Jean Baptiste Senderens, chimiste et prêtre français, né et mort à Barbachen (Hautes-Pyrénées), dans le canton de Rabastens-de-Bigorre (27 janvier 1856, 26 septembre 1937). Docteur ès sciences, il fut le collaborateur de Paul Sabatier, lors de ses études déterminantes sur la catalyse. Professeur à l'Institut catholique de Toulouse et directeur de l'École Supérieure des Sciences, il était docteur en philosophie. Il écrivit deux ouvrages sur l'apologie chrétienne. Il participa activement au dialogue science-foi (fides et ratio).
Pendant sa scolarité au collège des Missionnaires de l'Immaculée Conception à Garaison à partir de la classe de 4eme, il se passionne pour l'étude des sciences. Le Père Lahaille, professeur de mathématique lui communiquera le feu sacré et discernera ses qualités scientifiques, il rentra dans la communauté des Pères. Mais il dut interrompre les études pour rentrer dans la maison familiale et subvenir à l'éducation de ses frères et sœurs du fait de la faiblesse et pauvreté de ses parents. Plus tard, les Pères l'envoyèrent à Sabart, près de Tarascon-sur-Ariège enseigner les sciences dans l'école de la congrégation tenue par les mêmes Pères de Garaison.
À la suite de sa thèse avec Sabatier « ils suivirent méthodiquement l’action des oxydes de l’azote sur les métaux et leurs oxydes, partant du fait connu de la réduction lente de l’acide azotique [nitrique] par le zinc ou le fer humides, ils montrèrent que l’oxyde azoteux lui-même, quoique bien plus stable, était réduit dans les mêmes conditions. Ils examinèrent d’autres métaux moins oxydables : le cuivre, le nickel, le cobalt et en soumettant à leur action le peroxyde d’azote, ils découvrirent un fait nouveau : un phénomène d’addition, produisant des corps décomposables par l’eau et auxquels ils donnèrent le nom de métaux nitrès. Ils leur apparaissait ainsi peu à peu que le métal agissait d’autant plus activement sur les corps oxygénés qu’il était lui-même sous une forme plus divisée. Il leur apparaissait aussi que l’hydrogène enlevé à l’eau se fixait, sous l’influence du métal divisé, sur l’oxyde d’azote pour le réduire. Il leur apparaissait enfin que parmi les métaux employés, le nickel jouissait d’une activité particulière. Pour réaliser le meilleur état de division du métal, ils avaient pris l’habitude de le préparer après réduction, à chaud, de son oxyde, dans un courant d’hydrogène. Sur ces entrefaites, Moissan et Moureu (Comptes rendus hebdomadaires de l’académie des sciences, 1896, 122, 1241) constatèrent que sous l’action des métaux divisés (Ni, Fe, Pt) l’acétylène était détruit avec incandescence et qu’on obtenait un mélange de charbon, d’hydrogène et de benzène. Pensant à l’action condensatrice bien connue du noir de platine sur les gaz, ils crurent que le fait fondamental était le dégagement de chaleur, d’où résultait une destruction partielle de l’acétylène par pyrogénation et une polymérisation partielle en benzène, comme dans la célèbre expérience de Berthelot. Avec leur nickel réduit, Sabatier et Senderens firent l’année suivante, une expérience analogue sur l’éthylène, qu’il faisait passer sur du nickel chauffé à 300 °C. Ils obtinrent le même foisonnement charbonneux que Moissan et Moureu. Mais le gaz dégagé au lieu d’être de l’hydrogène pur, comme ils s’y attendaient, contenait une forte proportion d’éthane. La lumière allait jaillir Car il paraissait bien que l’hydrogène libre, produit par la pyrogénation, s’était fixé, sous l’influence du nickel divisé, sur l’excès d’éthylène. » (M Palfray, Bull. Soc. Chim. Fr., Mémoire, 1939, 3-29). La catalyse était inventée, il ne restait plus qu’à sonder ses applications. Sabatier et Senderens développèrent jusqu’en 1907 leur collaboration sur cette catalyse.