Histoire de la phycologie - Définition

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L’exploration du monde et l’avancée des connaissances

Les contributions écrites sur les algues d’Afrique du Sud remontent aux explorateurs portugais des XVe et XVIe siècles, cependant, il n’est pas clair de savoir à quelles espèces ils se réfèrent (Huisman, 2000 p.7).

La première moitié du XIXe siècle

Carl Adolph Agardh (1785-1859) fut l'un des plus éminent algologue de tous les temps; il naquit en Suède le 23 janvier 1785 et s'éteignit le 28 janvier 1859. Il était professeur de botanique à l'Université de Lund et plus tard évêque du diocèse de Karlstad (Papenfuss, 1976). Beaucoup d'espèces portent encore son nom dans la nomenclature scientifique. Il voyagea beaucoup en Europe, se rendant en Allemagne, Pologne, Danemark, Pays-Bas, Belgique, France et Italie. Il fut le premier à souligner l'importance des caractères reproductifs chez les algues et à les utiliser pour distinguer les différents genres et familles. Son fils, Jakob Georg Agardh (1813-1901), qui devint lui aussi professeur de botanique à Lund en 1839, entreprit l'étude du cycle de vie des algues et décrivit bon nombre de nouveaux genres et de nouvelles espèces. C'est à lui que beaucoup de scientifiques envoyaient des échantillons pour en faire la détermination spécifique ou comme donations. Pour cette raison, l'herbier algal de Lund est le plus important au monde (Papenfuss, 1976).

Les premiers relevés d'algues des îles Féroé furent l’œuvre de Jorgen Landt dans son livre de 1800 où il mentionne environ 30 espèces. Dans son sillage, Hans Christian Lyngbye (1782-1837) visita les Féroé en 1817 et publia ses travaux en 1819. Il y décrivit plusieurs nouveaux genres et une centaine de nouvelles espèces furent cataloguées. E. Rostrup qui se rendit aux Féroé en 1867 lista quant à lui dix nouvelles espèces pour un total peu éloigné de 100. En 1895, Hermann George Simmons (1866-1943) mentionna quelque 125 espèces. La même année, Frederik Christian Emil Börgesen (1866-1956) débuta son travail qu'il publia en 1902 (Börgesen, 1902 p.399 - 343).

Jean Vincent Félix Lamouroux (1779-1825) fut le tout premier, en 1813, à séparer les algues en groupes sur la base de leur couleur (Dixon and Irvine, 1977 p.59). À cette époque, les algues corallines étaient toujours considérées comme des animaux. C'est Rodolfo Amando Philippi (1808-1904) qui en 1837 publia l'article dans lequel il reconnaît finalement que les algues corallines n'appartiennent pas au règne animal. Il proposa les noms génériques Lithophyllum et Lithothamnion (Irvine and Chamberlain, 1994 p.11).

En cette première moitié du XIXe siècle, les algues d'eau douce sont communément traitées séparément des algues marines et il peut même sembler incorrect de les incorporer à la phycologie. Le British Confervae (1809) de Lewis Weston Dillwyn (1778-1855) fut l'une des plus anciennes tentatives pour regrouper tout ce qui était connu alors des algues d'eau douce des îles Britanniques.

Le XVIIIe siècle

Avant Carl von Linné (1707-1778) tous les animaux et les plantes avaient des noms, mais il lui prit de les arranger et de grouper les plantes de cette Terre dans une certaine forme d’ordre. Carolus Linnaeus (Carl von Linné) était un botaniste suédois, fils d’un pasteur de l’Église luthérienne, un médecin et un zoologiste. Il posa les fondements de la systématique biologique moderne et de la nomenclature dans son Species Plantarum (1753). Il adopta et popularisa un système binominal (ou binaire) (Morton, 1981) employant un nom en tant que genre et un second en qualité d’espèce, noms soit latins soit "latinisés". Le nom d’espèce qu’il assignait se référait à un nom trivial, nomen triviale, consistant en un seul mot, ordinairement un adjectif latin. Même si aucun mot unique n’était suffisant pour identifier une espèce donnée, au moins tentait-il de la décrire.

