité) est le degré de la face F. Il est noté deg (F). On obtient une première formule presque évidente :

(1)\quad \sum_{F} \text{deg}(F) = 2a\;

En effet, chaque arête élément d'un cycle borde deux faces, une arête partagée par aucun cycle est parcourue deux fois par le chemin frontière de la composante non bornée du complémentaire du graphe.

La formule d'Euler, pour un graphe planaire connexe est la suivante :

n-a+f=2\;

Une méthode simple pour la démontrer est de l'établir pour un graphe sans cycle (à une face), puis par récurrence d'ajouter les arêtes qui engendrent des cycles. Cette formule permet de démontrer que tout graphe simple planaire connexe, ayant au moins trois sommets, vérifie la majoration suivante.

(2)\quad a \le 3n - 6

Un graphe simple est un graphe sans boucle (une boucle est une arête qui possède une origine et une extrémité confondues) et sans arête multiple (des arêtes multiples sont des arêtes ayant même origine et même extrémité). Cette formule se démontre simplement, toute face dispose d'un degré au moins égal à 3, car le graphe comporte au moins trois nœuds et est simple. On en déduit de la formule (1), que 3.f est inférieur ou égal à 2.a. La formule d'Euler permet de conclure.

Cette majoration est à l'origine d'une démonstration du fait que K5 n'est pas planaire. En effet, K5 dispose de 10 arêtes, et 5 nœuds, ce résultat est incompatible avec la majoration (2). Si, avec les hypothèses de la majoration (2), le graphe est sans triangle, on dispose alors de la majoration :

(3)\quad a \le 2n - 4

Le raisonnement est le même, mais cette fois-ci le degré d'une face est au moins égal à 4. On en déduit que K3,3 n'est pas planaire. Les détails sont donnés dans l'article Énigme des trois maisons.

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