Il y a peu de chances de retrouver l’isoproturon dans l’air puisque sa pression de vapeur est faible (3,3µPa à 22°C)2. Comme il subit des dégradations à la fois enzymatiques et lumineuses, il est aussi considéré comme non persistant dans les sols (DT50 = 23jours en champs et DT90 = 51jours).
Les eaux naturelles peuvent se retrouver contaminées par de l’isoproturon provenant de différentes sources agricoles. Tout d’abord, cet herbicide est modérément soluble dans l’eau : 70mg/L à 20°C. Par contre, il s’hydrolyse très lentement : il est donc persistant dans l’eau (DT50 = 1560jours à 20°C et à pH 7).
Aucune étude n’a, pour l’instant, prouvé le transfert d’isoproturon de la surface des aliments à l’intérieur de ces derniers. Il est juste donc conseillé de bien laver les aliments avant consommation.
Ces méthodes portent essentiellement sur l’isoproturon dans des échantillons aqueux. Différentes méthodes existent actuellement. En voici une à portée environnementale puisqu’elle permet d’analyser la présence d’isoproturon (et d’une dizaine d’autres pesticides) dans des échantillons aqueux de 1L.
Les échantillons aqueux sont prélevés dans des bouteilles en verre de 1L, de 20 à 50cm sous la surface de l’eau. Ils sont par la suite filtrés au travers d’une membrane avec des pores de 0,45µm. Ils sont amenés au laboratoire le même jour. Entre le jour d’échantillonnage et l’extraction, ils sont conservés à 48°C dans le noir. L’extraction doit avoir lieu dans les sept jours maximum suivant le jour d’échantillonnage.
Pour cela, on utilise des cartouches SPE de type C18.
Les cartouches sont conditionnées par :
Les échantillons aqueux sont ensuite passés dans la cartouche avec un débit de 10mL/min, à une pression de 75mmHg, soit 34 hPa.
La colonne SPE est lavée par un mélange méthanol/eau (5:95 en v/v) puis séchée pendant 1min.
Elle est ensuite éluée par 5mL de méthanol.
Une HPLC couplée un détecteur DAD est utilisé pour analyser les échantillons de méthanol.
Les conditions d’analyse sont :
La limite de quantification et la limite de quantification ont été calculées selon les formules suivantes :
LOD= 3,3(SD/S) LOQ = 10 (SD/S)
SD : déviation standard de la réponse S = pente de la courbe de calibration
Cette méthode est donc bien adaptée pour mesurer la quantité d’isoproturon dans des échantillons aqueux. Elle permet ainsi de détecter dans l’eau la présence d’isoproturon et de vérifier que les normes fixées ne soient pas dépassées, ou de prendre les mesures nécessaires pour préserver la santé des êtres humains et de l’environnement.