Hydro-Québec - Définition

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Environnement

Le grand brochet (Esox lucius) est plus abondant dans le réservoir Robert-Bourassa qu'avant le remplissage du réservoir. Sa progression a été accompagnée d'une diminution du doré jaune (Stizostedion vitreum).

La construction d'installations de production, de transport et de distribution d'électricité a des impacts sur l'environnement. Ainsi, les activités d'Hydro-Québec ont des impacts sur les milieux naturels où sont construites ses installations ainsi que sur les habitants de ces régions. En outre, la création de nouveaux réservoirs transforme le mercure présent dans les plantes en méthylmercure, qui remonte la chaîne alimentaire, augmente temporairement les émissions de gaz à effet de serre des étendues d'eau transformées en réservoirs et provoque l'érosion des berges.

De plus, la construction d'aménagements hydroélectrique a des conséquences sur le milieu humain dans lequel il est implanté, qu'il s'agisse des obstacles à la navigation, de la teneur en mercure de certaines espèces de poisson pêchées dans les réservoirs, de la perte potentielle d'artéfacts permettant de retracer la présence humaine sur le territoire ou des conséquences sociales et culturelles du désenclavement des populations autochtones vivant près des installations.

La prise en compte graduelle des externalités environnementales a débuté à Hydro-Québec dès le début des années 1970. L'adoption de la Loi québécoise sur la qualité de l'environnement, en 1972, l'abandon du Projet Champigny, qui prévoyait la construction d'une centrale à réserve pompée dans la vallée de la Jacques-Cartier, en 1973 et le processus de négociation entre les gouvernements, Hydro-Québec et les populations cries qui a conduit à la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois en 1975, forcent l'entreprise à revoir ses façons de faire.

Afin de répondre aux préoccupations environnementales, Hydro-Québec se dote d'un comité de protection de l'environnement en 1970 et d'une Direction environnement le 1er septembre 1973. Elle a pour mandat d'étudier et de mesurer les impacts environnementaux des activités de l'entreprise, de préparer des études d'impact, de proposer des mesures d'atténuation sur les nouveaux projets et les aménagements existants ainsi que de mener des recherches dans ces domaines, en collaboration avec des chercheurs universitaires.

Impacts sur les milieux naturels

La population de caribous près des grands réservoirs du Nord québécois a augmenté entre 1970 et 2000.

L'entreprise a mis en place un réseau de surveillance et de suivi environnemental des impacts du complexe La Grande qui, depuis 1978, fournit une multitude de données sur les milieux nordiques. Les 30 premières années de recherche dans la région de la Baie James ont permis de confirmer que la teneur en mercure dans la chair des poissons augmente de 3 à 6 fois pendant de 5 à 10 ans qui ont suivi la mise en eau des réservoirs, et qu'il redescend à un niveau normal après 20 à 30 ans. Ces résultats confirment des études similaires menées au Canada, aux États-Unis et en Finlande. Par ailleurs, il est possible de réduire l'exposition au mercure des populations qui consomment une alimentation riche en poissons par des programmes d'information sans pour autant changer radicalement leur régime alimentaire, mais en évitant certaines espèces.

Par ailleurs, les installations étudiées par Hydro-Québec indiquent que le milieu terrestre environnant n'a pas subi d'effet négatif, à l'exception de certaines espèces sédentaires noyées lors de la mise en eau. Les populations d'espèces migratrices ont profité du milieu stable qu'offrent les réservoirs, « au point qu’il a fallu accroître la chasse, notamment celle au caribou ».

L'étude des émissions de gaz à effet de serre (GES) a permis de déterminer qu'elles augmentent de manière significative durant les quatre années qui suivent la mise en eau d'un réservoir, pour ensuite se stabiliser à un niveau proche de la moyenne au bout de 10 ans. L'énergie produite dans les centrales du projet de la Baie-James est responsable d'émissions brutes de l'ordre de 33 000 tonnes équivalent CO2 par térawattheure. Hydro-Québec affirme que ses centrales hydroélectriques émettent 35 fois moins de GES que les centrales au gaz naturel et 70 fois moins que celles au charbon.

Impacts sur le milieu humain

De toutes les communautés cries, Chisasibi a été la plus touchée par les inondations provoquées par le développement du potentiel électrique de La Grande Rivière.

L'autre grand sujet de préoccupation environnementale concerne les résidants historiques des régions affectées par les développements hydroélectriques, les Innus de la Côte-Nord, et les Cris et Inuits dans le Nord-du-Québec. Les développements hydroélectriques des années 1972 à 1995 ont accéléré un mouvement de sédentarisation de la population autochtone qui était déjà amorcé. Les nouveaux services sociaux et d'éducation gérés par les communautés en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et le remplissage initial des réservoirs, qui a inondé certains territoires traditionnels de trappage ou de pêche, figurent parmi les principales raisons de l'accélération de cette sédentarité.

Le changement a été tellement rapide que les communautés autochtones, en particulier les Cris, « ont fini par s'apparenter de plus en plus à la société industrialisée du sud ». Un phénomène semblable a été observé après la construction de routes ou de centrales hydroélectriques près de communautés isolées du Canada et de la Scandinavie. On note cependant une certaine aggravation des problèmes sociaux entraînés par l'augmentation du chômage, consécutif à la fin des travaux de construction, dans les années 1990.

Après le fort mouvement d'opposition populaire au projet de construction de la centrale thermique du Suroît et l'abandon définitif du projet en novembre 2004, Hydro-Québec, sous la gouverne de son nouveau PDG, Thierry Vandal a réaffirmé l'engagement de l'entreprise en faveur de l'efficacité énergétique, de l'hydroélectricité et du développement de nouvelles technologies électriques, dès son entrée en fonction en 2005. Depuis cette époque, Hydro-Québec communique régulièrement ses trois critères de décision pour ses nouveaux développements hydroélectriques : la rentabilité, l'acceptabilité environnementale et l'accueil favorable des collectivités concernées.

Enfin, Hydro-Québec adhère à différentes initiatives de développement durable depuis la fin des années 1980. Son approche dans ce domaine repose sur trois principes : le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement. Depuis 2007, elle participe au système Global Reporting Initiative, qui encadre la diffusion de la performance en matière de développement durable au niveau international. L'entreprise emploie 250 spécialistes et gestionnaires dans le domaine de l'environnement et elle a mis en place un système de gestion environnemental répondant à la norme ISO 14001.

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