Hypatie d'Alexandrie (en grec ancien Ὑπατία / Hypatia, v. 370 – 415 après J.C.) est une mathématicienne et une philosophe grecque.
Son père Théon d'Alexandrie, dernier directeur du Musée d'Alexandrie, est éditeur et commentateur de textes mathématiques. Il éduque sa fille en l'initiant à la mathématique et à la philosophie. Elle a peut-être dirigé l'école néoplatonicienne d'Alexandrie.
Pour Michel Tardieu et Pierre Chuvin nous avons une « image tripartite de la philosophie hypatienne » : philosophie générale, sciences et vertu pratique.
Hypatie fait ses études de sciences, philosophie et éloquence à Athènes. Elle travaille aussi dans le domaine de l'astronomie et de la philosophie. Elle écrit des commentaires sur L'Arithmétique de Diophante, sur Les Coniques d'Apollonius de Perga et sur Les Tables de Ptolémée. Ses exposés publics à Alexandrie, où elle défend les thèses néoplatoniciennes (sans l'influence de Plotin) lui valent une grande renommée. Cependant aucun de ses travaux ne nous est parvenu, en particulier à cause de l'incendie final de la Bibliothèque d'Alexandrie ; cela explique sa faible notoriété.
Synésios de Cyrène, un de ses élèves (avant 395) qui était aussi son ami et qui devint évêque de Ptolémaïs, la loue dans ses lettres (en 404-407) pour sa grâce (très belle, elle reste vierge d'après la légende) et lui demande des conseils pour construire un hydromètre, un astrolabe ou pour tracer des cartes géographiques. Il lui a écrit : « C'est pour vous seule que je négligerais ma patrie ; et si jamais je puis la quitter, ce ne sera que pour aller auprès de vous » ; et ailleurs : « Quand bien même nul souvenir ne resterait aux morts dans les enfers, moi je m'y souviendrais de ma chère Hypatie » (Lettre 24). Dans une lettre à son père, il dit d'elle : « La philosophe si chère à Dieu et que nous ne saurions trop vénérer » (Lettre 17).
L'historien chrétien Socrate le Scolastique rapporte dans son Histoire ecclésiastique (vers 440) :
« Il y avait à Alexandrie une femme du nom d’Hypatie ; c’était la fille du philosophe Théon ; elle était parvenue à un tel degré de culture qu’elle surpassait sur ce point les philosophes, qu’elle prit la succession de l’école platonicienne à la suite de Plotin, et qu’elle dispensait toutes les connaissances philosophiques à qui voulait ; c’est pourquoi ceux qui, partout, voulaient faire de la philosophie, accouraient auprès d’elle. La fière franchise qu’elle avait en outre du fait de son éducation faisait qu’elle affrontait en face à face avec sang-froid même les gouvernants. Et elle n’avait pas la moindre honte à se trouver au milieu des hommes ; car du fait de sa maîtrise supérieure, c’étaient plutôt eux qui étaient saisis de honte et de crainte face à elle. »