Il développa un système cohérent pour nommer les organismes et divisa le règne végétal en 25 classes (selon Smith p. 1 mais seulement 24 selon Dixon, 1973) (Smith, 1955 p.1). L’une d’elle, la classe Cryptogamia, comprenait tous les végétaux munis d’organes reproducteurs cachés. Il divisa la classe Cryptogamia en quatre ordres : Filices (fougères), Musci (mousses), Algae (algues) - qui incluait les lichens et les hépatiques – et Fungi (champignons) (Smith, 1955 p. 1). [1]

L’examen des structures reproductives avait déjà débuté. En 1711, René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), l’inventeur du thermomètre à alcool, contribua à l’étude du Fucus dans lequel il nota les deux types d’ouverture externe du thalle : le cryptostome non-sexuel (cavité de surface stérile) et le conceptacle (cavité fertile, en profondeur mais munie d’une ouverture en surface) contenant les organes sexuels, qu’il imaginait être des fleurs femelles. Au moyen d’une lentille, il fut capable de voir les oogones (organes sexuels femelles) et les gamétocystes mâles (organes sexuels mâles) au sein des conceptacles, mais qu’il interpréta comme étant des graines (Morton, 1981 p. 245). Johannes Hedwig (1730-1799) apporta de plus amples précisions sur le processus sexuel chez les algues. La conjugaison chez la Spirogyre fut montrée par Hedwig en 1797. Il illustra aussi Chara (Charales ou Charophycée) et identifia les gamétocystes mâles et femelles en tant qu’organes sexuels mâle et femelle (Morton, 1981 p. 324).

Pendant le XVIIIe siècle, il y eut une violente controverse pour savoir si les algues corallines étaient des animaux ou des végétaux. Au moins jusqu’au milieu des années 1700, les algues corallines (ainsi que les coraux) étaient généralement considérés comme des plantes. À partir de 1768, beaucoup, sans élément nouveau, les considérèrent comme appartenant au règne animal. Cinq ans plus tard, William Henry Harvey (1811-1866) (1847, pl. 73) conclut qu’elles étaient probablement faites de matériel végétal.

La première description scientifique d’une algue d’Afrique du Sud acceptée dans la plupart des champs nomenclaturaux est celle Ecklonia maxima, publiée en 1757 sous l’appellation Fucus maximus (Stegenga et al, 1997).

L’investigation des algues d’Amérique du Nord dans le Pacifique débuta avec l’expédition de 1791-95 du capitaine George Vancouver (Papenfuss, 1976 p.21).

Archibald Menzies (1754-1842) était le botaniste attitré de l’expédition menée par le capitaine George Vancouver (1757-1798) à bord du Discovery puis du Chatham entre 1791 et 1795 sur les côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et au sud-ouest de l’Australie. Les algues collectées par Menzies furent transmises à Dawson Turner (1775-1858) qui les décrivit et les illustra dans un ouvrage en quatre volumes publié entre 1808 et 1819. Cependant, Turner fit seulement référence au taxon assimilable à Fucus ; soit Menzies n’avait-il recueilli que très peu d’échantillons, soit n’en avait-il transmis qu’une infime partie à Turner. Trois des espèces décrites par Turner devinrent par la suite les archétypes de nouveaux genres (Papenfuss, 1976) et (Huisman, 2000). Turner reçut également des échantillons de Robert Brown (1773-1858), le botaniste qui accompagna le capitaine Matthew Flinders sur l’Investigator (1801-1805). Cette collection comprenait aussi beaucoup de plantes australiennes (Huisman, 2000).

Le véritable sursaut d’intérêt pour les algues américaines provint d’une visite de William Henry Harvey en 1849-1850, quand il visita des zones de Floride et de Nouvelle-Écosse dont il produisit trois volumes de Nereis Boreali-Americana. Ceci déclencha l’appétit d’autres auteurs pour l’étude des algues (Taylor, 1972 p.21).

Le premier à avoir collecté des algues marines dans les eaux du Groenland semble être Jens Lorenz Moestue Vahl (1796-1854) qui vécu au Groenland de 1828 à 1836. Les espèces de Vahl provenant de l’est du Groenland ne furent pas répertoriées avant 1893 quand Janus Lauritz Andreas Kolderup Rosenvinge (1858-1939) les incorpora, au même titre que les espèces recueillies par Sylow, dans son travail de 1893 (Lund, 1959). F.R. Kjellman répertorie seulement 12 espèces de l’est du Groenland, 4 d’entre elles étant sujettes à caution, ces données sont basées sur la liste de Zeller (Lund, 1959).

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