Rang | Nom | Entrée en fonction |
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1er | Télesphore-Damien Bouchard | 15 avril 1944 |
2e | L.-Eugène Potvin | 29 juin 1944 |
3e | J.-Arthur Savoie | 1er juin 1955 |
4e | Jean-Claude Lessard | 7 septembre 1960 |
5e | Roland Giroux | 1er août 1969 |
6e | Robert A. Boyd | 9 août 1979 |
7e | Guy Coulombe | 15 janvier 1982 |
8e | Claude Boivin | 2 mai 1988 |
9e | Armand Couture | Septembre 1992 |
10e | Benoît Michel | 1er décembre 1995 |
11e | André Caillé | 1er octobre 1996 |
12e | Thierry Vandal | 6 avril 2005 |
De 1944 à 1978, la haute direction d'Hydro-Québec était composée de cinq commissaires, l'un d'entre eux agissait comme président.
Depuis une dizaine d'années, des chercheurs ont commencé à se pencher sur la place qu'Hydro-Québec occupe dans l'identité et la culture québécoise. Selon l'historien Stéphane Savard, Hydro-Québec est au cœur des préoccupations politiques, économiques, sociales et culturelles du Québec contemporain. « Davantage qu’une simple entreprise publique, elle devient un instrument privilégié de promotion de représentations symboliques du Québec francophone, représentations qui se retrouvent inévitablement aux fondements des références identitaires en constants changements ».
La géographe Caroline Desbiens établit que les appels à la nature lancés par Hydro-Québec gravitent autour de la notion d'essence. Ainsi, un message comme le slogan « l'électricité est dans notre nature » établit un lien entre la nature au caractère immuable — l'espace physique de la nation — et l'identité de base des Québécois dans une construction européenne de la nation.
Les travaux de Dominique Perron s'intéressent spécialement aux campagnes promotionnelles de la société d'État québécoise. Dans un ouvrage publié en 2006, Dominique Perron associe le développement de l'« homo hydroquebecensis » — l'hydro-Québécois des publicités télévisées des années 1970 —, à celui d'un sentiment identitaire centré sur le territoire du Québec.
Perron relie également les représentations véhiculées dans une télésérie comme Les Bâtisseurs d'eau, produite et financée par Hydro-Québec en 1997 et le soin de souder « les réalisations de l'entreprise à la mémoire de la Révolution tranquille et de son nationalisme centré sur le territoire du Québec ».
Les mouvements sociaux et groupes d'intérêts québécois interviennent ponctuellement dans les médias et dans trois grands forums publics : les commissions parlementaires de l'Assemblée nationale, les rencontres publiques du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement et les différentes audiences impliquant Hydro-Québec devant la Régie de l'énergie du Québec.
Le monde des affaires observe généralement une attitude bienveillante à l'égard d'Hydro-Québec. Les groupes représentant les manufacturiers favorisent le maintien des prix bas et stables et militent en faveur d'une augmentation de la production. Toutefois, certains groupes représentant les petites et moyennes entreprises revendiquent un interfinancement plus équitable envers les clients commerciaux et institutionnels.
Les syndicats, et en particulier la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) — syndicat le plus actif dans le domaine de la construction —, sont largement favorables au développement de l'hydroélectricité, un secteur créateur d'emplois bien rémunérés. La FTQ s'est par ailleurs prononcée en faveur de la réfection de la centrale nucléaire de Gentilly, qui doit débuter en 2011.
Le mouvement environnemental a, de son côté, une relation complexe avec Hydro-Québec. Certains groupes affichent une neutralité pratiquement complète et acceptent le mécénat de la société d'État, d'autres interpellent de manière sélective, alors que quelques-uns ont fait leurs raisons d'être de l'arrêt du développement hydroélectrique ou de la fin de la production nucléaire à Gentilly. Pour les sociologues Perron, Vaillancourt et Durand, cette ambivalence du mouvement environnemental québécois s'explique notamment par la logique sociale-démocrate d'Hydro-Québec découlant de son statut d'entreprise nationalisée et de sa valeur de symbole de l'autonomie et du développement du Québec.