Les Quatrans - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Introduction

Maison des Quatrans

L’ensemble des Quatrans est une partie du centre-ville de Caen, reconstruite après la Seconde Guerre mondiale sur des principes proches de ceux des grands ensembles. Ce quartier a pris le nom d’une maison construite au XIVe siècle subsistant sur la rue de Geôle.

La Maison des Quatrans

Tourelle dans la cour, détruite après la Seconde Guerre mondiale

La totalité de l'ancien hôtel des Quatrans fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 24 juillet 1953. Dans la rue Cattehoule (rue de Geôle), l’une des rues les plus importantes de Caen, puisqu’elle reliait la porte Saint-Julien à la place Saint-Pierre, la famille des Quatrans, tabellions du roi à Caen, se fit construire un hôtel à la fin du XIVe siècle. Fidèle au roi de France, Thomas Quatrans émigra en 1417 avant la prise de la ville par les troupes anglaises et sa maison fut confisquée avant d’être offerte à un chevalier anglais. Elle fut ensuite reconstruite dans la deuxième moitié du XVe siècle.

Avec les n° 52 et 54 de la rue Saint-Pierre, cette maison est une des rares survivances de l’architecture médiévale civile à Caen. Comme souvent dans la cité ducale, seule la façade (sur mur gouttereau) donnant sur rue est construite en pans de bois pour des raisons essentiellement esthétiques. Chaque étage est légèrement en saillie sur l’étage inférieur. Très sobre dans sa décoration, cette façade a permis un maximum d’ouvertures sur la rue ; les fenêtres furent agrandies au XIXe siècle, mais on reconstitua les baies originales lors des restaurations rendues nécessaires par les bombardements de 1944. Pour comprendre cette utilisation purement esthétique du bois, il faut rappeler l’importance de l’extraction de la pierre de Caen au Moyen Âge et donc l’abondance de ce matériau qui limitait singulièrement la nécessité d’utiliser du bois dans la construction proprement dite. Beaucoup de maisons de haut rang avaient de telles façades, souvent en pignon comme les n° 52 et 54 de la rue Saint-Pierre, mais le corps principal de la maison était en pierre. À l’arrière, on abrita l’escalier dans une tour polygonale surmontée d’une chambre haute rectangulaire reposant sur des trompes caennaises, typique de la région.

Les Quatrans aujourd’hui

Avant 1944, la Maison des Quatrans était au cœur d’un quartier dense et faisait partie d’une chaîne d’hôtels particuliers qui s’alignaient le long de la rue de Geôle. Il se retrouve aujourd’hui doublement isolé du fait, d’une part de la démolition au début des années 1960 des maisons ayant survécu aux bombardements, afin d’élargir la rue de Geôle et de dégager la vue sur le Château, et d’autre part, de sa position en retrait du dispositif urbain moderne qui lui tourne le dos ; la maison se trouve en effet exclu visuellement de la place Letellier, cœur de ce quartier qui a pourtant pris le nom de l’hôtel médiéval. En définitive, la Maison des Quatrans a donc été projetée aux marges du centre-ville proprement dit ; à l’autre extrémité du quartier, rue Gémare, l’hôtel de Mondrainville se trouve également isolé et peu mis en valeur. Le quartier des Quatrans qui devait faire le lien entre le château et le centre-ville reste donc aujourd’hui peu dynamique.

Jusqu’en 1944, l’hôtel a conservé sa fonction d’habitation. En 1945, l’administration des Monuments historiques a lancé une procédure d’acquisition de cet immeuble et y installa son agence dès 1953. De 1958 à 1960, on dessina le projet du jardin. Il fut décidé de le clore, mais en l’entourant d’une grille pour permettre de « laisser passer le regard » vers l’intérieur de l’îlot. C’est une sorte de jardin archéologique où sont entreposées des pierres sculptées récupérées dans les ruines, appartenant pour certaines à la Société des antiquaires de Normandie. Par suite de l’extension des missions de la conservation, puis des services de la Direction régionale des Affaires culturelles, la Maison des Quatrans est devenue de plus en plus inadaptée ; la DRAC a alors déménagé pour intégrer des locaux du Bon-Sauveur, rue Saint-Ouen. La Maison des Quatrans accueille aujourd’hui plusieurs associations culturelles, notamment le Centre d’Art polyphonique de Basse-Normandie ou l'Institut international des droits de l'homme et de la paix.

Page générée en 0.260 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales | Partenaire: HD-Numérique
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise