les carriers procèdent à l'extraction de blocs de pierre dans la carrière du site. Ils percent des trous appelés "emboîtures" dans lesquels ils placent des coins en acier. En frappant ces coins à l'aide d'une masse, la pierre est fendue en bloc pouvant ensuite être travaillés par les tailleurs.
les tailleurs de pierre créent d'abord des "épures" (traces géométriques dessinées à l'échelle 1 sur un plancher) pour ensuite créer des gabarits. Ces derniers sont alors utilisés à l'atelier de taille afin de façonner des pierres utilisées pour la construction du château.
les maçons assemblent les pierres grâce à du mortier fabriqué à partir de mélanges de chaux, de terre et de sable,
les bûcherons abattent des arbres (principalement du chêne) utilisés pour la confection de charrettes, de tuiles en bois (des tavaillons) ou plus généralement la couverture des bâtiments.
les charpentiers sont chargés des réalisations en bois du chantier : échafaudages, coffrages pour le soutien des voûtes, portes et pont-dormant. Ils sont également chargés de la fabrication des manches d'outils et d'engins : charrettes, cage à écureuils, treuils à tambour.
les forgerons fabriquent et réparent les outils, notamment ceux des tailleurs de pierre. Ils réalisent également les gonds et pentures de portes, les clous utilisés pour le pont-dormant et la toiture du château, ainsi que la grille de l'oculus dans la tour de la chapelle.
le potier utilise un tour à pied et l'argile extraite de la forêt pour réaliser des écuelles, des pots mais aussi des tuiles et des carreaux.
le vannier utilise de l'osier pour fabriquer de solides paniers à 4 poignées qui peuvent supporter jusqu'à 80 kg et servent notamment au transport de mortier. Il réalise également des caisses à outils, des vantaux de volets ou des ruches.
le cordier utilise du chanvre, un rouet et un carré mobile pour tresser des cordages plus ou moins longs et plus ou moins gros, selon leurs utilisations.
Un conseil scientifique permanent, composé d’historiens et d’archéologues du bâti historique, accompagne de façon active les programmes annuels. Il se compose de médiévistes spécialement concernés par le fonctionnement des chantiers. Sur l’expérimentation globale de mise en place du chantier (canevas de planification, échafaudage, mortier, taille de la pierre, charpenterie…) se greffent des expériences annexes comme celles du travail de forge, de la terre-cuite, de la teinture... On y étudie aussi l’organisation de la basse-cour et du potager… et le chantier reste ouvert à d’autres expériences. L'organisation de colloques, où seront invités d’autres chercheurs, sur les interrogations concernant la mise en œuvre physique et le déroulement matériel des chantiers médiévaux. Ces rencontres doivent aboutir à des publications thématiques.
Le comité scientifique inclut, outre Jacques Moulin :
Anne Baud, docteur en archéologie médiévale, maître de conférences à l'université Lyon II ;
Nicolas Reveyron, historien de l'art, professeur à l'université Lyon II ;
Christian Corvisier, historien de l'architecture ;
Frédéric Épaud, archéologue, spécialiste du bois et notamment des charpentes médiévales.