Lac de Thoune | |||
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Administration | |||
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Pays |
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canton | Berne | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Type | alpin | ||
Superficie | 43,80 km² | ||
Longueur | 17,5 km | ||
Largeur | 3,5 km | ||
Altitude | 558 m | ||
Profondeur · Maximale · Moyenne | 217 m 136 m | ||
Volume | 6,5 km³ | ||
Hydrographie | |||
Bassin versant | 2 500 km² | ||
Émissaire(s) | l'Aar | ||
Durée de rétention | 684 jours | ||
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Le lac de Thoune est un lac alpin situé dans l'Oberland bernois en Suisse. Son nom lui vient de la ville de Thoune.
400 000 personnes vivent autour du lac notamment alimenté par le glacier Steingletscher. Ce lac est un des écosystèmes majeurs pour la Suisse, d'importance paneuropéenne en tant qu'étape pour les oiseaux migrateurs. C'est aussi, avec le Lac de Brienz une réserve d'eau douce et une source exploitée pour produire de l'eau potable pour près d'un demi million de personnes.
En Suisse, comme dans d'autres pays, des lacs ont aussi été utilisés comme zones de tir, avec cibles par les militaires. De nombreuses munitions non-explosées ont ainsi été perdues, et même quand elles ont explosé à l'impact elles peuvent être à l'origine de pollution relictuelles par le plomb et le mercure notamment. Ces lieux de tir sur le lac sont en cours de recensement en Suisse en 2005-2006, avant recherche de substances toxiques.
Le lac est cependant affecté par le fait que des munitions ont été volontairement immergées en eaux douces en Suisse, constituant une source potentielle de pollution induite par les munitions. (Un lac sur deux en a reçu dans le pays, alors que les autres pays se sont plutôt débarrassés de leurs munitions anciennes ou non-explosées en mer). Or, le Lac de Thoune en raison de la proximité de structures militaires de gestion des munitions pour la Suisse est celui qui en a reçu le plus, de 1945 à 1964 ; de 3000 à 4 600 tonnes selon les sources, réparties en deux sites principaux (sur plus de 8000 tonnes estimées avoir été jetés dans les lacs suisses par l'Armée, souvent avec leurs amorces ou détonateurs contenant des métaux toxiques). En 1948, l'armée y a coulé une quantité notable après une explosion qui a endommagé le dépôt de munitions de Mitholz.
Il s'agirait surtout de bombes, grenades, obus, cartouches et de résidus d'explosifs, dont TNT.
De nombreux poissons, dont plus de 40 % des corégones (ou palées), sont dans ce lac victimes d'anomalies congénitales et sexuelles, à un taux inhabituel, sans que les données disponibles, selon le gouvernement permette de prouver qu'elles sont ou non induites par des fuites de toxiques à partir des milliers de munitions jetées au fond du lac. Le devenir de ces munitions pose néanmoins un problème environnemental majeur, car elles contiennent de nombreux métaux et produits toxiques dont on connait mal la cinétique dans un milieu tel que celui-ci. Des réactions exothermiques ou des phénomènes physicochimiques peuvent contribuer à faire remonter des toxiques qu'on pensait stabilisés dans les eaux peu oxygénées et froides des profondeurs du lac. On peut aussi craindre à terme des phénomènes d'eutrophisation ou de dystrophisation si des munitions contiennent des quantités importantes de phosphore et de nitrate. Ces munitions semblent encore en bon état selon les rapports officiels, mais les premiers essais de récupération par électro-aimant ont été un échec. Dans un article du 28 octobre 2003 du Bund, des spécialistes allemands recommandent de couvrir les munitions d’une couche de glace artificielle, qu'il faudrait alors entretenir. Une autre question est l'impact d'un éventuel mouvement du fond pouvant résulter d'un brutal et important glissement de terrain (exemple illustré pour le Lac de Brienz qui contient aussi des munitions] ou d'un tremblement de terre, deux phénomènes dont la fréquence et la probabilité pourraient augmenter suite aux conséquences des modifications climatiques et dont on a montré que la perception du risque était sous-estimée en Suisse). Il faudrait également s'assurer qu'il n'y ait pas de munitions chimiques et mieux connaître l'hydrologie des lacs, en particulier le risque de résurgence ou de sources "chaudes" ou salines ou acides, dans leurs fonds aujourd'hui ou en cas d'aléa sismique, d'autant que l'Aar qui alimente le lac de Brienz et de Thoune est utilisé pour refroidir deux centrales nucléaires.
En 2004, Ursula Haller a déposé une motion au Conseil national pour demander le repêchage et l’élimination des munitions déposées au fond des lacs suisses, après qu'en 2003 déjà, Monsieur Gresch avait fait la même demande au Grand conseil bernois, sans résultats (motion rejetée le 15 septembre 2004).
Des analyses récentes ont montré que de faibles taux de substances telles que TNT, dinitrobenzène, mercure et plomb étaient déjà détectables dans l'eau du lac de Thoune.