Grève étudiante québécoise de 2005 - Définition

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Introduction

Manifestation étudiante lors de la grève générale illimitée de 2005, au Québec.

La grève étudiante québécoise de 2005 a débuté durant la semaine du 21 février 2005 jusqu'au 14 avril 2005. Elle a touché les étudiants collégiaux et universitaires du Québec et elle était principalement causée par la coupure de 103 millions $ retirés l'année précédente dans le régime provincial d'aide financière aux études (ou Prêts et bourses).

Bien que les associations étudiantes de l'UQAR, assocations membres de la Fédération étudiante universitaire du Québec, furent les premières associations à avoir suspendu leurs cours le 18 janvier, la majeure partie du mouvement a commencé officiellement en février. Le mouvement s'est poursuivi, pour plusieurs institutions, jusqu'au 14 avril 2005.

Contexte

Au cours de la campagne électorale de 2003, le Parti libéral du Québec (PLQ), avec Jean Charest à sa tête, promettait le gel des frais de scolarité pour les études post-secondaires tout en maintenant son désir de baisser les impôts. Une fois au pouvoir, les Libéraux organisèrent ce qu'ils appellent aujourd'hui la « réingénierie » de l'État, une forme de réorganisation des priorités budgétaires et du rôle de l'État dans la société. Plusieurs projets de loi, telle la loi 31 sur le code du travail, ont été passés à l'Assemblée nationale sous bâillon. Plusieurs programmes sociaux virent leur budget amputé, tel le programme des garderies à 5 $, dont les tarifs ont augmenté à 7 $. L'éducation ne fut pas exemptée de ces coupures, lors de l'adoption du budget 2004-2005, le gouvernement annonce une réforme du régime d'aide financière aux études qui consistera en une augmentation de la limite d'endettement ainsi qu'en une conversion de 103 millions $ de bourses en prêts.

Des coalitions représentant les étudiants collégiens et universitaires engagent dès lors des négociations avec le gouvernement. Des marches de protestation sont organisées les 14 avril (au premier anniversaire de l'arrivée au pouvoir du gouvernement Charest), 10 novembre et 19 novembre 2004.

Opposition à la grève

L'opposition provient généralement, surtout en début de grève, de la part d'étudiants de techniques collégiales ou encore de facultés universitaires traditionnellement contre la grève, tels les facultés de médecine ou de gestion. Cependant, plusieurs de ceux-ci se grefferont progressivement au mouvement, ce qui accroîtra considérablement le poids du mouvement de contestation au Québec.

Plusieurs étudiants restent cependant sceptiques face à cette grève. En effet, beaucoup possédant des emplois d'été, ayant des stages ou encore craignant de voir leur session annulée, se prononcent contre la grève. Ils citent les gains modestes des dernières grèves, principalement celle de 1996, et considèrent que ceux-ci sont trop peu élevés pour justifier une grève générale illimitée, alors que d'autres considèrent tout simplement les coupures gouvernementales comme légitimes et acceptables. Ils sont supportés par les médias, qui dénoncent le fait que les leaders du mouvement étudiant, tant au collégial qu'au niveau universitaire, soient pour la plupart des étudiants à temps partiel ne suivant qu'un ou deux cours par session et se refusant à occuper tout emploi à temps partiel, contrairement à la situation de beaucoup d'étudiants qu'ils sont censés représenter.

Il est aussi à considérer que la notion de quorum utilisée par les associations étudiantes pour les tenues de votes lors d'assemblées générales étudiantes peut porter à mauvaise interprétation lorsque l'on ignore les règles applicables dans ces assemblées générales. La vaste majorité des associations étudiantes québécoises se basent sur le code Morin pour établir le ratio nécessaire pour obtenir quorum, ainsi que pour la procédure à suivre lors du déroulement des assemblées. Il est entendu que les décisions prises par voie démocratique lors d'assemblée générale s'appliquent à l'ensemble des membres. Certains étudiants critiquent donc que les décisions émanant des assemblées générales ne représentent que la partie étudiante s'étant présentée au vote et que, par le fait même ce résultat s'applique à la totalité des membres. Même si, dans la plupart des établissements scolaires, tous les étudiants ont la possibilité de s'y présenter. Il s'agit donc là d'une critique de la légitimité même du mouvement, critique idéologique s'il en est une. Selon les tenants de cette position, on ne peut forcer la solidarité.

Le gouvernement Charest a payé pour de la publicité dans les journaux, vantant le soutien financier qui leur est offert. De plus, si la population est en général solidaire avec les étudiants, elle refuse en revanche d'en assumer les frais. En effet, selon un sondage réalisé le 16 mars 2005, à peine 24% de la population appuyait complètement les revendications des grévistes et la majorité refuserait de sacrifier les baisses d'impôts prévues par le gouvernement pour ce faire..

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